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Emmanuel Macron. Une grandiloquence méprisante envers Madagascar

La grandiloquence, amis lecteurs, c’est la forme d'expression qui abuse des grands mots et des effets faciles. Ce mot vient du latin « grandiloquus », de « grandis » (grand) et de « loqui » (parler). C’est un abus de grands mots dans un discours, avec une éloquence boursouflée. En bref, c’est une manière pompeuse et emphatique de s’exprimer.

Le Général Charles de Gaulle : « Le machin qu'on appelle l'ONU » (Nantes, le 10 septembre 1960)

Durant une semaine, j’ai écouté et réécouté puis lu et relu le discours du Président français, Emmanuel Macron, à la tribune des Nations-Unies, le 22 septembre 2020, dans le cadre de la 75è Assemblée générale de ce que Charles de Gaulle avait qualifié de « machin », à Nantes, le 10 septembre 1960. Pourquoi le Général de Gaulle avait-il sorti ce qualificatif ? Parce qu’il n’avait pas supporté que l’Organisation des Nations Unies et Dag Hammarskjöld, Secrétaire général de 1953 à 1961, se mêlent de la décolonisation et s’ingèrent dans le dossier algérien. Passons… Mais rappelons que Dag Hammarskjöld est décédé lors d’un crash aérien qui a eu lieu dans l’actuelle Zambie, le 18 septembre 1961. Il a reçu, la même année, le Prix Nobel de la Paix à titre posthume. En 2019, les résultats des enquêtes du journaliste français, Maurin Picard, publiés dans le livre intitulé « Ils ont tué Monsieur H » (Editions du Seuil), concluent que Dag Hammarskjöld a été assassiné… Re-passons.


Le discours du Président Macron, en visioconférence, a duré 50 mn et quelque. Sur papier de format A4, cela fait 12 pages avec la police de caractère Times New Roman 12. Dans ce texte, que j’ose qualifier de grandiloquent -et pour cause-, le digne héritier du Président de Gaulle a exposé les cinq priorités de la France, à savoir : 1. La lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes nucléaires ;  2. La paix et la stabilité ; 3. la protection des biens communs et les engagements sur le climat ; 4. les nouveaux termes de la mondialisation ; 5. Le respect du droit international humanitaire et des droits fondamentaux.

Je me suis focalisé sur tout cela et leur argumentation « macronienne », en tant que journaliste mais également citoyen malagasy de et à Madagascar, car il y en a qui vivent en France et certains sont même bi-nationaux. Eh ben, les gars, dans certaines de ses priorités, de deux choses l’une : ou M. Macron a été atteint de la maladie d’Alzheimer (maladie neurodégénérative -perte progressive de neurones- incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire), ou alors il n’a que mépris envers un pays colonisé par cette France dont il est le 25è Président de la République depuis 1848, Louis-Napoléon Bonaparte ayant été le Premier. Pour vous donner une idée, voici la transcription exacte de certains de ses propos dans lesquels Madagascar n’est rien pour lui, n’existe même pas dans sa vision du monde présent et à venir.

Qu’a dit le Président français, à propos du point 2 ? « La deuxième priorité à mes yeux des prochains mois, c'est la construction exigeante de la paix et de la stabilité dans le respect de l'égale souveraineté des peuples (…). Nos principes d'action en la matière [garantir la paix et la sécurité] doivent être clairs et notre main ne doit plus trembler dans leur application : le respect des droits souverains des peuples, la consolidation des États de droit et de leurs moyens d'action, l'exigence et la responsabilité pour assurer la mise en œuvre effective des décisions actées sous l'égide des Nations unies ».


Tiens donc ! Oubliée alors la résolution 34/91 du 12 décembre 1979 des Nations Unies qui réaffirme « la nécessité de respecter scrupuleusement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un territoire colonial au moment de son accession à l’indépendance» ? Les termes de l’article 3 de cette résolution onusienne, selon les rapports de la commission politique spéciale, en pages 91 et 92, sont explicites : 3. Invite le Gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar.

