Marc Ravalomanana. PrĂ©monitoire signe dâadieu pour dĂ©cembre 2018 ?
Il faut que cesse cette amnĂ©sie collective concernant lâHistoire politique contemporaine de Madagascar. Le dossier prĂ©sent, je lâai rĂ©digĂ© le 23 janvier 2009. En ce mois de septembre 2018, veille de la campagne Ă©lectorale pour la course Ă la prĂ©sidence dans laquelle Marc Ravalomanana (nĂ© le 12 dĂ©cembre 1949), ancien prĂ©sident, va prendre part, il est important de rappeler quelques-uns de ses faits ayant entrainĂ© sa chute. Et que lâon cesse Ă jamais de parler de « putsh » !
Le 21 janvier 2009, Marc Ravalomanana a dĂ©finitivement atteint le point de non-retour vers sa chute. Jamais deux sans trois aprĂšs Philibert Tsiranana et Didier Ratsiraka. Mais lui, il utilise le terrorisme dâEtat.
Alors que le peuple malgache attendait des explications claires et prĂ©cises dignes dâun dirigeant sensĂ©, Ă propos des dossiers actuels qui minent lâatmosphĂšre socio-politique du pays, voilĂ que Marc Ravalomanana se met Ă prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. De ma vie de journaliste, je nâai jamais entendu de telles Ă©normitĂ©s de la part dâun prĂ©sident malgache. Marc Ravalomanana se prend vraiment pour Dieu le PĂšre. En tout cas, Ă©tant donnĂ©, dans la foulĂ©e, quâil a intimĂ© les journalistes Ă dire (Ă©crire câest mieux) la vĂ©ritĂ© vraie, il sera servi. Donc, ne vous faites pas de souci, je garde lâenregistrement de cette dĂ©claration.
Marc Ravalomanana a du rĂ©pondant de trĂšs bas Ă©tage. Quelques-unes de ses rĂ©ponses aussi lĂ©gĂšres que son jet Ă 60 millions de dollars. Il sâagit des mots de Marc Ravalomanana, entendus sur Tvm et Tv Plus et aux Journaux TĂ©lĂ©visĂ©s du 21 janvier 2009, concernant les desiderata du peuple malgache via Andry Rajoelina devenu son porte-parole par la force des choses :
« Tsy maintsy tafa-petraka eto ny demokrasia marina. Aza mieritreritra ianareo ho lany andro etsy sy eroa, fa tsy ety ety an-dalĂ na no handeha iteniteny hoe izao ny demokrasia. An an an ! Ary manara-penitra ohatranâireny any Etats-Unis ireny. Aza matahotra ianareo ! Tsy izay fa ny demokrasia dia miainga avy aminâny lalĂ na. Hampitaotao, indrindra fa ianareo mpanao gazety : lazao ny tena marina, aza milaza zavatra tsy marina ». Traduction : Nous allons instaurer la vraie dĂ©mocratie. Ne perdez pas votre temps Ă vouloir le faire ici et ailleurs, dans la rue. Ce nâest pas çà la dĂ©mocratie qui Ă©mane des lois. Elle sera aux normes comme aux Etats-Unis./. Ravalomanana prend vraiment ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s et il a oubliĂ© dâoĂč il est arrivĂ© au pouvoir : de la rue !
« Nâiza nâiza milaza azy ho mafy be, tsapao aloha ny herinareo !» (Quel quâil soit qui se croit fort, quâil jauge dâabord ses forces). Nous avons affaire Ă un charretier, ma parole.
