Madagascar Bois de rose: de quel état de droit Hery Rajaonarimampianina parle-t-il ?

Lundi, 01 Septembre 2014 19:43 Dossier
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A qui appartient ce bateau qui joue au passe-muraille ?

Le 2 juillet 2014, les autorités maritimes tanzaniennes avaient repéré, aux larges de leurs côtes, le bateau « M/V Riziky ». Celui-ci avait, dans sa cale, quelque 165 tonnes de bois de rose, soit 2160 rondins. Le 2 août 2014, ce même bateau est revenu à son port d’attache complètement vide. Où est passé la précieuse cargaison ? Mystère et boule de gomme ? Non. En effet, grâce à la vigilance de l'association Voahary Gasy, qui a eu de cesse de tirer sur la sonnette d'alarme, le mystère est éclairci: les trafiquants n’abordent plus les côtes africaines mais effectuent des transbordement au large, sur des navires plus grands, en route vers l’Asie.

Ainsi, le « M/V Riziky » fait partie de la filière depuis fort longtemps. Comment se fait-il alors que les autorités malgaches ne soient pas au courant. Ce n’est pas normal. Et comment se fait-il, surtout, que le propriétaire de ce navire n’a jamais été inquiété, ni son nom cité dans le trafic de bois de rose malgache ? L’état de droit, c’est le principe qui consiste à respecter les lois en vigueur, valable pour tous les citoyens. En ce qui concerne le code maritime, ci-après le texte qu’il faut respecter stricto sensu.

A l’article 2.2.07 et surligné en bleu, on peut lire : « Une fiche est affectée à chaque navire. Chaque fiche comprend les mentions propres à identifier le bâtiment, le nom du ou des propriétaires ».

On ne fait pas régner l'état de droit, on le respecte

La question que je pose au Président Rajaonarimampianina -qui avait annoncé, en début de mandat qu’il allait prendre en mains le trafic de bois de rose- est simple : de quel état de droit parle-t-il si la justice, à Madagascar, n’est pas la même pour tous mais qu’elle n’est que le bras armé pour défendre les intérêts des tenants du pouvoir ? Aussi, c’est à lui, et à lui seul, de prouver qu’il n’est pas complice de ce fléau pire que l’invasion acridienne. Comment ? En mettant en examen judiciaire tous ceux dont les noms ont été cités par la presse nationale et internationale depuis des années et qui figurent aussi dans le rapport que lui a remis l’ancien Premier ministre, Jean Omer Beriziky. En passant, « Riziky » signifie chance…

En persistant à ne faire que du cinéma pour n’arrêter que le menu fretin, en ayant déjà emprisonné deux journalistes à propos de trafic de bois de rose, c’est tout le régime actuel qui sera accusé de complicité par le Tribunal de l’Histoire qui sera impitoyable.

ONU NEW YORK, 17 MARS 2014

Aussi, que le président Rajaonarimampianina cesse de jouer sur des mots qu’il ne maîtrise plus et qu’il applique l’état de droit comme universellement défini (ci_dessus). Et qu’il s’applique aussi à le respecter lui-même.

Jeannot Ramambazafy – 1er septembre 2014

Mis à jour ( Mardi, 02 Septembre 2014 12:43 )