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Madagascar. Double nationalité : histoire d’un néocolonialisme de mal affranchi(es)

Pourquoi Roland Hubert Rasoamaharo alias Lola, a-t-il demandé la nationalité française (et il l’a effectivement eue) ? Vous le saurez en lisant, plus loin, le pourquoi de Johan Mahefarivony, fils de feu le Contre-amiral Roland Ratsimandresy d’Ambohimalaza (Ancien PCA de l’Omnis, ancien DG de la Secren). Johan, alias Elman, œuvre sur actumada de nos jours.


Mais Lola a-t-il renié pour autant sa nationalité malagasy ? Allez donc lui demander au lieu de me traiter de menteur. Je le connais, il me connaît, on se connaît depuis 1964. Pour lui, c’est le côté « voyages » qui prime, facilité par le passeport français.

Ce qui est sûr, c’est que, pour le moment, la loi française n'exige pas qu'un Français ayant acquis une autre nationalité renonce à la nationalité française. Par exemple : un Britannique ayant acquis la nationalité française conserve sa nationalité britannique. Et un Français ayant acquis la nationalité britannique conserve sa nationalité française. Il devrait en être de même donc pour un Malagasy.


Pourquoi cette levée de voile ? Il faut remercier Gaëlle Borgia, dont la grand-mère est enterrée à Sambava où son père œuvre dans la vanille (tiens ?). Elle (Galaelle sur Twitter) fait partie du club des jeunes néo-colons qui attendent la moindre occasion pour médire -plus que dire- sur les uns et les autres, à Madagascar, avec des informations tronquées, avec LEURS VÉRITÉS qui est aux antipodes de LA VÉRITÉ.


Gaëlle Borgia, née le 22 novembre 1984, est une journaliste opérant à Madagascar pour le compte de plusieurs médias « internationaux » : d’abord Afp puis France 24 et TV5 Monde. Faisons aussi « international » : Gaelle has strong ties to vanilla, her father and grandmother both hailing from the vanilla capital, Sambava (Gaëlle a des liens étroits avec la vanille, son père et sa grand-mère étant tous deux originaires de la capitale de la vanille, Sambava). Sa dernière prestation sur France 24 brille de toussotements de cafteuse ayant oublié son texte pourtant appris par cœur. Il est grand temps qu’elle se marie la Gaëlle… En passant, saviez-vous que dans le Nord et Nord-Est de Madagascar, et particulièrement sur l’île Sainte-Marie, les Malagasy ont aussi la nationalité française ? Non ? Si ce n’est pas malheureux…


Cela dit, revenons au grand (de taille) Elman (Johan Mahefarivony Ratsimandresy). Voici des extraits d’un texte qu’il a publié sur actumada, en 2018, avant les élections de cette année.

(…) Avant de rentrer dans les débats philosophiques, je tiens à dire que j’ai moi-même la double nationalité. En effet, Quand je suis arrivé en France dans les années 2000, je me suis dit que si j’obtenais un titre de séjour de 10 ans, je resterai 100% Malgache. Après quelques années en France, mon vœu a été exaucé. En parallèle, mon travail nécessitait des déplacements fréquents dans d’autres pays Inde, Sénégal, Maroc, Roumanie... Pour l’espace Schengen, je pouvais me déplacer sans visa, mais les formalités aux frontières étaient souvent exotiques pour un malgache, notre passeport n’étant pas connu et nécessitaient plein de vérifications si ce n’est la railleries des policiers par rapport au film bien connu.

Les formalités peuvent facilement aller jusqu’à 1 heure. Quant aux autres pays (Sénégal, Maroc, Royaume uni…), je devais chaque fois demander des visas au consulat, là où les français pouvaient rentrer avec leur passeport sans visa. A ce stade, j’étais titillé par la demande de nationalité mais j’ai quand même résisté par principe. En plus, les formalités pour la nationalité étaient complexes et fastidieuses. Quelques années plus tard, quand mon ainé rentra en classe de seconde. On nous a dit que dès sa majorité, il devrait faire la queue à la préfecture tous les ans pour obtenir son titre de séjour. A partir de là, je me suis assis sur mes principes et j’ai fait illico toutes les démarches pour obtenir la nationalité, et on l’a obtenu assez rapidement. Tout ça pour vous dire que j’ai demandé nationalité française plus pour simplifier ma vie quotidienne que par conviction et que tant que je vis hors de Madagascar, elle m’est plus utile que la Malgache (…).

