La date du 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l'ACCT, aujourd'hui Organisation internationale de la Francophonie. Rappelons que ce mot a été entendu pour la première fois en 1880 et émane du géographe Onésime Reclus. A Antananarivo, Capitale de Madagascar, la Délégation générale et l’Alliance française ont revêtu des habits de lumière en accueillant l’exposition « Regards croisés ». Cette parure peu courante coïncide aussi avec le lancement des 60 ans de la mise en place de l’Alliance française, plus exactement celle d’Antananarivo. Site francophone, madagate.com vous offre un reportage à la mesure de cette double commémoration.s
Avant toute chose, commençons par le… commencement. Voici donc le message de Monsieur Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie 2007.
« Vivre ensemble, différents »
C’est en ces termes que nous avons choisi de célébrer, ce 20 mars, la Journée internationale de la Francophonie. Car ces mots sont là pour nous rappeler tout ce qui nous rapproche, mais aussi tout ce qui nous sépare, pour nous rappeler ces différences précieuses qui font la diversité et la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l’action de la Francophonie.
Que cette Journée soit l’occasion, pour tous, partout, sur les cinq continents, de fêter la langue française qui nous offre la chance formidable de communiquer par-delà les frontières et les océans, de nous rencontrer, d’entrecroiser nos cultures, nos traditions, nos imaginaires. Cette langue que nous avons en partage est à la fois une et plurielle, parce qu’elle appartient à tous les francophones, parce que tous les francophones la fécondent aux accents de leur propre langue et de leur propre culture. Que cette Journée soit donc l’occasion de voir s’exprimer avec éclat la littérature francophone, la chanson francophone, le cinéma francophone, la création francophone !
Que cette Journée soit l’occasion, également, de garder à l’esprit que la langue française nous rassemble pour servir ces valeurs que sont la solidarité, l’équité, la paix. Ayons à l’esprit que la Francophonie réunit des pays parmi les plus industrialisés et des pays parmi les moins avancés, qu’elle réunit des pays où tous ont accès à l’éducation, à la formation, aux technologies les plus modernes de l’information et de la communication et des pays où les enfants ne connaissent pas même le droit à l’alphabétisation, des pays en paix et des pays en situation de crise ou de conflit meurtrier. Et ce sont bien ces différences intolérables qui justifient notre volonté d’agir, et de dénoncer sans cesse !
Que cette Journée soit donc l’occasion pour les plus favorisés d’entre nous d’avoir une pensée pour les plus défavorisés.
Qu’elle soit l’occasion d’exprimer notre solidarité, notre amitié, notre fraternité !
Fêtons, ensemble, ce qui nous rapproche !
Vivons ensemble, solidaires, ce qui nous sépare !
Vivons et fêtons, ensemble, la Francophonie !
Alain Villechalane (photo ci-dessus)
Après cette démarche officielle, rendons-nous du côté d’Andavamamba, un quartier populaire et populeux de la Capitale de Madagascar où se situe et la Délégation générale et l’Alliance française de la ville. Ce lieu a été choisi pour vivre au quotidien la culture de proximité. Ici, une précision : souvent, encore de nos jours, certains Malgaches croient que l’Alliance, c’est le monde des "vazaha" (des blancs péjorativement), qu’il y a clivage. Erreur ! A Madagascar, comme partout ailleurs, d’ailleurs, les alliances sont de droit malgache, dirigés par des comités entièrement composés de Malgaches et que les biens meubles et immeubles sont la propriété des Malgaches. Le Délégué général, nommé par l’Alliance française de Paris, est une sorte d’ambassadeur qui met tout le monde en relation et assure la coordination d’un des réseaux les plus denses du monde avec une trentaine d’Alliances réparties dans la Grande île. Actuellement, il s’agit de Monsieur Alain Villechalane dont le mandat aura été jalonné d’évènements à marquer d’une pierre blanche. Rien que pour 2007, il sera l’artisan de la commémoration des 60 ans de l’Aft comme on dit ici, avec la visite de Monsieur Jean-Claude Jacq, Secrétaire général de l’Alliance de Paris, prévue au début du mois d'avril prochain.
