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Madagascar, cas Patrick Leloup. Il faut aller jusqu’au bout de ses idées, les gars

Patrick Leloup. Photo que j'ai prise moi-même, lors d'une interview exclusive, le 26 mai 2009, à l'hôtel Colbert Antaninarenina (ICI). Non,  je n'ai rien reçu, même pas un centime d'ariary. Je préfère rester pauvre monétairement qu'intellectuellement

A la suite de l’article parue dans la Gazette de la Grande île sur Patrick Leloup (ICI), je vais placer tous les éléments dans leur vrai contexte. Sur un sujet donné, il n’y a qu’une seule explication comme dans un problème donné, il n’y a qu’une seule solution. La question n’est pas: qui a tort ou raison? Il suffit de remonter le temps et tout s’éclairera, tout sera limpide aussi bien pour vous que pour moi.

Bien avant la révolution 2009, certains des acteurs connus avaient -et ont toujours- des moyens d’existence au-dessus de la moyenne. Ils savent faire fructifier leurs avoirs et ne les jettent jamais par la fenêtre. Mais ce n’était -et n’est- pas le cas de la majorité. Quel était le but de cette révolution orange? Le même qu’en 1972, 1991 et 2002: chassez un égoïste du pouvoir. Le reste n’est que question de vocabulaire. Lorsque çà arrange les anciens colons, il s’agit de mouvements populaires («Fihetsiketseham-bahoaka»). Quand cela va à l’encontre de leurs intérêts, çà devient des coups d’état («Fanongam-panjakana»). Ce dernier mot est resté car Marc Ravalomanana a utilisé Internet (qui n’existait pas auparavant) en payant des petits futés intéressés et haineux pour le véhiculer en créant une kyrielle de blogs), immédiatement après sa fuite en Afrique australe.

L’unique et seule vérité est qu’à la suite de mouvements populaires dirigés par une personnalité -pour 2009 le maire élu de la Capitale malgache- comme Zafy Albert en 1991, pour donner un exemple-, il y a eu rupture du respect de la constitution et c’est un non-élu au suffrage universel qui a dirigé le pays pour un moment bien déterminé. Le temps d’organiser de nouvelles élections avec l’espoir d’un grand changement dans la manière de gouverner le pays. Je ne m’étalerai pas sur le lamentable état dans lequel Madagascar se trouve actuellement, avec un président élu mais opportuniste et incompétent.

Parmi les acteurs de cette révolution orange, certains ont su cacher leur réelle intention. Or, lorsqu’on chasse le naturel, il revient automatiquement et au galop qui plus est. Andry Rajoelina a pu et su rassembler énormément de personnes d’horizons divers et très diversifiés. D’ailleurs, après la signature de la feuille de route, Madagascar était une transition d’union nationale. Que les grands partis politiques qui n’y ont pas participé osent lever le moindre petit doigt. Il y avait même des parti…cules (partis politiques minuscules). Rappelons-nous le nombre incroyable des membres du CST (conseil supérieur de la transition) et du CT (Congrès de la transition) toutes tendances confondues… Il s’agissait, par la suite, de faire tourner la machine administrative sans aides extérieures. L’histoire rappellera toujours que les bailleurs de fonds ont suspendu leurs « aides », en décembre 2008, à la suite de l’achat nébuleux d’un jet par Marc Ravalomanana. Et non après la révolution orange.

Dans ce contexte de recherche de ressources financières, le nerf de toute guerre, des tas «d’experts» sont montés au créneau avec un carnet d’adresses bien rempli, à défaut d’argent frais. Certain se sont crus indispensables, incontournables. Le problème, dans ce cas -dans tous les cas d’ailleurs-, on connait le nom des gens mais on ignore tout de leur véritable histoire (antécédents). L’actuel président malgache est une illustration parfaite de cette vérité: un expert-comptable efficace et effacé ne sera jamais qu’un piètre président de la république. Bien au contraire: où en est Madagascar après deux ans de pouvoir? Ayant été ministre des Finances et du Budget durant plus de quatre ans, Hery Rajaonarimampianina ment s’il ignore d’où viennent les sous qui lui ont permis d’être félicité par les bailleurs de fonds, eux-mêmes, durant la transition, pour sa bonne gouvernance financière. Or, actuellement, il agit aux antipodes de cela d’où méfiance de ces mêmes bailleurs de fonds. Passons. Ainsi, autour d’Andry Rajoelina se retrouvaient réunis ceux qui, en apparence, étaient tous des « amis » de la lutte commune.

Or, si en politique il n’y a jamais d’amitié ou d’inimitié mais seulement des intérêts idéologiques communs, dans le monde des affaires il n’y a, en finalité, que chiffres d’affaires et bénéfices. Et lorsque ces deux milieux se mélangent, chacun se défend comme il peut, pour être dans les bonnes grâces du dénominateur commun. Ce «principe» est universel. Seulement, il y a un gouffre énorme entre honnêteté et malhonnêteté. Certes, aussi, toute peine mérite salaire. Mais, à la fin de la transition (car tout a une fin ici-bas) comment expliquer des signes de richesses apparentes, flagrantes, un brusque train de vie en contraste avec la pauvreté ambiante, chez certains? Même s’ils se la jouent « anonymes ».

