Madagascar. Le parti HVM dépasse vraiment les limites de l'humanitaire

Mercredi, 15 Avril 2015 12:53 Manifestation
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Amis bailleurs de fonds et membres de la Communauté internationale. Certes, ce dont je vais vous parler entre dans le domaine de la « souveraineté nationale ». Mais puisque, à un moment ou à un autre, vous allez déverser des milliards d’ariary dans les mains des actuels tenants du pouvoir, il importe, pour vous, de connaître tout de même, comment ils s’y prennent pour justifier leur annonce de victoire dans 1.000 communes de Madagascar sur les 1.600 et quelque, aux prochaines élections communales et municipales.


Du 31 mars au 9 avril 2015, une mission de Médecins de l’océan Indien (M.O.I.) dirigée par le chirurgien Firoze Koycha, était à Madagascar. Plus précisément, à Morondava (litt. la longue plage) et ses environs. Cette région du Menabe a été choisie en hommage au regretté Akbaraly Vasram dont toute la famille est originaire de la ville de Morondava, comme le docteur Kolo Roger, par exemple. D’ailleurs, la mission se nommait, justement, « Mission-Santé Akbaraly Vasram ». Car il figure comme le premier « sponsor » de M.O.I. Et c’est son fils, Nazir Vasram, qui poursuit ce mécénat. Il s’agissait d’aller au-devant des patients pour leur offrir tous les soins médicaux possibles à titre gratuit.


Les 1er et 2 avril 2015, les membres de cette mission étaient au CSB (Centre de santé de base) II du fokontany Maheloka (litt. qui rend coupable), dans le district de Mahabo (litt. qui rend grand, haut). Et là : stupeur ! Sur un ordre venu d’en haut lieu, tout le personnel s’était vêtu d’un T-Shirt HVM ! Ayant repris leurs esprits, ces médecins étrangers ont déclaré qu’il ne fallait pas mélanger la politique à leur démarche humanitaire et médicale. Cependant, face à l’obstination de quelques fortes têtes, les soins allaient être suspendus. Pour couper la poire en deux, les cadres ont tout de même accepté de recouvrir leur T-shirt HVM d’une blouse. Mais les membres du petit personnel, eux, ont gardé le leur par crainte d’être renvoyés, de perdre leur emploi, à la suite des menaces proférés par les membres du parti HVM local.


Ce n’est pas la première mission de M.O.I. et du docteur Koycha à Madagascar. Ils sont venus 56 fois, mais c’est bien la première fois qu’ils ont assisté à ce genre de politisation, inconcevable de la part d’un parti dit présidentiel et d’un régime censé être démocrate et respectueux des droits de l’homme.


Mahabo, sur la RN 35-36, se situe à une cinquantaine de kilomètres de Morondava qui se trouve, elle-même, à plus de 640 kilomètres, par route, d’Antananarivo. Imaginez alors ce qui se passer et se passera encore dans d’autres endroits encore plus isolés de Madagascar qui compte 590.000 km² !

Rivo Rakotovao (au micro) et Henry Rabary-Njaka, les Tsars de Madagascar. Au centre, Guy Laurent Ramanakamonjy, Directeur de la Communication du ministère de l'Information, qui va se triturer les méninges pour faire appliquer, à mon encontre, le ridicule article 18 du "nouveau" code de la communication. Du calme, jeune homme : il n'est pas encore passé devant l'Assemblée nationale

Dans la Capitale, le ministre d’état, Rivo Rakotovao, ose dire que le parti dont il est le président « ne force pas les gens ». A croire qu’ils sont tous nés menteurs, à l’instar de Me Henry Rabary-Njaka, Directeur de Cabinet de la Présidence et Secrétaire général du parti HVM, à propos de « l’affaire Ravalomanana » à Antsirabe… Et c'est comme si c'est le régime tout entier qui ment comme il respire (en malgache ci-dessous)


A ce rythme, l’issue de ces élections au forcing amènera à un grand chambardement social, c’est certain. Aussi, à vous, amis bailleurs de fonds et membres de la Communauté internationale, de voir comment empêcher ce qui est déjà prévisible.

A bon entendeur, salut !

Jeannot Ramambazafy - 15 avril 2015

Mis à jour ( Vendredi, 17 Avril 2015 07:48 )