Le phénomène de délinquance des enfants et des jeunes dans la Ville d’Antsiranana, objet d’une étude et au centre des discussions de toutes les parties prenantes
L’OIT exhorte à trouver des mesures visant à intégrer les enfants impliqués dans ces violences dans le système scolaire, la formation professionnelle et la vie communautaire
Atelier de validation de l’Etude sur le phénomène
Hôtel de la Poste, Antsiranana, 30 septembre au 1er octobre 2013
Communiqué de presse
Antananarivo (Nouvelles du BIT).- Le phénomène de délinquance des enfants et des jeunes de la Ville d’Antsiranana a fait l’objet d’un atelier du 30 septembre au 1er octobre 2013 à Antsiranana, lors duquel une étude menée sur la question avec l’appui du BIT, y a été débattue et validée.
Pour le BIT, ces violences exercées par ces enfants et ces jeunes qui ont quitté l’école ou ne l’ont pas fréquentée et qui sont la conséquence de manipulations ou exploitations à des fins criminelles, sont assimilables à des travaux dangereux et à des pires formes du travail des enfants. L’Organisation internationale du Travail a pour mission de promouvoir la justice sociale et les droits internationalement reconnus de la personne et du travail, en faveur de la paix sociale.
Depuis 2009, Madagascar traverse une crise politique dont les retombées sur le plan social et économique sont dévastatrices. Le niveau de pauvreté de la population s’est aggravé avec un taux de pauvreté de 76,4% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Sur le plan économique, environ 400.000 emplois ont été détruits créant des catégories de groupes vulnérables qui aggravent encore plus le phénomène de pauvreté. Les impacts négatifs de cette crise se sont aussi fait ressentir sur le plan de la sécurité car les actes de banditisme et de criminalité ont beaucoup augmenté. Concernant le travail des enfants, les dernières statistiques de juillet 2013 font état de 2.030.000 enfants entre 5 et 7 ans économiquement actifs, représentant 28% des enfants de cette catégorie d’âge dont 81% effectuent des travaux dangereux.
Dans la Ville d’Antsiranana et les communes périphériques, le nombre d’enfants travailleurs sont au nombre de 29.000 représentant ainsi 15% des enfants entre 5 et 17 ans. 72% de ces enfants effectuent des travaux dangereux. Depuis 2006, des actes de violence et de vols, suivis parfois de meurtres ont été perpétrés par des enfants et des jeunes, phénomène ayant pris de l’ampleur au fil des années, créant ainsi un climat d’insécurité au sein de la communauté et ralentissant les activités économiques.
Comme aucune documentation ni étude ne sont disponibles sur le phénomène, les résultats attendus de l’Atelier de deux jours qui réunira toutes les parties prenantes de la Région devront aboutir sur une stratégie et un plan d’action visant à l’éradication de ce phénomène de délinquance des enfants et des jeunes dans la Ville d’Antsiranana et sa périphérie.
Bureau de pays de l'OIT Ã Antananarivo pour Madagascar, les Comores, Djibouti, Maurice et les Seychelles - 27.09.2013
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