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Antananarivo Francophonie. Le regard neuf et réaliste de Paulina Zidi de Rfi

J’aurai pu faire moi-même ce reportage, dans d’autres quartiers et avec d’autres photos. Cependant, étant donné que ce régime Hvm/Rajaonarimampianina taxe -sinon accuse carrément- tous ses contradicteurs, critiqueurs et lanceurs d'alerte, de fomenteurs de coup d’état, de non patriotes et que sais-je encore, que pensera-t-il des journalistes étrangers? Hery Rajaonarimampianina, président depuis le 26 janvier 2014, a voulu l’organisation de ce XVIème sommet de la Francophonie. Nous, journalistes professionnels malgaches, nous l’en remercions. Comment?


Mais oui, Il a permis de drainer une multitude de journalistes de tous les horizons francophones qui, pour la majorité, ont mis les pieds à Antananarivo pour la première fois de leur vie. Et, au-delà des discours «diplomatiques» (synonymes d’«hypocrites») aux enjeux flous des uns et des autres, beaucoup ont effectué des investigations hors des sentiers battus du village de la Francophonie, du CCI Ivato, des hôtels haut de gamme, des grands axes hyper gardés.

Parmi eux, notre consœur Paulina Zidi, de Radio France internationale. Une fois n’est pas coutume, et Rfi étant une chaine publique, ci-après, reproduit ici, l’intégralité de son reportage. Ce sera aussi une grande leçon pour les médias créés par le pouvoir actuel, qui font de l’anti-journalisme sinon du mercenariat tout court. Citons «Le Citoyen», «La Ligne de Mire», «Triatra», I-BC, Dream’In, SkyOne Tv, Radio Mivantana. Malheureusement les chaines publiques Tvm et Rnm aussi, où aucun politicien supposé être opposant, n'a aucun droit de cité. Pour eux, le code de la communication liberticide ne s’applique pas.

Leur ligne éditoriale commune ne se cache pas: cacher la vérité quitte à mentir; passer la brosse à reluire aux tenants d’un pouvoir passager sur la moindre inauguration; tirer à boulets rouges sur les membres du régime de transition dirigé par Andry Rajoelina. Cela, en feignant superbement l’amnésie sur le fait que l’actuel président de la république était à la fois ministre des Finances et du Budget et Président du Conseil d’administration d’Air Madagascar de cette période.


Mais un régime passe puis trépasse comme ceux de Nicolas Sarkozy et Barack Obama et, bientôt, celui de François Hollande. Que restera-t-il de ces médiaboliques? Rien. Anéantis comme tous leurs prédécesseurs. Madagate existe depuis février 2001. Nous avons traversé les régimes suivants: Arema/Didier Ratsiraka et Tim/Marc Ravalomanana sans dévier de notre ligne éditorial: laisser des archives pour l’Histoire qui ne peut ni ne doit s’inventer. Nous traverserons aussi ce régime Hvm/Rajaonarimampianina qui, à lui tout seul, aura le plus grand nombre d’archives en tous genres (textes, photo, vidéos) qu’aucun autre président de la république malgache élu. Cela restera pour la postérité et le tribunal de l'Histoire qui n'a pas le droit d'être amnésique.

Jeannot Ramambazafy – 27 Novembre2016

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Francophonie: les Malgaches entre désintérêt et espoir


Ce week-end, la capitale malgache accueille le XVIe sommet de la Francophonie. Un rendez-vous bisannuel de chefs d’État et de gouvernement. Pour l’occasion, de nombreux chantiers ont été lancés à Antananarivo avec la construction d’un centre de conférences, des nouveaux hôtels et de nouvelles routes. Des travaux qui n’ont pourtant pas amélioré la vie des populations. Reportage dans les quartiers populaires d’Antananarivo.

Envoyée spéciale à Antananarivo de Rfi

Sur l’aéroport d’Ivato, les jets et autres avions des délégations sont alignés devant le pavillon d’accueil, ce vendredi, jour d’arrivée des chefs d’Etat. Pourtant, à un kilomètre de là, cette situation ne suscite aucun commentaire. Pour les habitants d’Ivato village, un quartier populaire situé juste à côté de l’aéroport, la vie se poursuit comme tous les jours. Le sommet de la Francophonie, tout le monde en a entendu parler. Mais bien peu se sentent préoccupés par la réunion: « C’est pas pour le peuple ce genre d’événement, nous confie un habitant. C’est bien pour les politiques. Ils organisent ce qu’ils veulent, pour nous cela ne change rien ».