« Mikasika io raoplinanina io. Izaho ve no nibaiko anâio minisitra io hividy azy dia izaho ihany no anala azy ?(âŠ). Maninona aho nividy raopilanina ? Raopilanina novidiako io raopilanina afaha-tsika manamafy sy miasa aingana dia aingana mihitsy aminâireo firenena manan-katao. Firy miliara de dollars ny vola azon-tsika hatraminâizao ? 4,7 milliards de dollars no azo taminâiny Map iny. Valeur-na 60 millions de dollars dia mitabataba. Izy koa tsy zatra raopilanina rahateo ka tsy mahagaga. Ny Banque Mondiale sy ny Fmi tsy nisy niteny ahy na kely aza ! Nanaraka procĂ©dure ve ianao ? Ie nanaraka. Izay fotsiny»./. Traduction : A propos de cet avion. Câest moi qui ai donnĂ© lâordre Ă ce ministre de lâacheter (le ministre des Finances) et câest moi qui vais le rĂ©voquer ? Pourquoi ai-je achetĂ© cet avion ? Parce quâil me permettra dâaccĂ©lĂ©rer mes travaux dâapproches dans les pays riches. Combien de milliards de dollars avons-nous engrangĂ© depuis ? 4,7 milliards de dollars pour le Map. Alors pour quelques pauvres 60 millions de dollars il y en a qui haussent le ton ? Rien de plus normal puisquâils nâont pas lâhabitude de prendre lâavion. MĂȘme la Banque mondiale et le Fmi ne mâont pas fait de reproches. Ils ont simplement demandĂ© si jâavais suivi la procĂ©dure. Jâai rĂ©pondu, oui. Câest tout./.
JâarrĂȘte lĂ tellement câest Ă©cĆurant, nâest-ce pas ? Avilir ainsi son propre peuple, câest⊠surnaturel. Jâai tous les enregistrements. Ce que vous lirez sur le site officiel de la PrĂ©sidence (Ndrl: Ă lâĂ©poque) est trĂšs loin de ce quâil a vraiment dit. Mais ces rĂ©dacteurs ne sont pas des journalistes : « Lazao ny tena marina, aza milaza zavatra tsy marina » (racontez la vĂ©ritĂ©, ne racontez pas ce qui nâest pas vrai), a pourtant dit le Big Boss. Ridicules va !
Maintenant, je prĂ©sente au monde entier qui est vĂ©ritablement lâactuel prĂ©sident de Madagascar. Je rappelle que cela a Ă©tĂ© Ă©crit le 23 janvier 2009.
ContrĂŽle financier ! VoilĂ lâarme (fatale) du rĂ©gime Ravalomanana pour Ă©liminer tous ceux qui nâont pas la mĂȘme vision que LâĂtat-Tiko-Tim.
En venant Ă Madagascar, Robert Zoellick -alors PrĂ©sident de la Banque mondiale- se fera le complice dâune trĂšs mauvaise gouvernance et de mille entorses Ă lâorthodoxie financiĂšre si sa prĂ©sence nâest pas pour, justement, demander de plus amples explications qui doivent ĂȘtre rapportĂ©es de maniĂšre exacte au peuple malgache. Pourquoi de tels agissements de la part dâun homme porteur dâespĂ©rance, de dĂ©veloppement et de dignitĂ© humaine; portĂ© au pouvoir par ce peuple malgache en 2002, aprĂšs avoir vĂ©cu dâhorribles souffrances et payĂ© de ses larmes et de son sang ?
DĂšs quâil a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu, en dĂ©cembre 2006, Marc Ravalomanana a ajustĂ© la Constitution malgache pour pouvoir, Ă coups dâordonnances, diriger Madagascar comme son entreprise. Entreprise de transformation de produits laitiers, au dĂ©part, devenu un empire qui est prĂ©sent dans pratiquement tous les secteurs Ă©conomiques qui marchent. Il nây aurait rien Ă redire si ce nâest sa maniĂšre machiavĂ©lique dâavoir Ă©liminĂ© les opĂ©rateurs Ă©conomiques malgaches performants pour sâaccaparer de leurs affaires existantes depuis des dĂ©cennies. Certains ont mis la clĂ© sous le paillasson dâeux-mĂȘmes, dâautres ont dĂ©clarĂ© faillite, le reste tentent encore de lutter. Mais, avec tout lâappareil Ă©tatique et lâarme fatale que constitue le contrĂŽle financier, ce qui, dans dâautres cieux aurait Ă©tĂ© qualifiĂ© dâOPA, devient un terrorisme DâĂtat pur et simple. Remontons aux origines.
