Tout le monde veut ĂȘtre journaliste, ma parole ! Pour faciliter la libertĂ© d'expression, sans doute ? Mais celui-lĂ , il mĂ©rite la Palme du faux et usage de faux
Décidément, le « journalisme » style Lalatiana et FidÚle commence à faire des émules. Voici ce que le site Tananews a sorti à sa « Une ».
Vol du matĂ©riel de la Radio Mada : ils nâarrĂȘteront jamais
Publié le Mercredi 23 mai 2012 à 9:48
Un vol légalisé
Faravohitra a de nouveau Ă©tĂ© la scĂšne dâun spectacle des plus ridicules hier aprĂšs-midi. Une horde dâhommes en treillis sont venus Ă bord dâun pick-up et dâun camion pour perquisitionner une radio fermĂ©e il y a des lustres, la Radio Mada.
Pour le reste, les faits sont des plus banals, ou du moins devenus habituels depuis le dĂ©but de lâĂšre Rajoelina, une soi-disant perquisition, mais sans mandant, des Ă©lĂ©ments armĂ©s non identifiĂ©s, et bien entendu, du matĂ©riel volĂ©. Quand nous Ă©crivons volĂ©, le mot sâavĂšre juste dans un cas comme celui-ci. Ces Ă©lĂ©ments de lâordre ont volĂ© un Ă©metteur FM, une table de mixage, un lecteur CD, un ordinateur complet et divers cĂąblages.
Le gardien des locaux de la Radio Mada nâa pas Ă©tĂ© prĂ©sent pendant ce pillage lĂ©galisĂ©. Son Ă©pouse quant Ă elle Ă©tait tĂ©moin de la scĂšne, lâentrĂ©e en force de ces Ă©lĂ©ments qui ont saccagĂ© les biens qui se trouvaient sur place avant dâemporter avec eux ce dont ils avaient besoin. Voici donc un bel exemple de la volontĂ© du rĂ©gime, dâAndry Rajoelina et ses troupes de mettre en place un environnement apaisĂ©, idĂ©al pour la tenue des Ă©lections sereines et crĂ©dibles.
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Bravo pour le scoop ! Et comme vous le constaterez, il y en a qui sont malades sâils ne prononcent pas ou n'Ă©crivent pas (en gras sur Tananews) le nom dâAndry Rajoelina pour lui mettre nâimporte quoi sur le dos. Et ils vont vite en besogne dans la diffusion d'informations totalement dĂ©formĂ©es. En poursuivant dans cette voie, Tananews ne sera pas crĂ©dible bien longtemps, croyez-moi. Comme des centaines de sites dĂ©sertĂ©s par des internautes gavĂ©s Ă en vomir de ce genre littĂ©rature pourrie. Voici la rĂ©alitĂ© des faits, avec photos et vidĂ©os Ă lâappui.
Dans la nuit 21 mai 2012, les techniciens de lâOMERT ont remarquĂ© que la frĂ©quence FM de feue radio Mbs (94.5) avait recommencĂ© Ă Ă©mettre. Le " tracking " les a dirigĂ© droit vers le bĂątiment ayant abritĂ© la radio Fahazavana, fermĂ©e Ă cause de ses messages de haine et dâincitation Ă la violence, style radio de Mille-Collines, au Rwanda, qui a Ă©tĂ© un des facteurs dĂ©terminant du gĂ©nocide de 1994. Mais, dans le respect de la lĂ©galitĂ©, ll a fallu attendre le lendemain.
Et câest aux alentours de 15h, le 22 mai 2012, quâune Ă©quipe dirigĂ©e par Dg de lâOMERT, accompagnĂ©Â dâĂ©lĂ©ments du FIS, de la DST, et surtout de Me Felason, Huissier de justice, est arrivĂ©e devant le portail de la fameuse villa. Entre-temps, une fuite a eu lieu, si bien que les derniers occupants ont rĂ©ussi Ă sâenfuir, in extremis, dans une voiture de marque « Hyundaï », immatriculĂ©e 5194 TAP. Forte de la prĂ©sence de lâHuissier possĂ©dant un mandat de perquisition, lâĂ©quipe a pĂ©nĂ©trĂ© dans la maison dont la porte dâentrĂ©e nâa pas Ă©tĂ© fermĂ©e Ă clĂ© par les fuyards.
Sans commentaires
Un homme sans papier n'ira jamais bien loin, n'est-ce pas MÎssieur le Conseiller technique-journaliste ? A quoi a servi la somme de 100.000 ariary reçue le 8 mai 2012
Au premier Ă©tage, des Ă©lĂ©ments techniques ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dont une tĂ©lĂ©vision encore sous tension et une petite radio pour Ă©couter le retour. La preuve quâil y avait bien quelquâun, quelques instants plus tĂŽt, câest la dĂ©couverte de deux Ćufs, de la viande de bĆuf fraĂźche et un paquet de pĂąte alimentaire. Toujours dans la prĂ©cipitation, une petite sacoche a Ă©tĂ© oubliĂ©e, renfermant des piĂšces dâidentitĂ© que lâon devrait toujours avoir sur soi.
Dans une autre piĂšce, des cartons de CD, DVD et cassettes prĂ©-enregistrĂ©es. Au second Ă©tage, deux appareils de transmission de trĂšs haute puissance. En suivant le fil de connexion, il a abouti dans un grenier oĂč Ă©tait accrochĂ© une antenne, artisanale certes, mais efficace. En fait, ce conseiller technique-journaliste avait dĂ©rivĂ© le cĂąble de la grande antenne sise dans la cour pour le connecter Ă cette antenne que lâon peut se procurer chez les bricoleurs du marchĂ© dâAndravoahangy.
AprÚs avoir été listés par le Huissier, tout ce matériel a été démantelé et emmené par les responsables. Puis il a dressé un procÚs-verbal pour la suite des démarches devant le tribunal pénal.
Je ne sais pas si cela vaut la peine dâĂȘtre qualifiĂ© de vol de matĂ©riels, mais il est certain que le « journaliste » qui a pondu son « scoop » (mĂȘme pas signĂ©) sur Tananews, nâĂ©tait pas prĂ©sent Ă ce moment et nâa mĂȘme pas pris la peine de faire un recoupement, BA-BA du journalisme. Mais que voulez-vous, lorsquâon a des Lalatiana et des FidĂšle comme exemples, pourquoi se gĂȘner au nom de la libertĂ© de presse ? Et, encore une fois, câest la crĂ©dibilitĂ© de lâensemble de la profession Ă Madagascar qui en prend un sale coup. Vraiment : qui est journaliste et qui ne lâest pas en cette Ăšre des nouvelles technologies et de lâInternet ? Tous les textes rĂ©gissant la profession, au niveau mondial, doivent impĂ©rativement ĂȘtre remaniĂ©s.
CLIQUEZ ICI POUR LA VIDEO DU DG DE L'OMERT
CLIQUEZ ICI POUR LA VIDEO DU HUISSIER DE JUSTICE
Etant donné que ces photos ne suffiront pas à ces « journalistes » forcenés qui ne reconnaßtront jamais leur erreur-, voici, ci-dessus, deux vidéos explicatives de la démarche de ce 22 mai 2012 à Faravohitra. Enfin, pourquoi diable se cacher et utiliser illégalement un matériel aussi artisanal s'il y a possibilité de refaire une demande avec appel d'offres et cahier de charge ? Bizarre.
Jeannot RAMAMBAZAFY
Photos : Harilala RANDRIANARISON