Hery Rajaonarimampianina au bord du gouffre de sa mort politique

Mardi, 23 Juin 2015 10:00 Dossier
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C’est plus que certain, recoupé, assuré et vérifié: la vie politique du président maudit ne tient plus qu’à deux choses. Le suffrage universel et les forces armées. Il n’y a plus aucune légitimité populaire. Mais, après plus d’un an de conneries à l'état pur, au lieu de s’amender et de faire preuve d’humilité, il poursuit sur le chemin de la fanfaronnade, balayant de propos incohérents et soporifiques (ICI les derniers), les convictions d’un peuple qui ne veut plus de lui. De cela, la communauté internationale s’en balance comme si de rien n’était. Mais jusqu’à quand ?... Jusqu’à ce que le schéma au Burkina Faso et au Burundi se produise à nouveau ? Des morts peuvent être évitées. Hélas, de nos jours, la conscience En tout cas, il y a des signes qui ne trompent jamais. La fin d’un match perdu d’avance approche. Celui qu’Hery Rajaonarimampianina a engagé contre son propre peuple. Nul n’est éternel ici-bas, alors qu’est-ce qu’un passage dans un pouvoir ursurpé? De la pisse de chat dans la mer. Avant-goût de la seconde mi-temps du 26 juin 2015, à travers l’article de notre confrère Salomon Ravelontsalama. Qu’il fasse transborder et payer 5.000 ariary par tête tous les écoliers et parents d’élèves d’Antananarivo, il n’osera pas faire le tour du stade avec son salut mécanique et hypocrite. -Jeannot Ramambazafy-



Président Rajaonarimampianina : copieusement sifflé hier à Mahamasina

Autant le 24 janvier 2014 reste un grand jour pour le premier président de la République qui a pris officiellement ses fonctions, autant le 21 juin 2015 sera sans doute le plus mauvais souvenir pour le président Rajaonarimampianina qui s’est fait copieusement sifflé par le stade de Mahamasina, là où il avait prêté serment, il y a 1 an et demi de cela.

C’était hier (dimanche 21 juin 2015) lors de la finale de la coupe du Président dans la discipline rugby qui est aujourd’hui le sport le plus populaire, du moins dans la capitale. Comme il se doit, (il l’a d’ailleurs fait lors de la finale de la coupe du Président en basket-ball, il y a un mois), le Chef de l’Etat a fait le déplacement pour présider l’évènement. Dès son arrivée à la tribune officielle, vers 15 heures, le président s’est fait accueillir par quelques sifflements qui se sont très vite tus. Après l’hymne national et la présentation des deux équipes à Hery Rajaonarimampianina, l’ambiance n’était pas de celle des grands rendez-vous sportifs. C’est au moment de l’entrée du président de la République sur le terrain pour donner le coup d’envoi que les sifflements ont commencé à monter pour entraîner rapidement le stade qui n’a jamais connu de pareil.

Stoïquement, le président Rajaonarimampianina s’occupe de son devoir et regagne la tribune comme si de rien n’était. Les sifflets se sont arrêtés dès le début du match. Mais visiblement sonné par ce coup de massue que jamais un président de la République de Madagascar n’ait connu, le Chef de l’Etat quitte le stade, un quart d’heure à peine après le coup d’envoi alors qu’il devait remettre la coupe à l’équipe victorieuse. On comprend sa décision de vouloir passer le reste de cette journée en famille qui coïncide de surcroît avec la fête des pères, plutôt que se faire siffler par 45 000 spectateurs. Politiquement, sa décision se veut être un acte de réprobation aux atteintes contre la République. Comme l’a fait Jacques Chirac qui en 2002, a quitté le stade de France après qu’on ait sifflé la Marseillaise, hymne national français.

Hier, c’était le président de la République qui s’est fait siffler alors qu’il n’y a même pas une semaine, la HCC venait de confirmer urbi et orbi qu’Hery Rajaonarimampianina reste à la tête de l’Etat. Le stade de Mahamasina confirmerait-il l’impression générale de déception pour ne pas dire plus de la décision de la HCC ?