Dans les annĂ©es 80 dâune rĂ©volution malgache Ă pensĂ©e et parti uniques, qui allait virer brusquement Ă un pseudo-libĂ©ralisme, personne ne se souciait du village dâImerikasinina, pas plus que dâun quidam nommĂ© Marc Ravalomanana dont on ignore le rĂŽle exact des parents durant les Ă©vĂšnements de 1947. AnnĂ©e quâil a reniĂ©, dâailleurs, arguant quâil nâĂ©tait pas encore né⊠Dans une atmosphĂšre digne des annĂ©es de privation de guerre mondiale, ce Ravalomanana a rĂ©ussi Ă ĂȘtre gratifiĂ© de financements de la part de la Banque mondiale, pour racheter Ă vil prix les sociĂ©tĂ©s dâĂ©tat « Mamisoa » et « Lalasoa » qui traitaient le soja pour en faire du lait. Ce, dans le cadre de la vague de privatisations, aprĂšs des nationalisations Ă outrance qui nâont menĂ© strictement Ă rien sinon Ă la paupĂ©risation du peuple, visible Ă travers le phĂ©nomĂšne 4 amis (peuple de la rue). Hors circuit politique, Marc Ravalomanana a pu avoir ce financement grĂące au prĂ©sident Didier Ratsiraka qui lâa cautionnĂ©. Comment le dictionnaire Larousse dĂ©finit Marc Ravalomanana ? :
« Autodidacte d'ethnie merina, il transforme, grĂące Ă un prĂȘt de la Banque mondiale, la laiterie artisanale et familiale en un vaste empire agroalimentaire, le groupe Tiko. Quoique novice en politique, il se fait Ă©lire Ă la mairie d'Antananarivo (1999) avant de se prĂ©senter â sous la banniĂšre de son mouvement, le Tiako'i Madagasikara (« J'aime Madagascar », T.I.M.) â contre Didier Ratsiraka Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2001. DĂ©clarĂ© en ballottage favorable devant le prĂ©sident sortant, il rĂ©cuse ce rĂ©sultat et, fort d'un important soutien populaire, s'autoproclame prĂ©sident de Madagascar le 22 fĂ©vrier 2002. Ă la suite d'un accord entre les deux « prĂ©sidents » portant sur un nouveau dĂ©compte, la Haute Cour constitutionnelle proclame M. Ravalomanana Ă©lu au premier tour avec 51,46% des suffrages. Celui-ci est investi le 6 mai 2002. GĂ©rant le pays comme un chef d'entreprise, il met en Ćuvre une politique de rĂ©formes et de relance Ă©conomique volontariste. Il est rĂ©Ă©lu en dĂ©cembre 2006 ».
Ce passage dans le Larousse explique tout ce qui se passe actuellement. Ravalomanana nâavait aucune prĂ©disposition pour devenir un homme dâĂtat. Un homme de pouvoir, peut-ĂȘtre, mais pas un homme dâĂtat. Nuance. En fait donc, il aura tout appris sur le tas, de ce « mĂ©tier » de prĂ©sident de la rĂ©publique. En 2001, Didier Ratsiraka sentant venir le danger de la part de ce candidat dĂ©clarĂ© aux Ă©lections prĂ©sidentielles du 16 dĂ©cembre, fait faire un contrĂŽle fiscal Ă sa sociĂ©tĂ©. RĂ©sultats: il devait sâacquitter de 330 milliards fmg dâarriĂ©rĂ©s dâimpĂŽts et dâamendes diverses. Tous ses avoirs ont Ă©tĂ© gelĂ©s, y compris son avion immatriculĂ© en Afrique du Sud. Mais auparavant, voici ce quâa vĂ©cu ce futur terroriste dâĂtat :
Le 30 novembre 1982, le Tribunal SpĂ©cial Ăconomique dâAntananarivo le condamne Ă six mois dâemprisonnement avec sursis pour permutation non autorisĂ©e et dĂ©faut de mentions obligatoires. Puis, il a Ă©tĂ© placĂ© sous mandat de dĂ©pĂŽt Ă la prison dâAntanimora sous le matricule 66, dans la procĂ©dure n°230 RP/88/TSE/130. Ce, pour tentative de sabotage Ă©conomique et corruption. Mais il a trouvĂ© le moyen dâutiliser lâartifice dâaccord Ă lâamiable avant jugement.
