Les 21 et 22 mars 2010, Augustin Andriamananoro, Ministre des Télécommunications, Postes et Nouvelles Technologies, mais aussi Président-Fondateur de la plateforme DEFI 2010, a effectué une descente dans la région du Vakinankaratra. Plus précisément à Antsirabe et à Betafo.
ANTSIRABE 21 mars 2010 (Ã 169 km d'Antananarivo)
Cette région est réputé être le fief incontestable du parti Tim du président démissionnaire Marc Ravalomanana… Mais un an après son départ, les langues se délient, quant à ses manières de monopoliser la chaîne du lait au seul profit de l’empire étatico-commercial Tiko. Madagate.com a accompagné Augustin Andriamananoro et sa suite pour constater de visu son approche.
Ce qui est rassurant, chez les jeunes dirigeants, c’est cette façon de briser les barrières du conventionnel. Certes, la hiérarchie et le respect demeurent -comme dans toute société civilisée au monde-, mais le paternalisme n’a plus sa place en matière d’approche. Finis les discours pompeux pour étaler un savoir peu efficace dans l’action effective ; adieu la démagogie unilatéraliste pour imposer indirectement des personnes (parachutage) et des idées (programme du parti au pouvoir). La plateforme DEFI 2010 (Dingana Ezaka Fampandrosoana Iombonana) mérite bien son nom.
Quelle est la raison d’être de DEFI 2010 ? Regardez et écoutez la vidéo ci-dessous :
Concernant donc l’approche, elle se veut historique. Augustin Andriamananoro, au lieu d’encenser qui que ce quoi ou de dénigrer aveuglément, raconte l’Histoire politique de la Grande île à partir de Philibert Tsiranana et son PSD (Parti social démocrate).
Tous les présidents malgaches passés ont fait les mêmes erreurs : un parti unique fondé uniquement pour les servir ; de la démagogie à outrance avec des slogans qui n’ont duré qu’un temps ; la même manière de gérer la nation à leur seul profit flagrant ; leur sortie par la lucarne de la honte en ayant tous été vomis par le peuple qui les ont littéralement jeté dehors en faisant fi d’une constitution qu’ils avaient maintes fois toiletté à la mesure de leur appétit de pouvoir et d’honneur.
Avec DEFI 2010, l’Histoire est en train d’entamer un tournant vers d’autres méthodes, d’autres projets PARTICIPATIFS. Ainsi, tout candidat, tout projet de société seront acceptés d’un commun accord avec les entités de base de la société malgache. Rien ne sera arrêté sans une véritable campagne de pédagogie préalable.
Le peuple qui forme l’électorat doit être informé, s’informer et informer sur les réalités socio-économiques qui prévalent dans chacune des régions où il vit. Par exemple, à quoi servirait d’offrir une armada de tracteurs, cadeaux empoisonnés car nécessitant carburant et pièces de rechange ? Les socs de charrues et les bêches demeurent les outils les plus adaptés à la majorité des agriculteurs malgache. Mais cela n’empêcherait pas la location de ces engins mécaniques pour des grandes surfaces.
BETAFO 22 mars 2010 (Ã 22 km d'Antsirabe)
Ce n’est pas le génie qui manque aux artisans malgaches. La preuve en est la vidéo ci-dessous : Augustin Andriamananoro, au marché de Betafo, nous montre le savon fabriqué artisanalement avec de la soude et de l’huile ainsi qu’une ampoule économique rechargeable avec des piles. C’est ce genre de produits qu’il faut améliorer pour qu’ils puissent entrer dans des normes internationales. Ne parlons pas des fruits et légumes à profusion dans cette région mais qui manque de stratégie à caractère commercial dépassant la demande locale.
Augustin Andriamananoro n’apporte pas de solution miracle pour affronter les futures élections. Il entend faire comprendre que le temps n’est plus à aller choisir celui qui offre le plus beau T-Shirt ou celui qui impose un programme aussi mirifique soit-il. Non ! L’heure est à l’élaboration en commun d’un Madagascar nouveau par et pour les citoyens. Cela commence par fédérer toutes les entités socio-politico-économiques malgaches et par une pédagogie basée sur les vérités historiques d’un passé très récent. Tel est le prix pour que Madagascar ne soit plus l’ensemble d’un peuple spectateur, portefaix.
Pour l’instant, les partisans du moindre effort passent leur temps à tout comprendre de travers sinon à ne rien vouloir entendre. Le culte de la personnalité est encore présent mais la jeunesse malgache du début de ce troisième millénaire ne veulent plus finir comme leurs parents : nourris de faux espoirs et de promesses jamais tenues. Aussi sont –ils très attentifs à cette approche inédite de DEFI 2010 et n’ont plus peur de poser des questions, même les plus « gênantes »… DEFI 2010 sera considéré comme le pionnier des vrais débats d’idées en milieu rural. Là est l’importance de ces rencontres qui, ô miracle, ne sont pas suivies des « cocktails » habituels où seuls une frange de la population pavane et papote pour discuter de petites affaires somme toute personnelles.
DEFI 2010 ? c’est une histoire de jeunes qui fait appel à d’autres jeunes pour lancer le défi de bâtir eux-mêmes l’avenir de leur progéniture. En étant encadré par des ainés (« raiamandreny ») dont le rôle est de rester des conseillers éclairés et non plus des vieux briscards qui sont dépassés par les TIC, pour ne citer que cet exemple. Il faut vivre et savoir vivre avec son temps. Demain c’est déjà aujourd’hui. Le défi est lancé : l’avenir de Madagascar appartiendra à ceux qui l’auront compris. Il n'y a rien a caché. Au contraire, il y a tout à découvrir, en toute transparence.
Un reportage de Jeannot RAMAMBAZAFY (textes, vidéos, photos)