Comme à ses habitudes, l’entourage du président de la République pourrait être tenté de minimiser l’incident en se rapportant aux sifflements dont commence à s’habituer le président français François Hollande. Les conseillers zélés du chef de l’Etat oublieront volontairement de préciser à leur chef que les mouvements d’humeur en France sont motivés. Aux 24 heures du Mans, la semaine dernière, M. Hollande a essuyé la colère des fans de l’ancien Premier ministre de droite, François Fillon, qui est dans son fief. Les sifflements du 14 juillet 2014 sur les Champs-Elysées sont mis sur le compte des manifestants anti-gays.

Des dirigeants du rugby ne veulent pas dramatiser les sifflements en les interprétant comme une réaction au non-paiement jusqu’à présent des primes promises aux vainqueurs de l’édition précédente que sont les joueurs de Iarivo Rugby Club (IRC). Mais personne n’est au courant de ce détail comme aucun ne pourrait croire que le stade dont l’entrée était gratuite, pouvait être manipulé.

Bref, Mahamasina serait un coup de semonce de plus après celui martelé par les députés. Après la décision de la HCC qui a appelé au maintien et au respect des institutions en place, Hery Rajaonarimampianina peut s’estimer heureux que la foule de Mahamasina, certes peu représentative de la population mais hautement symbolique, n’ait pas scandé sa démission. Cette fois-ci, le président Rajaonarimampianina at-il vraiment retenu la leçon, celle qui consiste d’abord à dégager son entourage de ses conseillers, de ses proches de toujours qui l’ont porté au pouvoir mais qui sont en train de se faire payer au détriment d’Air Madagascar, de la bonne gouvernance et de la transparence. Pourquoi Hery Rajaonarimampianina refuse-t-il de se séparer de Henry Rabary-Njaka et de James Andrianalisoa qui se sont déjà fait chèrement payer à Air Madagascar et à l’ACM. A-t-il peur de se retrouver seul quitte à s’entourer de vrais techniciens aussi compétents qu’honnêtes?

Bref, le président Rajaonarimampianina et la démocratie malgache naissante peuvent encore être sauvés. Mais tout dépend de lui.

Salomon Ravelontsalama – LA GAZETTE DE LA GRANDE ILE

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Omaly (Alahady 21 Jona 2015) no notanterahina tetsy amin’ny kianjaben’i Mahamasina ny lalao famaranana amin’ny taranja baolina lavalava lalaovin’olona 15 na ny Rugby à 15. Famaranana ho fiadiana ny amboara avy amin’ny filohampirenena izy io.

Ny tarika avy eny Manjakaray (Ftm) sy ny avy eny Anatihazo (Tfa) no nihaona.

Niondrika tamin’ny isa 29 noho 21 teo anoloan’i Manjakaray ny avy eny Anatihazo. Lalao izay nampitsanga-mitoetra an’ireo mpitia baolina lavalava tonga teny, satria efa taorian’ny fanalavam-potoana vao nanantombo ny avy eny Manjakaray.

Fa tonga teny Mahamasina, nikasa hanolotra ny amboara mihitsy ny filoham-pirenena Rajaonarimampianina.

Nahagaga fa vao tonga izy dia efa siotsioka tsy nifandrenesana no nasetrin’ireo mpijery sy mpitia baolina lavalava azy. Sioka mitory tsy fankasitrahana.

Hany herin’ny filohampirenena, zara raha nijanona ampahatelon’ora (20 minitra) teo izy fa tena tsy nahazo aina mihitsy noho io hiakiaka mitory tsy fankasitrahana azy io.

Nandritra io siotsiokan’ny mpijery io dia nitaraina ny mpanaraka ny TVM fa notapahina ny sary sy ny feo.

Voatery nandao ny teny an-toerana ny filoham-pirenena, ary tena vaky bao nandositra, ara-bakiteny, mihitsy.