De 1996 Ă fin 2002, lâentreprise Tiko, dont il Ă©tait Pdg, a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'exonĂ©rations douaniĂšres se chiffrant Ă plusieurs centaines de milliards de fmg. Ce, grĂące Ă la «bienveillance» de Norbert Lala Ratsirahonana, alors Premier Ministre. Une fois portĂ© par le peuple Ă la prĂ©sidence, Marc Ravalomanana est pratiquement « sauvé ». Il ne devra plus rien payĂ© des 330 milliards fmg et ses affaires reprendront de plus bel jusquâĂ devenir un empire. Il aura vite fait de faire disparaĂźtre le dossier fiscal de son entreprise (impĂŽts impayĂ©s de 197.920.396.632 fmg et ProcĂšs-verbal du 9 Novembre 2001 pour fausses dĂ©clarations, minorations, dĂ©faut de dĂ©claration et non-paiement de droits et taxes, et ventes sans factures). Car il avait nommĂ©, en tant que Dg des impĂŽts, Jonah Randriambololona, alors Conseiller fiscal de Tiko et dĂ©jĂ au dĂ©part pour la retraite. Il faut aussi se souvenir quâĂ la mĂȘme Ă©poque, un incendie a ravagĂ© les locaux de Tiko de Tanjombato. Il paraĂźt que le feu purifie tout⊠Mais on ne peut pas tout faire disparaĂźtre sans laisser aucune trace. « Mpamosavy mandeha alina aza misy mahita » (la sortie nocturne de sorciĂšres a toujours un tĂ©moin). La vĂ©ritĂ© remonte au moment oĂč on lâattend le moinsâŠ
En rĂ©sumĂ©, sâil nâavait pas eu lâappui populaire, Marc Ravalomanana serait, Ă lâheure actuelle, un pauvre paysan malgache, parmi des millions, ressassant ses dĂ©boires dans son village dâImerikasinina. Aussi, Dieu nâa rien Ă voir dans son accession au pouvoir. Il sâagissait dâun concours de circonstances pour Ă©vincer un dictateur qui mĂ©prisait le peuple.
Mais pourquoi alors, depuis prĂšs de 7 ans, Marc Ravalomanana sâobstine Ă dĂ©truire le tissu Ă©conomique malgache Ă son seul profit et au profit de multinationales et autres sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres qui nâont rien de philanthropiques pour un sou? Pour confirmer lâadage malgache « Ny tody tsy misy fa ny atao ihany no miverina »? (Faire subir Ă autrui ce que lâon vous a fait subir). En fait, cela est logique, connaissant les origines de ce prĂ©sident pas comme les autres⊠Il ne veut plus revivre ce spectre de la pauvretĂ© totale jusquâĂ attraper la folie des grandeurs voire la mĂ©galomanie. Et puis, chassez le naturel, il reviendra toujours au galop. Ainsi, alors que le Bianco (Bureau indĂ©pendant anti-corruption) exige que tous les Malgaches occupant un poste Ă haute responsabilitĂ©, Ă©lus ou nommĂ©s, dĂ©posent une dĂ©claration de leurs biens meubles et immeubles, ce fut avec dĂ©dain que Marc Ravalomanana, rĂ©Ă©lu en 2006, a rĂ©pondu : « Pourquoi faire, puisque je lâai dĂ©jĂ fait en 2002 ? ». Face Ă cela, la Hcc (Haute cour constitutionnelle truffĂ©e de hauts conseillers constipĂ©s) et