Les présidents Andry Rajoelina et Emmanuel Macron, sur le perron de l’Élysée, le 29 mai 2019

VIDÉO DE LEUR RENCONTRE ICI

Il aura fallu attendre la rencontre Macron-Rajoelina, le 29 mai 2019, soit 40 ans après, à l’Elysée, pour qu’un semblant de solution pointe à l’horizon. Ce jour-là, le Président français avait déclaré : « Ce que nous lançons aujourd'hui, c'est un travail conjoint, totalement partenarial, politique et administratif sur ce sujet afin de bâtir une solution commune. Et je crois que l'objectif que nous pouvons légitimement viser, c'est que pour les célébrations du 26 juin de l'année prochaine, cette solution soit trouvée ».

GRAND FORMAT ICI

Le 18 novembre 2019, au Palais d’Andafiavaratra, Antananarivo, s’est effectivement tenue une première session d’une Commission mixte Madagascar/France, sur la question des îles Glorieuses (Nosy Sambatra), Juan de Nova (Nosy Kely), Europa (Nosy Ampela) et Bassas da India (Nosy Bedimaky). Mais rien de concret n’a été convenu et une seconde session était prévue, à Paris, dans le courant de cette année 2020.

Flash-back sur le discours grandiloquent de M. Macron, le 22 septembre 2020 à l’ONU. « Nous respectons la Turquie, nous sommes prêts au dialogue avec elle, mais nous attendons qu'elle respecte la souveraineté européenne, le droit international et apporte des clarifications sur son action en Libye comme en Syrie. Les insultes sont inopérantes. Et toutes ces paroles et tous ces actes n'ont pas leur place dans des relations responsables entre États. Et l'appel à la responsabilité que l'Europe a voulu lui lancer. Nous, Européens, sommes prêts au dialogue, à la construction indispensable d'une Pax Mediterranea, mais pas au prix de l'intimidation, pas au prix de la logique du plus fort, dans le respect du droit international, de la coopération et du respect entre alliés. Ces principes sont non négociables ».



« Nous sommes prêts au dialogue (…) mais pas au prix de l'intimidation, pas au prix de la logique du plus fort, dans le respect du droit international, de la coopération et du respect entre alliés (…), hein ? Cela ne semble être ni applicable et ni appliqué à Madagascar, Nation indépendante toujours considérée comme une colonie de bas étage, dès lors. Car le 23 octobre 2019, avant l’arrivée de la pandémie du coronavirus, le Président Emmanuel Macron, subitement atteint d’une perte de mémoire, débarque sur la plage de la Grande Glorieuse ((Nosy Sambatra), et déclare : « Ici c'est la France, c’est notre fierté, notre richesse (…) ».

La réponse du Président Andry Rajoelina à cet «affront», dixit le journal «Le Monde» du 24 octobre 2020, aura lieu sur la chaine couplée de Rfi et France 24, le 11 mai 2020. Le Chef de l’Etat malagasy a rappelé que «son pays réclame la restitution par la France de ces îles». Du coup, il n’est plus question d’un grandiloquent « travail conjoint, totalement partenarial », d’une cogestion pour faire simple.

Le même 11 mai 2020, le ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, lance une consultation publique portant sur un projet de décret relatif à la création de la «Réserve naturelle nationale de l’archipel des Glorieuses». Si ce n’est pas de l'intimidation et une logique du plus fort, Dieu que çà y ressemble. Non ?