En 2013, marquant la fin de la période de Transition, Andry Rajoelina est redevenu un simple citoyen. Il a demandé la nationalité française par naturalisation pour, comme Elman, plus simplifier sa vie que par conviction, tant qu’il vivait hors de Madagascar. C’est aussi simple que cela. Car, entre 2014 et 2018, Andry Rajoelina et sa famille ont bien vécu en France.


Mais il est dit que des créatures comme Fanirisoa Ernaivo, ayant pourtant suivi des cours de droit, existent et existeront toujours. Et seront toujours relayées par les médiaboliques français que sont « Le Monde », Rfi, France 24 et TV5. A quelques mois de l’élection présidentielle de 2023 à Madagascar, voilà que le 16 juin 2023, le parti MMM de Hajo Andrianainarivelo sort une fausse vérité qui va entrainer toute une série d’interprétations comme pas possible, pour tenter d’empêcher l’actuel président de Madagascar de se présenter à cette élection.

Il est écrit dans ce communiqué du MMM du 16 juin 2023 « Ny MMM dia manaja ny fahafahan’ny tsirairay hisafidy ny zom-pireneny, saingy ny asan’ny Filohampirenena dia natao ho an’ny mizaka zom-pirenena malagasy irery ihany ». Traduction : Le MMM respecte la liberté de tout un chacun de choisir sa nationalité, mais le poste de Président de la République n’est réservé qu’aux candidats qui n’ont que la nationalité malagasy UNIQUEMENT.


Faux, archi-faux ! L’article 46 de la Constitution de la IVe République, accepté par référendum le 11 décembre 2010, indique sans aucune interprétation que :

Chapitre premier. Du Président de la République.

Article 46.

Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy, jouir de ses droits civils et politiques, avoir au moins trente-cinq ans à la date de clôture du dépôt des candidatures, résider sur le territoire de la République de Madagascar depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt des candidatures.


Du coup, tous les esprits brillamment mats (voulant à tout prix casser du Rajoelina depuis des décennies !), se sont rabattus sur l’article 42 du code de la nationalité malagasy qui dit :

Art. 42 - Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère.

Il faut préciser que cet article 42 a été rédigé par des législateurs français, inclus dans l’Ordonnance n° 60 - 064 du 22 juillet 1960 portant Code de la nationalité malagasy, au lendemain du retour de l’Indépendance de Madagascar. Il y a certainement une louche raison -que j’éviterais d’interpréter- à l’instar de l’article 1 du Décret n° 60-555 du 1er avril 1960 concernant les îles dépendant alors de Madagascar, signé par le Général de Gaulle… Article 1. Les îles Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India sont placées sous l'autorité du ministre chargé des départements d'outre-mer et des territoires d'outre-mer.

Et tous les « opposants » ont jubilé ! Car, pour eux, dans leur esprit obtus guidé par la haine et la jalousie, Andry Rajoelina ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de cette année 2023. Et même Fanirisoa Ernaivo (un cas très… particulier, qui se taira lorsqu’elle aura la nationalité française tant espérée…) en a oublié la hiérarchie des normes, théorisée par le juriste austro-américain Hans Kelsen (1881-1973). A croire que ces gueulards se prétendant magistrats, avocats et tralalala, n’ont pas appris cela. Leçon :

C'est quoi la primauté de la Constitution ?

Dans la hiérarchie des normes telle qu'établie par Hans Kelsen, la Constitution est la norme suprême.

Qu'est-ce qui est au-dessus de la Constitution ?

La suprématie de la Constitution est effective quand il existe un contrôle de constitutionnalité. Dans certains pays, tout tribunal peut procéder à un tel contrôle, tandis que d'autres confient cette fonction à une juridiction spécialisée, qui a rang de cour constitutionnelle.

Quel est le rapport entre l'État et la Constitution ?

La Constitution organise les pouvoirs publics composant l'État en séparant le législatif, l'exécutif et le judiciaire afin de permettre l'équilibre des trois différents pouvoirs.

Une constitution n'est pas une loi comme les autres : c'est la « loi des lois ».

Une fois adoptée, elle peut être modifiée seulement en respectant les conditions mentionnées dans son propre texte. Ce mécanisme s'appelle une « formule d'amendement » et la différencie de toutes les autres lois.


A Madagascar, il existe -pour les amnésiques- la HCC (Haute cour constitutionnelle). Et elle ne va pas tarder à se manifester, comme c’est écrit plus haut. A votre avis, qu’elle sera sa décision concernant cette histoire de double nationalité ? Attendre et voir.