le Bianco ne pipent mot. Et la publicitĂ© de ce dernier ne concerne que les personnes Ă partir du Premier ministre. Car ils sont encore nombreux ceux qui nâont pas daignĂ© faire cette dĂ©claration⊠Marc Ravalomanana est actuellement intouchable et, par synergie, sont aussi intouchables toutes les sociĂ©tĂ©s qui forment lâempire Tiko, jamais soumis Ă un quelconque contrĂŽle fiscal et bĂ©nĂ©ficiant de toutes les exonĂ©rations possibles et imaginables en matiĂšre de douanes et dâimpĂŽts. Une de ses sociĂ©tĂ©s ne se trouve-t-elle pas dans lâenceinte mĂȘme du port de Toamasina ? Celle visitĂ©e par feu le prĂ©sident zambien, LĂ©vy Mwanawasa. Mais pour les autres sociĂ©tĂ©s, malgaches de surcroĂźt, ce contrĂŽle financier devient une arme de terrorisme dâĂtat. Voici les cas les plus connus :
Que sont devenues les prestigieuses Papeteries de Madagascar (Papmad) de Patrick Ratsimba Rajaonary, homme dâaffaires, ancien prĂ©sident du Syndicat des Industries de Madagascar (Sim) et ancien candidat Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 16 dĂ©cembre 2001 ? Disparues pour toujours, Ă la suite dâun contrĂŽle fiscal, car le groupe Tiko a investi dans ce secteur de la papeterie. M. Rajaonary (54 ans Ă lâĂ©poque) a prĂ©fĂ©rĂ© purement et simplement jetĂ© les gants, en cĂ©dant ses biens pour une bouchĂ©e de pain afin de vivre sans souci.
Que sont devenus les prestigieux Ă©tablissements Ramanandraibe ayant fait vivre de nombreuses familles sur la cĂŽte Est, et ailleurs, Ă travers des travaux de collecte de vanille, girofle et cafĂ© ? Ils tournent actuellement Ă peine au quart de leurs rendements, Ă la suite dâun contrĂŽle fiscal, le groupe Tiko ayant investi dans ces secteurs dâexportation ayant fait la renommĂ©e des produits « made in Madagascar » ?
Quâest devenue la Kobama (Koba malagasy) dâEdgard Razafindravahy, avec financements amĂ©ricains, qui Ćuvrait dans le secteur de la farine du cĂŽtĂ© dâAndranomanelatra, Ă 20 km dâAntsirabe. Disparue aprĂšs un contrĂŽle fiscal, le groupe Tiko ayant investi dans ce secteur. Lâan dernier, Edgard Razafindravahy, Dg du groupe Prey, ayant repris le groupe audiovisuel Rta, a relookĂ© la radio Antsiva pour en faire une plateforme de dĂ©mocratie, en donnant la parole aux gens. Suite Ă un contrĂŽle fiscal, il a du, un temps, sâexiler Ă lâĂźle Maurice. Non pas parce quâil se sentait ou Ă©tait coupable de quoi que ce soit mais parce que ce systĂšme de contrĂŽle fiscal ressemble aux perquisitions dignes des plus vils films de sĂ©rie Z. Style « quand on veut abattre son chien on lâaccuse dâavoir la rage ». Avec les pouvoirs publics comment Ă©liminer le plus honnĂȘte des citoyens, mais qui prĂ©sente un danger pour un rĂ©gime en place ? En fabriquant des preuves. Et câest la condamnation Ă coup sĂ»r.
