La place de la Batterie ou Andaboy
Tous les papiers de Toliara Sands (TS) sont en poche. La société australienne veut exploiter, enfin. Le cours mondial du cobalt et autres dérivées de l’ilménite est favorable en ce moment. Une opposition farouche tient les responsables de la ville en haleine. La Plateforme régionale de la Société civile s’inquiète. L’heure est grave: quel développement entreprendre quand il faut sacrifier la nature, l’environnement et la culture?
Bras-de-fer Opposants/Toliara Sands
« Le mètre carré est bradé aux chinois à sept ariary soit 35 fmg du côté d’Antanimieva et Befandriana », affirme Théo Rakotovao qui y a été, en personne, et tout enregistré. Ainsi 5.000ha sont déjà vendus. Ce qui contrarie les opposants au projet des décideurs de ce pays, c’est la non transparence, la redevance de 1% alors que dans les autres pays d’Afrique, cette redevance est plus importante, ce qui met la population à l’abri des besoins, contrairement à Madagascar qui patauge dans l’éternelle pauvreté.
Pour un développement qui respecte la Nature et la Culture
Une quarantaine de permis a été accordé dans la région Sud Ouest depuis 2002. Plus la menace de la destruction de l’environnement est grande, plus le nombre de sociétés civiles se multiplie. La région compte aujourd’hui 70 qui constitue l’architecture de Famary (Fatidrà ny Ala MAiky sy ny RYaky) pour protéger, spécifiquement, la forêt et la mer autour de Toliara. Selon Théo Mikea, les gens du Sud vivent en symbiose avec la nature, la terre et la mer, leur mère nourricière. Le Sud n’a pas attendu l’ère numérique pour faire parler de sa biodiversité, qui attire tant de chercheurs et de touristes du monde entier. Ce que MA.ZO.TO (Miaro Aina – Zon’olombelona- TOntolo iainana), association des « Olobe antanà  » cherche c’est d’arrêter tous les projets dans un premier temps, s’entendre autour d’une table, et chercher les profits des uns et des autres, équitablement gagnant-gagnant.
Les Raiamandreny de Toliara disent NON Ă TS
Jamais Lundi de Pentecôte à la Plage de la Batterie (Andaboy) n’a été aussi noire de monde pour écouter les Raya-mandreny qui étalaient en plein jour les dangers de cette exploitation minière qui va ravager la région de Toliara.
Charles RAZA, correspondant Ă Toliara - 12 juin 2017