En attendant, justement, il est dit que seul le monde francophone poursuit son œuvre dévastatrice de néo-colonialisme paternaliste à la con (c’est du bon français, pas de panique). Il serait grand temps, pour Madagascar, de faire comme le Gabon et le Togo, anciennes colonies de la France, qui ont choisi d’être membres du Commonwealth en juin 2022.

Dans le microcosme britannique, on est pragmatique et on ne cherche pas la petite bête par haine et pure jalousie. Deux exemples pour vous démontrer que les Hajo Andrianarivelo, les « opposants » malagasy, les Gaëlle Borgia, les Fanirisoa Ernaivo, les Lola Rasoamaharo… manquent totalement de culture. Mais plus exactement, sont des champions de la désinformation à outrance.

Le cas de la double nationalité du Président Andry Rajoelina n’est pas isolé sur le continent africain. Ces créatures citées pêchent par omission. Je ne prendrai que deux exemples, d’un pays anglophone, évidemment : le Liberia.


Il y a eu Ellen Johnson Sirleaf. Prix Nobel de la Paix en 2011. Elle aura été le première femme élue Présidente de la République en Afrique. Elle a dirigé le Libéria de 2006 à 2018, tout en possédant également la nationalité américaine.


La personne qui a succédé à Ellen Johnson Sirleaf, est George Weah, Président de la République de Liberia, depuis le 22 janvier 2018 (élu le 26 décembre 2017). Ancien footballeur de l’AS Monaco (1988-1992) et du PSG (1992-1995), il possède la double nationalité libérienne et française. Certes, des critiques existent face à cette situation mais pas de manière aveugle et aveuglée comme à Madagascar.


Si j’élargis cette notion de double voire de multiple nationalité, il y a le cas de Nelson Mandela, issu du peuple Xosa (et non zoulou comme on pourrait le croire), l’homme qui a abattu le régime raciste de l’Apartheid en Afrique du Sud. Bien que cela a été à titre honorifique, saviez-vous que Madiba était citoyen, à part entière, des pays suivants, à partir de l’année entre parenthèses ? Italie (1982) ; Grèce (1983) ; Brésil (1985), Canada (2001. Il n’avait nul besoin de visa pour s’y rendre.

Enfin, il faut dire que pour nombre d’Africains, incluant les Malagasy, « la recherche d’une nationalité occidentale s’apparente à un saint Graal ». En effet, c’est l’occasion pour ceux qui en détiennent une de profiter des avantages que n’offrent pas la détention de nationalités africaines. Les dirigeants possédant une nationalité occidentale, bénéficient donc d’avantages qui relèvent essentiellement de leur confort personnel… » (in « Revue politique africaine 2020 », page 3).


Alors ? Ben, circulez, y’a rien à voir ! La célébration du 26 juin 2023 dans tout Madagascar a prouvé que ce ne sera jamais Facebook, avec sa cohorte de lâches anonymes, qui reflètera les réalités vraies existant dans la Grande île de l’océan Indien. En tout cas, certaines personnes de l’entourage proche du Président Rajoelina, ont tout intérêt à se cultiver au lieu de montrer et démontrer, au fil du temps, que seuls le poste et les avantages qui y sont liés, les intéressent. C'est, hélas, ce non-professionnalisme qui les poussent à faire un zèle vraiment douteux et dangereusement approximatif à la longue, pour l'image même du Président Rajoelina.

Enfin, lorsque le pouvoir français va durcir l’acquisition de la nationalité française, il faudra remercier toute cette clique qui est (hait) et parait mais sans aucun devenir. C’est ma trilogie de l’Être, Paraitre sans Devenir.

Heu, moi ? Je n’ai qu’une nationalité, malagasy, même si ma grand-mère maternelle était Française par décret et que mon père, gérontologue, était officier dans l’armée française. Le plus marrant, est que, lorsque j’ai besoin d’un acte de naissance, j’écris au service de l’Etat-civil à Nantes, France. Acte que je dois récupérer à l’ambassade de France, ici à Antananarivo. Cela, sans être citoyen français.

C’est fou, non ? En tout cas, tout ce ramassis « d’opposants » et de « je-sais-tout sans vraiment rien savoir » réagissent comme des affranchis qui ignorent ce que ce mot même signifie.

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY - 28 juin 2023

Mis à jour ( Vendredi, 08 Novembre 2024 06:28 )  
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