Comment salir le nom et la rĂ©putation de Jeannot Andrianjafy alias Jeannot Le Quartz, prĂ©sent dans le secteur minier depuis plus de 40 ans ? En accusant son Ă©pouse et en lâapprĂ©hendant comme la derniĂšre des voleuses, sur le fait quâelle a Ă©tĂ© complice de « lâĂ©vasion » de « lâĂ©meraude » de plus de 600 kg qui a Ă©tĂ© exposĂ© Ă Hong Kong. Des Ă©missaires du pouvoir y sont allĂ©s pour revenir bredouilles et ridiculiser la Nation malgache tout entiĂšre. Mais les Ă©tablissements Le Quartz ont Ă©tĂ© fermĂ©s car le groupe Tiko a investi dans ce secteur minier.
Quâest devenue la Savonnerie Tropicale dâAndrĂ© Ramaroson, fleuron de lâindustrie malgache depuis le retour de lâIndĂ©pendance ? NoyĂ©e dans la masse de ces produits dâexportation Ă moindre coĂ»t, autorisĂ©s mais nocifs et dangereux et pour le tissu Ă©conomique malgache lui-mĂȘme et pour la santĂ© des consommateurs. Saviez-vous que dans les Magro, grandes surfaces appartenant au groupe Tiko, on ne trouve aucun produit de la Savonnerie Tropicale ? Elle est belle la notion de fiertĂ© malgache vantĂ©e par Ravalomanana himself qui monopolise tous les produits laitiers et lâhuile de table Ă Madagascar. Ce ne sont que les exemples connus, car Ă©normĂ©ment de petits fermiers et riziculteurs de la rĂ©gion du lac Alaotra ont Ă©tĂ© purement et simplement dĂ©pouillĂ©s sous la peur. En passant, le prĂ©sident Ravalomanana ne parle plus de la fameuse RN 44 reliant Antananarivo Ă Ambatondrazaka. Encore un coup dâĂ©clat mensonger Ă son compte qui devient de plus en plus pesant pour son matricule.
Actuellement, ce sont les deux sociĂ©tĂ©s gĂ©rĂ©es (Ndrl: Ă lâĂ©poque) par lâĂ©pouse du maire Andry Rajoelina (« Injet » et « Doma Pub ») qui vont faire lâobjet dâun contrĂŽle fiscal. Les 27 et 28 janvier 2009. Ce, immĂ©diatement en rĂ©ponse Ă la dĂ©monstration de force des Antananariviens, le 17 janvier 2009, lors de lâinauguration de la Place de la DĂ©mocratie Ă Ambohijatovo. Pire encore, aprĂšs avoir fait enlevĂ©, par cinq colonels, le matĂ©riel de transmission/diffusion de la tĂ©lĂ©vision Viva, en sâintroduisant dans les locaux dâAmbohimitsimbona comme de vulgaires cambrioleurs, le pouvoir Ravalomanana a adressĂ© une lettre de mise en demeure Ă la radio Viva, considĂ©rant lâĂ©mission «Anao ny fitenenana» (A vous la parole), comme une « incitation Ă la dĂ©sobĂ©issance civile » (Ndlr: A lâĂ©poque, Harry Rahajason alias Rolly Mercia Ă©tait le pilier de cette Ă©mission).
Mais plus pire encore, bien que ces termes soient impropres : le contrĂŽle fiscal que le pouvoir actuel compte effectuer auprĂšs des sociĂ©tĂ©s du pĂšre de lâĂ©pouse du Maire, M. Razakandisa, donc beau-pĂšre du Maire Andry Rajoelina. Et vous voulez encore que jâĂ©crive cet article en utilisant des mots plus «modĂ©rĂ©s» ? En rĂ©sumĂ© donc, Ă Madagascar, le terrorisme se trouve au sommet de lâĂtat. DerniĂšre aberration. Le Premier ministre, Charles Rabemananjara, a annoncĂ© que le Sommet de lâUnion africaine aura lieu Ă Ivato et non Ă Antananarivo. DĂ©cidĂ©ment, ces terroristes nâont plus aucune dĂ©cence. Ayant Ă©tĂ© le seul journaliste malgache Ă avoir couvert le Sommet pour le DĂ©veloppement durable en Afrique du Sud, en septembre 2002, je rĂ©pondrai ceci : le Centre de Convention (Convention Center) ainsi que lâhĂŽtel Hilton, lieux de toutes les confĂ©rences et de la rĂ©union des dirigeants des pays francophones, se trouvent Ă Sandton City, province du Gauteng. Mais le Sommet sâappelait et est toujours connu comme Ă©tant le Sommet de Johannesburg pour le DĂ©veloppement durable!