La majorité des premiers acteurs de la révolution orange sont partis en ordre dispersé. Comment, dès lors, reconnaître ceux qui se sont subitement enrichis sur le dos de la révolution orange? A vous de réfléchir à la question. Mais leurs comportements entrainent des tas de jaloux. Et certains n’ont aucune honte à manger à tous les râteliers, à devenir d’éternels amis des vainqueurs («sakaizan’ny mpandresy»)…

Mais lorsqu’un journal devient un tribunal accusateur, sans preuves apparentes, je me sens directement concerné.

En effet, vous me connaissez: depuis plus de 30 ans, je m’efforce d’apporter des preuves dans tout ce que j’écris (textes, documents authentiques, photos et vidéos). C’est cela que doit être le journalisme en ce troisième millénaire. Certes, il n’y a jamais de fumée sans feu. Et dites-vous bien que je connais tous les acteurs de la révolution orange. Et pas que de nom seulement… Ils savent tous, sans exception, que je suis imperméable à la corruption; que je monte au créneau dans tous les cas d’injustices sous toutes ses formes. Bref, qu’on ne m’achète pas. C’est un choix hérité de mes parents. Sinon, je roulerai aussi en 4X4 depuis belle lurette. A coups de chantage que certains pratiquent à merveille…

Alors? On parle beaucoup de réconciliation ces derniers temps. Il faut donc procéder par étape et faire la part des choses. En tout cas, ce que j’ai constaté c’est que Patrick Leloup (son nom n’est pas à son avantage) n’était pas présent à Ambohimangakely, le samedi 23 janvier 2016, chez Andry Rajoelina. Pas invité? Invité mais pas venu? Quoi qu’il en soit, il était absent mais bien à Madagascar à ce moment précis. En effet, on aurait du se voir, le lundi 25 janvier, mais je suis tombé malade, n’étant pas imperméable aux coups de froid à mon âge. Du coup j’ai éteint mon portable que je vais rallumer après la rédaction de cet article. Il s’agissait pour moi qu’il me présente des preuves contraires à ce qui est écrit dans La Gazette de la Grande île. Entre-temps, Patrick Leloup a usé de son droit de réponse, le soir même de ce lundi. Le voici:

Droit de réponse de M. Patrick Leloup: Monsieur le Directeur de la publication,

Suite à l’article paru le samedi 23 janvier 2016 intitulé : «Patrick Leloup: 13 millions d’euros bloqués à Maurice», je vous prie de publier mon droit de réponse, conformément à la loi sur la communication:

- Votre article est truffé d’affirmations mensongères qui me portent préjudice;

- Je ne possède pas (hélas) 13 millions d’euros bloqués ou non à l’île Maurice ou ailleurs;

- Je n’ai pas non plus acquis récemment d’appartement de 500m2;

- Je n’ai aucune relation avec Mr Johnfrince Bekasy.

J’invite mon ami d’enfance Lola Rasoamaharo et les autres journalistes de votre quotidien d’effectuer les recoupements d’usage avant toutes publications me concernant, à moins que vous ne soyez animés d’une regrettable intention de me nuire, me poussant à engager des poursuites judiciaires.

Patrick Leloup

A présent, tous -y compris Lola Rasomaharo, mon réel et authentique ami d’enfance, qui confirmera- j’entends prendre le relais et je vous invite à m’apporter vos preuves respectives (textes, documents, photos…). Je les publierai et la lumière jaillira certainement. Notre confrère l’Observateur de Madagascar a comme leitmotiv: «Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie». Cela fait Canard enchainé qui, cependant, va jusqu’au bout de ses enquêtes. C’est aussi ce que demande l’opinion publique. Il faut que cesse cette manie d’utiliser les médias comme un ring et puis, ppffuit, plus rien. Tout le monde joue à se faire peur et les journalistes deviennent ridicules, sont ridiculisés, sans plus aucune crédibilité. Il faut prendre ses responsabilités et aller jusqu’au bout de ses idées. Oui, ce cas de Patrick Leloup doit avoir une suite et une fin définitive. Sinon, pauvre Lambo Tahiri (L.T.) qui ne sera jamais que la main qui écrit des articles qu’il ne maîtrise pas. De quoi changer de métier, à la longue…

Evidemment, j’aurai pu jouer la carte du doute qui s’abstient, faire comme si de rien n’était et ne rien écrire, mais cela n’a jamais été dans mon tempérament et c'est le métier de journaliste même qui est en jeu. Nous sommes tous impliqués, maintenant. A vous de jouer. Ce n’est pas non plus personnel, personnel. J’ai toujours été en avance sur mon temps. Chez Madagascar Tribune, j’utilisai la première personne et, en ce temps, Franck Raharison, mon rédacteur en chef, me l’interdisait. Mais il faut vivre avec son temps. A présent, Franck l’utilise aussi. Franck? C’est F.R. de la Gazette de la Grande île, un ami, vrai ami aussi, même si, parfois, il avait sucré certains de mes articles jugés trop «osés» à l'époque. Il confirmera et affirmera que ce n’est pas avec un vieux singe comme moi qu’il faut apprendre à faire la grimace.

Jeannot Ramambazafy – 27 janvier 2016

Mis à jour ( Mercredi, 27 Janvier 2016 10:15 )  
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