Dans son discours du 22 septembre 2020 à l’ONU, toujours, et concernant la période de colonisation, M. Macron a sauté directement à la chute du mur de Berlin, comme si les atrocités de Joseph Gallieni et la répression des années 1947-1948 dans la Grande île n’étaient que des histoires pour faire peur aux enfants. Ainsi, à propos de « la construction d'une nouvelle ère de la mondialisation » : « La seconde [ère] fut celle des empires coloniaux et de la révolution industrielle du 19ème siècle. Ce fut la mondialisation par le commerce, les premières ouvertures, mais aussi les routes de l'esclavage, de l'exploitation, du développement des uns, de l'asservissement des autres, des premiers déplacements de population et d'une recomposition de notre monde à l'aune de ces dominations. La troisième a commencé en 1989 avec la chute du mur de Berlin (…) ».

Pour M. Macron, le « développement des uns » par « l’asservissement des autres » était donc une chose tout ce qu’il y a de plus normale. « (…) La révolte de 1947 dont la répression par la France fit plus de 100.000 morts sur une population de 4 millions d’habitants à l’époque. » (Journal « L’Aurore malgache »). Pour le grand pardon, il ne faut pas y penser. Même en rêve.

Enfin, dans ce même discours du 22 septembre 2020, à la tribune de la 75è Assemblée générale des Nations-Unies, le Président français a rappelé « son désir d'une ONU plus efficace, y compris en surveillant mieux l'affectation de l'aide au développement. Nous avons besoin de sortir de nos bureaux. Nous avons besoin d'un Conseil de sécurité qui puisse prendre des décisions efficaces et ne pas être enfermé dans un droit de veto quand des atrocités de masses sont commises ». Puis il a réclamé que l'ONU « porte les voix oubliées » des réfugiés et des opprimés.


Le sénateur Christophe-André Frassa

Le Sénateur Christophe-André Frassa, représentant les Français établis hors de France, n’a pas attendu ce discours du 22 septembre 2020 pour « sortir de ses bureaux ». Ainsi, du 29 septembre au 3 octobre 2019, une délégation du groupe d'études du Sénat sur l'Arctique, l'Antarctique et les Terres australes, rattaché à la commission des lois, et présidé par Christophe-André Frassa, a participé à la tournée de souveraineté dans les îles Éparses à l'invitation d'Evelyne Decorps, préfète, administratrice supérieure des terres australes et antarctiques françaises. Dans le rapport de ce groupe, il est écrit, entre autres : « (…) Une meilleure connaissance de ces îles s'impose afin de mieux les protéger et de favoriser le développement de la recherche. Dans cette perspective, réaffirmer la souveraineté de la France sur ces îles, au cœur de nombreux enjeux dans l'océan Indien, est indispensable »./.

La cerise sur le gâteau de ce discours macronien du 22 septembre 2020 à l’ONU, se situe au sujet de ce qui prévaut en Biélorussie : « (…) Nous avons eu l'occasion avec la chancelière d'Allemagne, avec le président du Conseil, d'échanger avec le président Poutine et de plaider pour une médiation proposée par l’OSCE. Nous ne voyons pas d'autre chemin que celui-ci. Non à l'ingérence, non au silence coupable ». La France de Macron prend les gens pour des cons. Cela rime bien car çà traduit les réalités vraies qui prévalent vraiment. Concernant la personnalité de ce 25è Président français qui sera réélu quand les poules auront des dents, c’est un personnage ayant l’esprit complètement tordu. Voici la preuve de mon assertion, que j’assume et sur laquelle je persiste et signe.


En septembre 2017, toujours à l’ONU à New York, lors d’une interview dans le cadre de la 73è Assemblée générale, voici la réponse du Président Emmanuel Macron, à une journaliste qui lui reprochait de ne pas réclamer le départ du dirigeant syrien Bachar el-Assad, tout en demandant son jugement pour crime : « Ma position n'est pas contradictoire mais "pragmatique" et "plus sophistiquée" qu'une position de principe inefficace ». Une grandiloquence inégalable, vous dis-je ! Attendons la position du gouvernement malagasy à propos de ces îles dans le Canal du Mozambique. Gare au « silence coupable » ! Personnellement, j’avais déjà avancé deux solutions dans un précédent dossier…

Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Mercredi, 30 Septembre 2020 02:54 )  
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