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Madagascar. Plus tu files droit, plus tu files droit en prison

Les gars, à Madagascar, les patriotes, les personnes qui crient la vérité et les honnêtes citoyens qui ne demandent que plus de justice et un peu de mieux-vivre, sont tous en liberté provisoire depuis l’avènement de Hery Vaovao I, premier président « élu démocratiquement » de la IVème république malgache. La liste des « coupables » s’allonge est n’est pas prête d’être close tant que cette équipe sera en place. Voici une rétrospective de quelques exemples « phares » qui marqueront très négativement l’Histoire du passage de Rajaonarimampianina Rakotoarimanana Hery Martial à la tête du pays. Dénominateur commun: "Atteinte à la sûreté de l'état". La phobie du coup d'état quoi.


La maison des Rajaonarimampianina, sise à Tsimbazaza et achetée en perspective de son second mariage avec Voahangy X dont la famille habite le même quartier...


Août 2014. Des techniciens de la Jirama ont été convoqués à la brigade de recherche criminelle de la gendarmerie du Colonel Florens Rakotomahanina, à Fiadanana, à la suite d’un court-circuit qui a provoqué un mini-incendie au domicile du président Rajaonarimampianina, à Tsimbazaza-Maroho, dans la nuit du 20 août. Ils ont fait l’objet d’une enquête à la suite d’une plainte déposée par le président de la république en personne, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Des employés de la Cimelta avaient été aussi impliqués. Mais face à la menace de Rajabaly, en personne, d’arrêter tous les groupes électrogènes appartenant à la Cimelta et alimentant plusieurs régions de l’île, Hery Rajaonarimampianina, tout président de la république qu’il est, s’est écrasé. De cet aspect-là, personne n’en a pipé mot mais c’est la stricte vérité.

Face à la grève de solidarité de la part des autres employés de la Jirama contestant cette enquête, à l’époque, voici les arguments de ce président pas comme les autres : «  Nous avons suivi les procédures légales à respecter dans ce genre de situation. Il faut appliquer la loi. L’enquête est en cours. Madagascar est un état de droit. J’estime que les contestations actuelles sont infondées, d’autant plus que jusqu’ici, il n’y a eu aucun emprisonnement relatif à cette affaire ».

Puis, après avoir été confiée à la Direction de la Sécurité Présidentielle (DSP), l’enquête a été subitement close, et la convocation de ces employés pour comparaître devant le tribunal, a été annulée. Ainsi, les employés de la Jirama ont été blanchis et il n’y a plus eu aucune suite à cette affaire.


Jean-Marc Koumba

Octobre 2014. Le germano-gabonais, Jean-Marc Koumba, ancien garde du corps de Marc Ravalomanana, ainsi que quatre employés de l’Aviation civile de Madagascar (ACM) sont arrêtés à Antsirabe, le 24 octobre 2014.

Après un passage-éclair chez le colonel Florens Rakotomahanina, commandant de l’état-major mixte opérationnel de la province d’Antananarivo, encore à Fiadanana, ils ont tous été déportés à Antsiranana où ils ont croupi en prison, sous haute surveillance, durant plus de deux mois. Accusation: « participation et facilitation du retour illégal de Marc Ravalomanana , le 12 octobre » qui sera doublé d’une « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il n’y a plus eu aucune suite à cette authentique affaire de boucs émissaires, face à l’incompétence du pouvoir en place. Et où en est Ravalomanana en ce mois de septembre 2015. Plus libre que l'air, bénéficiant d'une impunité totale en regard de tout ce qui a amené le peuple à le chasser du pouvoir en 2009. Il est même devenu maire par mariage de la ville d'Antananarivo (ICI).

Berija Ravelomanantsoa qui, pourtant, avait ardemment soutenu le candidat Rajaonarimampianina en 2013. Oui, le personnage est un ingrat envers tous ceux qui l'ont fait roi

Janvier 2015. En ce début d’année, les étudiants, menés par Berija Ravelomanantsoa, étudiant en septième année de médecine, et président de l’Association du Comité des Jeunes et Universitaires de Madagascar (ACJUM) entament une grève de protestation contre des délestages qui empêchent toute étude à la cité universitaire, de jour comme de nuit. Elle a été déclenchée car Kolo Roger, Premier ministre à l’époque, avait promis que ces délestages n’existeront plus à partir du nouvel an. C’était le 23 décembre 2014. Soudain, tôt le matin du 8 janvier, des éléments du GSIS, cagoulés et fortement armés, sont venus arrêter Berija, dans son logis. Puis il a été emmené à la brigade de recherche criminelle de la gendarmerie, toujours à Fiadanana, à bord d’un véhicule 4×4. Ensuite, Florens Rakotomahanina, devenu Général entre-temps, annonce: « Des preuves accablantes, visant à porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, ont été retracées par la Gendarmerie et découvertes chez Berija ». Le même jour, il est déféré au parquer du tribunal d’Antananarivo. Après deux heures d’audition, il a été placé sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy, accusé, d’abord, de « tentative de coup d’état ».

