Au premier plan, Xi Jinping et Jacob Zuma, les co-présidents de ce Sommet FOCAC en Afrique du Sud.
60 milliards USD! C’est le montant annoncé d’emblée par le Président chinois Xi Jinping, dès le premier jour du Sommet FOCAC (Forum sur la coopération économique Chine-Afrique) qui déroule en Afrique du Sud, les 4 et 5 décembre 2015.
Ce pactole servira à financer un plan de développement africain en 10 points qui sont: l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, le Commerce et l’Investissement, la réduction de la pauvreté et le bien-être public, la santé publique, les échanges commerciaux entre les peuples, la paix et la sécurité.
VIDEO DU DISCOURS DE JACOB ZUMA LORS DU DINER DE GALA DU 3 DECEMBRE 2015 ICI
M. Jinping a également déclaré que Pékin dotera l’Union africaine de 60 millions USD pour l’aider au financement de la mise en place d’une force intercontinentale africaine de sécurité et réponse rapide en cas de besoin. Il a aussi annoncé une aide aux pays africains pour l’établissement d’une Contre africain de contrôle des maladies, rappelant que la Chine avait combattu l’éruption de la fièvre Ebola en Afrique occidentale. Enfin, le président chinois a décidé d’effacer les dettes de quelques pays…
Quelle sera la part de Madagascar qui est représenté à ce forum Chine-Afrique par le Président Hery Rajaonarimampianina qui a entendu ce qu’il voulait entendre? Quels seront les secteurs malgaches vraiment prioritaires, étant donné que tout, est priorité? Qui gèrera les fonds alloués et qui en fera le suivi ? Cette dernière question mérite d’être soulevée car le 18 juin 2014, le FMI avait débloqué la somme de 47,1 millions USD dans le cadre de la Facilité de crédit rapide (FCR), avec des objectifs précis à atteindre. Un an plus tard, le peuple malgache ne sait toujours pas à quoi a été vraiment utilisé cet argent et ce qu’il en est vraiment advenu. Faut-il rappeler qu’il s’agit d’un prêt, endettant ce même peuple malgache ?
Qu’a cela ne tienne, le 18 novembre 2015, le même FMI a approuvé un autres décaissement, mais d’environ 42,1 millions USD cette fois-ci, toujours dans le cadre de la FCR. Et voilà le peuple malgache doublement obéré par ces dettes et leurs intérêts, sans garantie d’efficacité concernant les défis promis d’être relevés en 2014 déjà , qui étaient -et sont encore et toujours:
Principaux défis. L’objectif immédiat des autorités pour 2014 était d’amorcer une hausse des dépenses sociales et d’infrastructure afin de les ramener à des niveaux plus normaux et créer une base solide pour passer à une croissance plus forte et plus inclusive et réduire la pauvreté. Il faut combler les écarts de financements budgétaires et de balance des paiements élevés pour ne pas compromettre la reprise économique. Les mesures clés à prendre en 2014 étaient notamment les suivantes :
* Améliorer le recouvrement des recettes fiscales et douanières.
* Accroître le financement des programmes d’investissement public et des dépenses sociales prioritaires.
* Mettre fin à l’accumulation d’arriérés intérieurs et apurer progressivement le stock existant.
* S’attaquer à terme à la question des subventions aux prix des carburants, tout en trouvant des mécanismes de soutien aux groupes vulnérables.
C'est dans ce contexte, les autorités ont sollicité un décaissement au titre de la Facilité de Crédit Rapide (FCR). Mais d'autres défis s'y sont ajoutés en 2015...
Début juin 2015, l'envoyé spécial du gouvernement chinois concernant le Sommet FOCAC en Afrique du Sud, Liu Guijin, a rencontré le président Rajaonarimampianina, en présence de Yang Ming, ambassadeur de Chine à Madagascar (à droite sur la photo)
Pour en revenir à la Chine, le Président Rajaonarimampianina peut pousser un « ouf » de soulagement. En effet, il peut, désormais colorer tout Madagascar en bleu Hvm. Il n’a rien à craindre du gouvernement chinois. Car, le président Xi Jinping a aussi rappelé que la Chine ne s'immiscerait pas dans les affaires intérieures des pays africains (« China would not interfere in African countries' internal affairs »).
Une chose est certaine: au train où se présente la manière de gouverner Madagascar, deux ans après son accession au pouvoir, la fameuse stabilité politique restera encore longtemps introuvable comme l’Etat de droit et le respect des droits fondamentaux de l’Homme. Voyez déjà en ce qui concerne les élections électorales du 20 décembre 2015 (encore une motion de censure gouvernementale dans l'air) et la Loi des Finances pas encore votée par les députés de Madagascar... Et 2016, c’est déjà dans moins d’un mois. On sera curieux de connaître la teneur de son discours, s'il en fait un, en Afrique du Sud. Madagate veillera à le publier, patience.
Jeannot Ramambazafy – 4 décembre 2015