La population de ces quartiers - pourtant situés à proximité des hôtels et centre de conférences qui vont accueillir les différents événements - attend peu de retombées. En temps normal, les touristes s’égarent rarement vers Ivato village et ils ne sont plus attendus pendant le week-end. Seule, la présence policière renforcée montre aux habitants qu’il se passe quelque chose de nouveau. « Ils nous mettent la pression, explique un homme croisé sur le chemin. Il y a plein de choses que l’on a plus le droit de faire. Par exemple, ils ont interdit les charrettes en ville. C’est une semaine de travail perdue pour certains ». D’autres vendeurs de rue n’ont plus le droit de vendre leur marchandises aux touristes à la sauvette.

Deux journées chômées


Même constat dans le quartier des 67 hectares. Ici, on est tout à côté du centre-ville. La nouvelle route flambant neuve avec éclairage public s’arrête à l’entrée des zones d’habitations et, après, c’est un mélange de taule, de bois et de petites ruelles boueuses. Des quartiers qui sont inondés régulièrement en saison des pluies. Les préoccupations sont bien loin de la Francophonie. Dans les quartiers bas de la capitale, on manque de tout : d'eau, d’électricité, d’école… Les enfants sont peu scolarisés et l’apprentissage du français n’est pas un besoin immédiat et d’ailleurs peu d’habitants parlent français.


Florent, qui nous guide dans ce dédale de ruelles, explique que personne, pas un officiel, n’est venu en amont pour voir quelles sont les améliorations dont auraient eu besoin les habitants du quartier avant d’entamer les nombreux chantiers de préparation du Sommet de la Francophonie. Une situation que reconnaît l’élu du quartier. Pour Jean Godard, la liste des besoins est longue : « Moi, j’ai demandé plusieurs fois des bornes fontaines, des canaux d’évacuation, des pompes à eau, de l’éclairage public, mais pour l’instant on a rien, et avant ce sommet on a rien eu. Les gens qui viennent pour la Francophonie, ils ne vont pas venir dans nos quartiers donc on a rien rénové. »


Pour célébrer la Francophonie, les autorités ont un temps envisagé de rendre chômées les journées de jeudi et vendredi. Les écoles ont, elles, bien été fermées toute la semaine. Une information qui n’a pas vraiment changé le quotidien de Jacqueline et de Georges. Ils fabriquent tous les deux des briques et des tuiles aux abords d’Antananarivo. «J’ai bien entendu que des gens n’allaient pas travailler aujourd’hui, nous confie Jacqueline. Mais moi, je suis obligée de travailler, donc je suis venue quand même pour fabriquer mes tuiles».

« Le Français, c’est important pour avoir un travail »

Toutes les voix ne sont pas critiques par rapport à ce sommet. Pour Colombe, habitante du quartier des 67 hectares, au contraire, c’est une bonne opportunité. « J’ai été ce jeudi sur le village de la Francophonie avec mes enfants, on a vu plein de belles choses ». Elle regrette toutefois le prix d’entrée de 2 000 ariary pour un adulte. Une somme bien conséquente pour elle. A ses côtés, Nirina est d’accord. Pour elle, la Francophonie, c’est important. « Le Français, ça représente beaucoup de chose, c’est important pour avoir un diplôme, un travail ».

Il y a aussi pour beaucoup, la fierté de montrer le potentiel de Madagascar. La manne touristique existe, les Malgaches en sont conscients. Alors, si accueillir ce type d’événement peut permettre de donner une bonne image du pays, c'est tant mieux. Ca peut aussi relancer économie moribonde et donner envie aux investisseurs de venir à Madagascar: « Oui, si les choses se passent bien, les gens vont être intéressés par Madagascar. Ils vont vouloir acheter nos produits et il y aura plus de travail », espère une vendeuse du marché artisanal. Tout haut, un homme l’interpelle: « Regardez, la France ça fait plus de cinquante ans qu’on est avec et depuis rien n’a changé ».


Pauline Zidi. Publié le 26-11-2016

Paulina Zidi a été formée à l’Iscom (Ecole supérieure de communication et de publicité) d’où elle est sortie -au bout de 4 années d’études- avec un diplôme de Master 2 en communication et journalisme. Elle a commencé à travailler à Rfi en 2004, en ayant été correspondante en Afghanistan. Depuis 2013, elle est journaliste Web de Rfi pour l’Afrique.

Mis à jour ( Dimanche, 27 Novembre 2016 02:34 )  
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