Incroyable mais vrai ! Un terrain appartenant Ă lâarmĂ©e malgache a Ă©tĂ© envahi par des « investisseurs » Ă©trangers (Français et Indo-pakistanais), au vu et au su de la population. Avec la bĂ©nĂ©diction dâofficiers plus quâindĂ©licats...
Situation géographique actuelle du camp Orangea
Il sâagit du fameux camp Orangea sis Ă proximitĂ© de la ville dâAntsirananana, ex-Diego Suarez. Voici, tout dâabord, lâhistoire de ce camp.
Photo de l'époque des aménagements sous Joffre
En 1898, la France dĂ©cide de crĂ©er Ă DiĂ©go-Suarez un point dâappui pour la flotte de lâOcĂ©an Indien.
Par arrĂȘtĂ© du 13 mars 1900, la province est Ă©rigĂ©e en « Territoire Militaire », sous le commandement du Colonel Joffre. En 5 ans, la baie fut transformĂ©e en un immense camp retranchĂ©. A la veille de la premiĂšre guerre mondiale, le camp, sur le front de mer, comprenait 7 batteries armĂ©es chacune de 4 canons. Sur le front de terre, il y avait : le fort dâAnkorika (2 canons) ; le fort du Mamelon vert (2 canons ; une batterie du champ de tir (4 canons). Le camp Orangea, au Sud de la passe, surplombant la renommĂ©e plage de Ramena, Ă©tait amĂ©nagĂ© avec des bĂątiments typiques de l'architecture coloniale. Il Ă©tait strictement interdit aux civils dây pĂ©nĂ©trer.
Ce qui reste des fortifications de défense de la passe
AprĂšs les Ă©vĂšnements de mai 1972, lâadministration du camp passe entiĂšrement Ă lâarmĂ©e malgache qui, au lieu de lâentretenir, la laisse Ă lâabandon des pillages systĂ©matiques. Surtout pour rĂ©cupĂ©rer tous les mĂ©taux y existant. En 2005, les français « zanatany » et les « karana » (indo-pakistanais) montent ce quây est appelĂ© le « Business du fer » en direction de la Chine, avec la complicitĂ© dâofficiers de lâarmĂ©e. Il ne restera presque rien des infrastructures des dĂ©buts. Or, officiellement, sous Tsiranana, Ratsiraka, et Zafy, le camp Orangea Ă©tait une zone interdite. Ayant moi-mĂȘme vĂ©cu quatre ans Ă Diego, dans les annĂ©es 1990, je nâai jamais eu lâoccasion de mettre les pieds dans ce camp.
En 2009, profitant de la pagaille faisant suite Ă la dĂ©mission de Marc Ravalomanana, câest la grande braderie des terrains du camp Orangea qui dĂ©bute Ă une vitesse effrĂ©nĂ©e. Il faut se rappeler que ce prĂ©sident dĂ©missionnaire avait projetĂ© de construire un terrain dâaviation dans ce camp Orangea⊠Pour revenir Ă cette grande braderie, un nom est citĂ©, cette fois-ci : celui dâun certain Commandant Christian.
Le drapeau français flotte à nouveau dans le camp Orangea...
Construction en bois et feuilles d'arbres, Ă vocation touristique
Le résultat, en deux temps trois mouvements...
Construction en dur. Une occupation d'un autre genre...
Cela fait suite Ă une enquĂȘte menĂ©e par le ministre Harry L. Rahajason, alias Rolly Mercia (Communication), reconnu pour ses enquĂȘtes dâinvestigation. Un « bail » est contractĂ©, pour 400.000 ar par an, pour le terrain. Et des villas en planches et en pierres, Ă vocation touristique, ont poussĂ© comme des champignons. Le Français, dans la vidĂ©o, parle mĂȘme dâassociation de rĂ©sidences, se sentant dans son droit, grĂące aux contrats signĂ©s avec le Commandant Christian, le « Commandant de la place », dixit le Français dans la vidĂ©o. Mais quelle armĂ©e, de par le monde, sâamuserait Ă vendre sinon Ă louer ses terrains, sans quâaucun centime ne rentre dans ses caisses ? Comment se fait-il que tous les ministres de lâArmĂ©e, depuis tout ce temps, nâont eu aucun Ă©cho de cette trahison vis-Ă -vis du « Tanindrazana » (Terre-des-AncĂȘtres) ?
Le 6 aoĂ»t 2011, le PrĂ©sident de la Transition, Andry Rajoelina, descend sur place sans avertir. Sa grande dĂ©cision Ă©tant le Chef suprĂȘme des Forces armĂ©es se trouve dans le communiquĂ© officiel suivant :
DrÎle de village touristique, dans un lieu de défense stratégique
COMMUNIQUE DE PRESSE
Descente inopinée du Président de la Haute Autorité de la Transition
au camp militaire « Orangea » dâAntsiranana
Le PrĂ©sident de la Haute AutoritĂ© de la Transition, SEM Andry Nirina RAJOELINA, a menĂ© une descente inopinĂ©e au camp militaire « Orangea » dâAntsiranana, ce Samedi 06 AoĂ»t 2011.
LĂ oĂč il a constatĂ© que de nouvelles constructions en dur, notamment de bungalows, ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es presque le long de la plage dudit camp militaire et que des parcelles de terrain sont Ă©galement dĂ©jĂ dĂ©limitĂ©es et clĂŽturĂ©es.
Ainsi, il a donnĂ© ordre au Ministre de la Communication, en mĂȘme temps ChargĂ© de la Communication Ă la PrĂ©sidence de la Haute AutoritĂ© de la Transition, de mener instamment des enquĂȘtes journalistiques touchant ces nouvelles constructions illicites.
EnquĂȘtes journalistiques qui ont dĂ©voilĂ© quâun haut responsable de ce camp militaire a Ă©tabli et signĂ© un contrat avec chacun des propriĂ©taires de ces nouvelles constructions, ayant ainsi permis Ă ces derniers de prendre possession des parcelles dudit terrain militaire. PropriĂ©taires qui sont, en majeure partie, des ressortissants français et indiens.
De ce fait, le Chef de lâEtat et Chef SuprĂȘme des ArmĂ©es a convoquĂ© sur place le Ministre des Forces armĂ©es et le SecrĂ©taire dâEtat chargĂ© de la Gendarmerie Nationale pour discuter des mesures Ă prendre, face Ă ce problĂšme.
Le PrĂ©sident RAJOELINA a ainsi donnĂ© ordre formel Ă ce que toutes ces nouvelles constructions soient dĂ©molies, dans un dĂ©lai dâun mois, et Ă ce que des mesures soient prises Ă lâencontre du responsable militaire en question.
Par ailleurs, il a Ă©galement Ă©tĂ© constatĂ© quâune partie des canons, installĂ©s dans ce camp militaire, a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Le Chef de lâEtat a Ă©galement donnĂ© ordre Ă ce que des enquĂȘtes approfondies soient menĂ©es pour dĂ©terminer les circonstances ayant amenĂ© Ă lâenlĂšvement de ces piĂšces maĂźtresses desdits canons militaires.
Ambohitsorohitra, le 09 Août 2011
Le Chargé de la Communication
à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY