DISCOURS DE MONSIEUR LâAMBASSADEUR ROBERT YAMATE A LâOCCASION DE LA RĂCEPTION POUR LâINDEPENDENCE DAY
Vendredi, 1er juillet 2016
Villa Philadelphia
Mesdames et Messieurs, Chers CollĂšgues et Amis,
Câest avec un immense plaisir que je vous souhaite les bienvenus Ă cette cĂ©lĂ©bration du 240Ăšme anniversaire de la naissance des Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Le 4 juillet est un jour spĂ©cial pour tous les AmĂ©ricains, le jour oĂč nous cĂ©lĂ©brons la dĂ©claration de notre indĂ©pendance et la dĂ©mocratie durable qui en est sortie et qui perdure jusquâĂ ce jour.
Tout dâabord, permettez-moi Ă remercier la Chorale de la Mission AmĂ©ricaine pour avoir si merveilleusement interprĂ©tĂ© les hymnes nationaux des Ătats-Unis et de Madagascar. LâAmbassade des Ătats-Unis sâest faite une tradition de les entendre chanter Ă lâoccasion de cet Ă©vĂ©nement, et cela a une signification plus particuliĂšre cette annĂ©e, Ă©tant donnĂ© que nous cĂ©lĂ©brons lâindĂ©pendance des Ătats-Unis et reconnaissons lâindĂ©pendance de Madagascar, cĂ©lĂ©brĂ©e il y a tout juste cinq jours, le 26 juin dernier.
En effet, il y a cinq jours, le peuple Malagasy a Ă©tĂ© victime dâun horrible attentat le jour de leur FĂȘte Nationale. Une explosion est survenue dans la soirĂ©e du 26 juin, pendant le concert de musique au stade de Mahamasina, causant la mort de trois innocents et faisant presquâune centaine de blessĂ©s. Une semaine plus tĂŽt, le 21 juin, 31 innocents ont perdu leur vie suite Ă lâignoble attaque sur un bus rempli de passagers Ă Beroroha. Et les Ătats-Unis ne sont pas restĂ©s indiffĂ©rents face Ă cette vague de violence insensĂ©e, Ă©tant donnĂ© que dix jours plus tĂŽt, le 12 juin, un massacre ayant anĂ©anti sans discernement 49 vies Ă Orlando en Floride nous a affectĂ© â en tant que nation et en tant quâAmĂ©ricains. Et depuis trois jours seulement, nous nous joignons au peuple Turc pour pleurer la mort de 41 innocents de plus dans le carnage inadmissible et injustifiable perpĂ©trĂ© par des terroristes Ă lâAĂ©roport AtatĂŒrk Ă Istanbul.
Un Ă©lĂ©ment de notre dĂ©mocratie est inscrit dans la DĂ©claration de lâIndĂ©pendance, et câest le droit inaliĂ©nable Ă âla vie, Ă la libertĂ© et Ă la poursuite du bonheur.â Ces derniĂšres semaines, il avait Ă©tĂ© rappelĂ© aux Ătats-Unis, Ă Madagascar et Ă la Turquie combien la vie, la libertĂ© et la poursuite du bonheur sont tout aussi prĂ©cieuses que fragiles.
Qui dit dĂ©mocratie dit discours, dĂ©bat et inclusion; dans une dĂ©mocratie, il nây a pas de place pour une telle violence sans but, insensĂ©e et sans discrimination. Ainsi, nous devons redoubler dâefforts pour nous assurer que la sĂ»retĂ©, la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© demeurent les fondements prĂ©dominants de notre existence. Nous devons tous redoubler dâefforts pour nous assurer que nous accordions la valeur quâil faut Ă la vie, que la vie soit prĂ©cieuse, et que la vie soit protĂ©gĂ©e.
La dĂ©mocratie nâest pas toujours facile, et elle nâest certainement pas toujours efficiente. Toujours est-il quâĂ son meilleur niveau, câest lâincarnation ultime de la volontĂ© du peuple. Aucun systĂšme nâest parfait, et la dĂ©mocratie dĂ©pend dâun engagement de la part des parties prenantes â les Ă©lecteurs, les dirigeants et les institutions â Ă respecter et soutenir le systĂšme; et enfin mettre de cĂŽtĂ© les diffĂ©rends personnels pour lâintĂ©rĂȘt ultime du bien-ĂȘtre commun. Comme le PrĂ©sident Obama lâa dit, âLes dĂ©mocraties les plus fortes fleurissent Ă partir de dĂ©bats frĂ©quents et animĂ©s, mais elles endurent quand le peuple issu de diffĂ©rentes origines et ayant diffĂ©rentes croyances trouve un moyen de mettre de cĂŽtĂ© leurs petits diffĂ©rends au service dâun plus grand but.â
Les Ătats-Unis sont fiers dâĂȘtre des partenaires de Madagascar en ce moment oĂč le pays Ă©merge des ombres de la Transition. En 2013, la dĂ©mocratie de Madagascar sâest offerte une nouvelle chance avec la tenue des Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives. Une dĂ©mocratie, câest avant tout la bonne gouvernance, il sâagit de transparence, de redevabilitĂ©, dâinclusion. La dĂ©mocratie nâest pas parfaite, mais selon lâobservation de Winston Churchill, âla dĂ©mocratie est la pire forme de gouvernement, à l'exception de tous les autres.â
En fin de compte, le sort de Madagascar se trouve entre les mains du gouvernement et du peuple. Le gouvernement de Madagascar a besoin de lâassistance essentielle de la communautĂ© internationale pour venir en aide aux victimes de la sĂ©cheresse dans le âGrand Sud.â Le gouvernement est Ă pied dâĆuvre pour redonner vie Ă lâĂ©conomie et augmenter les investissements internationaux et locaux, il doit mettre fin au flĂ©au du trafic de ressources naturelles, Ă©radiquer la corruption, et garantir un accĂšs Ă©quitable Ă lâappareil judiciaire â oui, beaucoup reste Ă faire, et les Ătats-Unis continuent Ă soutenir Madagascar pour cette fin.
Certes, dans une dĂ©mocratie quelconque, le gouvernement a certainement dâimportantes obligations, et il revient au peuple de tenir leur gouvernement responsable. Le peuple se doit de rester engagĂ© et informĂ©. Câest au peuple que revient la responsabilitĂ© dâexprimer ses votes et de se faire entendre â le jour de lâĂ©lection et au-delĂ .
Madagascar a besoin dâune relation forte entre les gouvernants et les gouvernĂ©s, et un engagement par tous, de sorte que - malgrĂ© les diffĂ©rences politiques, Ă©conomiques, ethniques et culturelles - le bien-ĂȘtre de tous les Malagasy soit la prioritĂ© des prioritĂ©s. Madagascar nâest pas seul dans cet effort. Les Ătats-Unis font face au mĂȘme dĂ©fi, et ont besoin dâune relation solide entre les gouvernants et les gouvernĂ©s, et le bien-ĂȘtre de tous les AmĂ©ricains doit Ă©galement ĂȘtre la prioritĂ© des prioritĂ©s.
Je tiens Ă exprimer ma gratitude Ă lâendroit de vous tous ici prĂ©sents. De Son Excellence Monsieur le Premier Ministre et les chefs d'institutions, aux reprĂ©sentants du gouvernement et des institutions, aux dirigeants de la sociĂ©tĂ© civile et groupes dâhommes dâaffaires, aux membres de partis politiques et organisations contestataires, Ă lâancien PrĂ©sident de Madagascar et aux Directeurs GĂ©nĂ©raux des organisations sentinelles indĂ©pendantes. Des chefs religieux aux volontaires du Corps de la Paix ainsi que les reprĂ©sentants militaires.
A la communautĂ© AmĂ©ricaine de Madagascar, aux membres de la presse et des mĂ©dias, aux reprĂ©sentants du corps diplomatique et des organisations internationales, au maire dâAntananarivo, et aux membres de la communautĂ© des LGBT. Aux sociĂ©tĂ©s Henri Fraise, Symbion, Brasserie Star et Vima âqui ont octroyĂ© un soutien extraordinaire pour notre prĂ©sente cĂ©lĂ©bration du 4 juillet et qui continuent Ă soutenir Madagascar chaque jour.
Je vous exprime ma gratitude de bien vouloir faire partie de cette communautĂ© inclusive de Madagascar, et dâhonorer de votre prĂ©sence cette cĂ©lĂ©bration du 240Ăšme anniversaire de lâIndĂ©pendance des Ătats-Unis dâAmĂ©rique.
Je vous remercie pour votre amiable attention.