Tsy tongatonga ho azy izany, ary sarotra ny hino fa nisy mpanao politika nanentana ny hisiotsioka azy. Raha ny marina mantsy, ny mponin’ Antananarivo izay tena sahirana, ka sokajiana ho “ambany tanàna” no maro amin’ireo mpitia baolina lavalava. Izy ireo izay mihombo fahasahiranana andro amanalina, ka mahatsapa fa tsy mahavita azy koa ny fitondrana Hvm.

Anisan’ny nampimenomenona ny mpitantana ny FMR herinandro lasa izay ny tsy mbola nanomezan’ny eo anivon’ny presidansa ny «prime» ny ekipa tompondakan’ny filoha tamin’ny taon-dasa dia ny IRC «Iarivo Rugby Club».

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Stade de Mahamasina - Hery Rajaonarimampianina - Les raisons des sifflements !

La réaction du public de Mahamasina, à l’endroit de Hery Rajaonarimampianina lors de la finale de la coupe du Président dimanche dernier, figure parmi les sujets brûlants discutés dans la journée d’hier.

Le n°1 du pays n’est pas le seul à subir la foudre des spectateurs de Mahamasina, avant lui Didier Ratsiraka, un certain 26 juin 1992, a vécu également un tel drame. Mais dimanche, c’est la première fois dans l’histoire du sport malagasy qu’un Président de la République a subi une telle colère et de sifflements de la part d’un public dans un stade en plein air et ce pour une manifestation sportive. Les faits sont par contre coutumes au gymnase couvert de Mahamasina et au Palais des sports. Multiples raisons pourraient expliquer ce geste de désapprobation des milliers de spectateurs qui, avant, pendant et après le coup d’envoi « symbolique » de la rencontre par le Président de la République, l’ont carrément descendu.

La suspension des indemnités mensuelles octroyées par le régime de transition aux Xv Makis par l’équipe de Hery Rajaonarimampianina reste toujours à travers la gorge du milieu de l’ovale. Ce dernier, bien qu’il ait tort, impute à cette suspension de solde la contre performance de l’équipe nationale à la phase finale de la Can 2014 disputée à Madagascar. Une déconvenue qui  a entrainé sa relégation dans la division inférieure de l’élite africaine.

A part cette faute, les férus de l’ovale de la Capitale savaient également que jusqu’à cette journée de dimanche,  les finalistes de l’édition 2014 de la coupe du Président n’ont pas encore reçu leurs primes. Une information confirmée d’ailleurs par la fédération la semaine dernière .Une promesse non tenue, ou réalisée mais tardivement, qui est loin d’être du goût du milieu. Voilà les raisons sportives qui n’ont été effacés ni par la présence effective du Président de la République à Mahamasina ni par le don de 46  chaussures à crampon effectué la veille de la finale aux antagonistes. Une donation qui sent à mille lieux de la récupération politique….

Des raisons extra - sportives constituent également les griefs contre Hery Rajaonarimampianina. Le milieu de l’ovale malagasy et d’Antananarivo en particulier est formé dans sa majorité par la population des bas quartiers. Comme un seul homme, cette population a jeté son choix au 2e tour des élections présidentielles  sur le candidat n°3, malmené dans la Capitale au tour précédent par son rival en l’occurrence le n°33. Bien que non décisif, ce vote des bas quartiers a un peu contribué au sacre de Hery Rajaonarimampianina. Or, jusqu’à maintenant, aucune reconnaissance envers cette couche défavorisée de la part de la Présidence n’a été constatée sur terrain. La nonchalance des dirigeants à son endroit durant la période des inondations reste gravée  quelque part dans la mémoire de cette population. Depuis, elle a tant attendu le face à face avec les gouvernants pour exprimer son mécontentement. Elle l’a fait une fois les opportunités offertes, le Premier ministre Jean Ravelonarivo a eu sa part au stade des Makis à la finale du top 8, le Président Hery Rajaonarimampianina a obtenu le sien dimanche. Gageons que les autorités politiques et leurs sbires aient retenu la leçon. En sport, il y a toujours  un match- retour !

Rata - La Vérité, 22 juin 2015

Mis à jour ( Mercredi, 24 Juin 2015 06:05 )