Dans cette maniĂšre de diriger la Nation, lâinsĂ©curitĂ© rĂšgne Ă Madagascar : insĂ©curitĂ© de lâenvironnement des affaires pour les opĂ©rateurs nationaux ; insĂ©curitĂ© pour le devenir mĂȘme des Malgaches qui nâauront pas la mĂȘme vision que Marc Ravalomanana Ă la fois prĂ©sident de la rĂ©publique, Premier ministre, ministre de tous les secteurs, chef de rĂ©gion et chef fokontany. De mĂ©moire de journaliste, mĂ©tier que jâexerce depuis plus de 25 ans, je nâai jamais vu de prĂ©sident de la rĂ©publique passer autant de fois Ă la tĂ©lĂ©vision. Pratiquement tous les jours. Et, dans ce contexte de la tĂ©lĂ©vision, le pouvoir actuel est en train de dresser un pylĂŽne, juste devant les locaux techniques de la radio Viva, Ă Ambohimitsimbona, pour y monter un Ă©metteur de trĂšs haut voltage afin de brouiller les ondes de la FM 98.8.
Les coups bas les plus vils proviennent bel et bien de ce rĂ©gime qui nâa quâune idĂ©e en tĂȘte : mener Ă bien, coĂ»te que coĂ»te, lâorganisation du Sommet de lâUnion africaine. Mais comme lâa dĂ©clarĂ© le PrĂ©sident Abraham Lincoln, idole donc du PrĂ©sident Barack Obama : â You can fool some of the people all of the time, and all of the people some of the time, but you can not fool all of the people all of the time â. En français : Vous pouvez indĂ©finiment tromper certaines personnes, ou encore tromper tout le monde pendant un certain temps, mais vous ne pouvez indĂ©finiment tromper tout le monde. Et le peuple malgache est prĂȘt pour le « Struggle and Sacrifice » comme lâa dit le PrĂ©sident Barack Obama, le 20 janvier 2009. Because Marc Ravalomanana is a pure Outlaw qui ne respect, ne dĂ©fend ni ne protĂšge la Constitution malgache. Enfin, il ne pourra jamais mettre tout le monde en prison.
Madagascar, pays pauvre parmi les pauvres qui, pourtant, recĂšle des richesses souterraines qui nâexisteront plus dâici un quart de siĂšcle pour les gĂ©nĂ©rations futures ; Grande Ăźle qui se permet dâexporter de lâeau douce et potable en Arabie Saoudite, sera le numĂ©ro 1 du terrorisme dâEtat Ă travers le monde. Cela ne fait pas sourciller ce Louis XIV du TroisiĂšme MillĂ©naire et sa cour dont lâun, en lâoccurrence le ministre des Finances et du Budget, Hajanirina Razafinjatovo, nâa pas hĂ©sitĂ© Ă dĂ©clarer ce qui suit Ă la Tvm : « Le PrĂ©sident des Etats-Unis a bien un Force One et certains chefs dâEtat en ont mĂȘme deux ». Bravo ! Mais pour Barack Obama, le dĂ©mocrate, et Marc Ravalomanana, le capitaliste terroriste dâEtat, le combat pour un mieux-ĂȘtre de leur peuple respectif ne sera jamais le mĂȘme.