A l’issue du procès qui a eu lieu le 29 janvier, après avoir été reporté par deux fois (15 puis 22 janvier), sans aucune liberté provisoire, Berija, ainsi que l’autre étudiant Sambahita Aimé François, de Toamasina, ont été relaxés au bénéfice du doute pour insuffisance de preuves dans l’accusation « d’atteinte à la sûreté de l’état ». Mais concernant particulièrement Berija, il a écopé de deux mois de prison avec sursis pour « organisation non autorisée de manifestation sur la voie publique» et de 50.000 ariary avec sursis pour « possession de produits stupéfiants ». L’affaire a été portée en appel mais plus de suite jusqu’ici.


Alain Ramaroson en chemise rouge et rien que des gendarmes autour de lui

Mars 2015. Alain Ramaroson, président du parti Masters et ancien ministre de l’industrie sous la transition de Norbert Lala Ratsirahonana, a été arrêté par les forces de l’ordre le 28 mars, à Vassacos, puis détenu au camp militaire de Betongolo. Mais avant cette arrestation, il a pu déclarer aux journalistes : « La démocratie est officiellement morte à partir d’aujourd’hui. Ce régime applique la même pratique politique que celle dénoncée avant. Cette manifestation n’est même pas une manifestation politique mais un moyen d’expression pour la population pour dénoncer la misère dans laquelle elle se débat tous les jours ». Du coup, trois dossiers différents lui sont tombés sur le dos. 1, manifestation sans autorisation avec l’accusation « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État » ; 2, litige foncier survenu à Ambatondrazaka en 2013, Lorsqu’il était membre du Conseil Supérieur de la Transition ; 3, un dossier qui, finalement, n’a pas pu être constitué car Alain Ramaroson a été soudainement libéré le 31 mars à 19h30. Nouvelle confirmée par le Général Florens Rakotomahanina en personne. Pourquoi ce revirement? « Le dossier à charge manque d’éléments pour justifier son arrestation et son déferrement au parquet », avait révélé son avocat Me Willy Razafinjatovo. Mais la rumeur indique que c’est le général Didier Paza, Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie nationale, qui se serait déplacé à Betongolo pour procéder à sa libération.

Cependant, dans cette affaire Alain Ramaroson, notre confrère Soava Andriamarotafika, -directeur de publication de radio Viva et rédacteur au sein du quotidien Telonohorefy, fondé par son père Georges- a aussi été convoqué par les gendarmes. Car il avait été dans la voiture d’Alain Ramaroson, avant son arrestation à Vassacos.

Soava Andriamarotafika. En fait, il était arrivé sur les lieux en retard et avait espéré effectuer une interview en direct via téléphone, pour radio Viva, d'Alain Ramaroson dans le véhicule

Le 30 mars au matin, Soava a été auditionné pendant plus de trois heures, avant de ressortir libre de la gendarmerie en début d’après-midi. Puis il a été convoqué une seconde fois, le même jour, pour une audition qui a duré plus de 45 minutes. Mais au final, rien n’a pu été retenu contre lui et il est reparti libre. Comme l’a écrit notre confrère N.A.L. de la Gazette de la Grande île : Il est maintenant clair que la démocratie et la liberté d’expression ont été bafouées par le régime Rajaonarimampianina. Pris de panique, le pouvoir civil et politique a épousé le jargon politique: «On tire d’abord, on pose des questions après !». Hery Rajaonarimampianina et consorts manquent de discernement !

Traitement inhumain, bestial, contraire à toutes les conventions sur les droits de l'homme au monde. Hélas, l'ONU est devenu aveugle et muette pour le cas de l'étudiant Jean-Pierre

Fin août-début septembre 2015. Plusieurs gendarmes ont fait irruption dans l’enceinte de l’université de Tananarive, sur le campus d'Ankatso. Ils on fait fi de la franchise universitaire. Puis sous les yeux de plusieurs caméras, une dizaine de ces gendarmes rouent de coups Jean Pierre Randrianamboarina, l'un des meneurs du mouvement étudiant, avant de le traîner sans ménagement à l’extérieur de l’université. Les gendarmes l’ont ensuite mis à l’arrière d’un pick-up – alors qu’il était visiblement à moitié inconscient – avant de placer un banc au-dessus de lui, sur lequel ils se sont assis. VIDEO ICI. Des médecins ayant examiné l'étudiant après son arrestation ont indiqué qu'il présentait plusieurs traumatismes au niveau des côtes et du crâne, ainsi que diverses fractures. Le 2 septembre, Jean Pierre Randrianamboarina a comparu devant un tribunal, accusé notamment de « troubles à l’ordre public », de « manifestation sans autorisation » et « d’atteinte à la sureté de l’État ». Deux jours plus tard, il a été condamné à six mois de prison avec sursis. Le vrai « crime » de Jean-Pierre, ami de Berija et conseiller auprès de l’Association des Jeunes et Universitaires de Mada­gascar? Avoir osé réclamer le droit de suivre normalement leurs cours en demandant au pouvoir en place de régler le problème d'indemnités et d’augmentations de salaires des enseignants chercheurs, en grève à l’époque. Son avocat a porté l’affaire en appel et tout le monde attend…


Oliva Andriamanalina qui était prêt à aller jusqu'au bout...

Septembre 2015. Le cas d’Oliva Andriamanalina, secrétaire permanent intersyndical au sein de la Jirama est… étrange. Après près de deux mois de grève, il est subitement jeté à la prison d’Antanimora, le 18 septembre 2015, à propos d’une affaire remontant à mars 2015 et qui aurait été réglé à l’amiable. Selon la direction générale de la Jirama, il s’agit de : « Faute professionnelle, abus de confiance et de réduction volontaire du rendement de la société ». Cette même direction générale avait annoncé : « Ce mandat d’arrêt n’a rien à voir avec les grèves de l’intersyndical de la Jirama ni à l’affaire de bombe artisanale découverte au siège de l’agence de la Jirama à Ambohijatovo ». Autre inédit : l’enquête est menée, non plus par les gendarmes mais par la Direction interrégionale de la police nationale. Plus miraculeusement encore, la grève s’éteint d’elle-même, à partir du 24 septembre et, entre-temps, Oliva est libéré en catimini… Je l’ai aperçu du côté d’Ambatomitsangana, et il semble avoir des difficultés aux jambes… Quel aura été le « deal » dans cette affaire qui a tout de même amené à emprisonner un syndicaliste qui avait soutenu mordicus que la grève se poursuivra tant que le contrat avec Symbion Power ne sera pas éclairci (un contrat initial inique de 62 pages, signé par le président Rajaonarimampianina, sans être passé à l’Assemblée nationale –ICI-) ? L’avenir nous dira qui s’en mordra le plus les doigts. Pour l’heure, les délestages s’intensifient dans toute l’île.


Jean-Luc Rahaga et Didier Ramanoelina

VIDEO DE LA LIBERATION DE JEAN-LUC ET DIDIER ICI

Voilà donc une rétrospective de la manière de ce régime Hvm/Rajaonarimampianina de gérer les problèmes depuis bientôt deux ans. J’ai passé sur le cas de nos deux confrères, Jean-Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, jetés en prison par un ministre d’Etat qui pète plus haut que son derrière et qui a été renié par son patron qui lui a intimé de retirer sa plainte (ICI) « d’atteinte à son honneur » à cause d’une lettre de lecteur (ICI) aussi inoffensive qu’un pétard mouillé. Mais l’orgueil et l’abus de pouvoir mène à toutes conneries pas possibles…

Hery Rajaonarimampianina, en septembre 2014, à la tribune de l'ONU. A droite, les îles éparses de l'océan Indien. Mais il n'y aura pas de miracle: la question de leur restitution à Madagascar ne sera même pas effleurée, bien qu'inscrite en permanence à l'ordre du jour de chaque AG annuelle des Nations Unies

L’année 2016 pointe à l’horizon, les sous tant espérés des bailleurs de fonds ne sont toujours pas débloqués alors que les caisses de l’état sont vides, retardant déjà la paie des fonctionnaires. Ce qui ne va pas empêcher le président pas comme les autres, d’aller à la 70è Assemblée générale de l’ONU. Non pas pour revendiquer les îles éparses malgaches, mais pour encore raconter des histoires à dormir debout d'Etat de droit, de démocratie et de droits de l'homme à la malgache; et que tout va bien dans le meilleur des mondes à Madagascar mais qu’il est victime de complots (il y en a beaucoup et de toutes parts) de coup d’état. La mayonnaise prend déjà sur l’Union africaine et la Sadc. Mais sur une partition obsolète: encore l’application de la feuille de route du 17 septembre 2012 qui institutionnalise l’impunité totale… Vivement 2018! Mais tout peur arriver d'ici là et ici-bas.

Jeannot Ramambazafy – 26 septembre 2015

Mis à jour ( Samedi, 26 Septembre 2015 11:37 )  
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