« Nous, Malgaches, nous allons prendre notre destin en main », avait dĂ©clarĂ© Marc Ravalomanana orbi urbi. Mais sa vraie pensĂ©e et la phrase complĂšte est indĂ©niablement : « Nous, Malgaches, nous allons prendre notre destin en main avec lâargent des autres ». En malgache cela sâappelle « Kapoka tsy miala vola ». MoralitĂ© : donnez, donnez encore Ă ce terroriste dâEtat qui ne se contrĂŽle plus pour arriver Ă ses fins. Mais tout Ă une fin, justement, face Ă un peuple qui demeurera aprĂšs lui. Reste Ă savoir, dĂšs Ă prĂ©sent, lorsque le moment arrivera : parviendra-t-il Ă rĂ©ussir Ă sâenfuir sur son beau Boeing 737-700 Ă 60 millions de dollars dont on ignore dâoĂč ils proviennent ? Aucune trace dans la loi des finances 2009. Cette somme reprĂ©sente les 70% du budget de la prĂ©sidence malgache. Ensuite, pressĂ© par le reprĂ©sentant du Fmi, le mĂȘme ministre Hajanirina Razafinjatovo a rĂ©pondu que la moitiĂ© a Ă©tĂ© payĂ©e par Ravalomanana. A qui, dĂšs lors, appartient ce gadget ? DerniĂšre information: selon Roland Ratsiraka (Ndrl: alors opposant martyrisĂ© par Ravalomanana et qui, de 2009 Ă 2013, sera Vice-PrĂ©sident, pour la province de Toamasina, du Conseil SupĂ©rieur de la Transition -Cst-), un ministre en exercice et un dĂ©putĂ© lâont informĂ© que la sociĂ©tĂ© Daewo Logistics « a avancĂ© de lâargent pour lâacquisition de ce Boeing ». VoilĂ le rĂ©sultat de la « transparence » et de lâimbĂ©cilitĂ© intelligente de dirigeants malgaches actuels. Radio trottoir est de retour. En tout cas, que dire de plus sinon que, rĂ©cemment, un trĂšs haut responsable de ce groupe, qui compte acheter des centaines de milliers dâhectares de terres arables malgaches, Ă©tait bien prĂ©sent Ă Madagascar rĂ©cemment. Ah ! Il sera superbe dâhypocrisie lors de ce Sommet de lâUnion africaine, Marc Ravalomanana, hein !?. Der des ders : la radio Ravinala de Manakara vient dâĂȘtre fermĂ©e.
A prĂ©sent, traducteurs anglicistes, au travail et merci au nom du peuple malgache. Personnellement, je suis convaincu que le PrĂ©sident dĂ©mocrate Barack Obama nâira plus cautionner ce rĂ©gime terroriste et totalitaire jusquâau bout de ses propres cauchemars (« nightmares »). Car Marc Ravalomanana est tout ce quâon veut sauf un authentique dĂ©mocrate. Câest un homme aux abois, de plus en plus isolĂ© (plutĂŽt qui sâisole), qui accumule tout ce quâun homme sensĂ© ne penserait mĂȘme pas Ă faire. Enfin, rappelons-nous le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy qui a dit, Ă Dakar : « Nous ne sommes pas responsables des dictateurs africains ». La France qui nâa mĂȘme plus dâambassadeur depuis le renvoi honteux de Gildas Le Lidec. Cela va finir par un retentissant : Marc Ravalomanana doit partir ! Au mĂȘme titre que Robert Mugabe qui, sâil sâancre Ă sa place, dĂ©barquera Ă lâaĂ©roport dâIvato, en juillet prochain. Mais qui lâapplaudira ?
La suite ? Le 17 mars 2009, Marc Ravalomanana dĂ©missionne en remettant ses pouvoirs Ă un directoire militaire inexistant dans la Constitution de Madagascar et sâenfuit comme un lapin en Afrique australe, sans dire un mot Ă personne, surtout pas Ă ses fans qui Ă©taient toujours massĂ©s Ă Iavoloha et auxquels, la veille, il avait dĂ©clarĂ©Â : « Isika tsy miala eto na hisy maty aza » (nous ne bougerons pas dâici mĂȘme si nous devons y laisser notre peau). Encore un mensonge avalĂ© jusquâĂ la lie et lâhallaliâŠ
Jeannot Ramambazafy