« Regards croisés »
En fait, l’exposition « Regards croisés » a été ouverte le 10 mars, marquant la semaine de la Francophonie mais elle sera « officialisée » le mardi 20 mars en début de soirée. Assurément, il y aura du beau monde… francophone. Après le lancement de cette Journée qui se fera au ministère des Affaires étrangères auparavant. « Regards croisés » est une exposition financée par le Conseil régional d’ïle-de-France. Elle a été inaugurée par Monsieur Abdou Diouf, en novembre 2006 à Paris. Tout au long de cette année 2007, après le 24 mars, et dans les premiers mois de 2008, « Regards croisés » fera le tour de toutes les Alliances françaises de Madagascar. En une quarantaine de tableaux, l’exposition nous invite à mieux connaître l’Histoire de la langue française à travers le monde. Madagate.com l’a sillonné et vous en donne un aperçu de détails assez frappants. Avec des photos, évidemment.
Carpe diem !
La langue française puise sa principale source dans le latin ; pas dans le latin classique, celui du poète Virgile ou de l’orateur Cicéron, mais dans le latin du peuple, exporté en Gaule par les conquérants romains, puis influencé par les envahisseurs germaniques, tels les Francs. A l’image du grec, autre ancêtre du français, le latin est considéré depuis longtemps comme une langue morte… Pourtant, 95% des mots de la langue française d’aujourd’hui viennent du latin ! Exemples : erratum, quiproquo, agenda, consensus, mea culpa, a priori, ex nihilo, stricto sensu, manu militari, vice versa.
Le français à la carte
Du XVIIème au XXème siècle, la langue française a voyagé aux quatre coins du monde. Ainsi, dans plus de 50 pays, sur les cinq continents, parle-t-on –un peu, beaucoup ou complètement- le français. Au total, sur une population évaluée à 500 millions de personnes réparties dans les pays dits francophones, on compte environ 200 millions de locuteurs. Le français est l’une des langues officielles de l’Onu, de l’Unesco, du Vatican et des Jeux olympiques ! L’article 27 de la Charte olympique stipule : « Les deux langues officielles du Comité international olympique (CIO) sont le français et l’anglais. En cas de litige, la langue française fait foi ». Le français est aussi la langue en usage dans certains métiers (cuisine), sports (escrime), et arts (danse classique).
Europe : nonantes variantes du français !
Souvent multilingues, les pays voisins de la France, comme la Belgique et la Suisse, de plus petits Etats, des principautés et des régions autonomes portent vaillamment le flambeau de la langue française. Vous connaissez Brel, Adamo, Plastic Bertrand et Stéphane Eicher ? Dans ces variantes du français, outre les influences d’autres langues en partage, on retrouve de nombreux termes aujourd’hui oubliés ou inusités en France… pourtant bien vivaces dans des contrées francophones aussi lointaines que le Québec.
Québec : du français « pure laine » !
Il y a plus de 400 ans, des colons français s’installaient en Amérique… Depuis, le français que l’on parle au Canada –et l’une des ses variantes, le Joual- est, outre la couleur de ses intonations, un inventif et réjouissant cocktail de tournures locales, de vestiges d’ancien français, d’anglicismes et de néologismes ! Le Québec est la seule province où la majorité de la population est de langue maternelle française, mais on parle aussi le français dans certaines régions de l’Ontario, du Manitoba, de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau- Brunswick.
Sur environ 32,5 millions d’habitants, le Canada compte plus de 6,7 millions de francophones, dont près de 85% vivent au Québec. Plus de 85% des 7 millions d’habitants du Québec sont francophones. Vous connaissez Céline Dion ?
L’Afrique, un continent fertile en expressions
La langue française scolaire, telle qu’elle a été imposée par l’Histoire, s’est continuellement enrichie au contact des langues et des réalités locales. Pour autant, le français en Afrique ne se résume pas au « français de Moussa », dont les mille et une tournures fleurissent les conversations de Dakar à Yaoundé : c’est aussi un trait d’union entre les différentes cultures de ce continent et le moyen d’expression de grands talents artistiques. Mongo Beti au Cameroun, Sony Labou Tansi au Congo, Jean-Joseph Rabearivelo (et Jacques Rabemananjara) à Madagascar, Hamadou Hampaté Mbâ au Mali… La francophonie chère à Léopold Sedar Senghor, chantre de la négritude, ne manque pas de voix africaines !
Jeannot Ramambazafy
Journaliste
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NAISSANCE D’UNE AMITIE
Poème acrostiche d’un jeune élève malgache
Fambà et Georghiu se croisent ce matin :
Rencontre inattendue dans une rue de Dublin
Au chemin de la gare, le touriste roumain
N’est que pour un regard sur l’horaire des trains.
Comment çà va Monsieur ? lance-t-il à Fambà .
On sait que tous les deux ne se connaissent pas.
Parfait, çà va bien ! répond le Gabonais
Habitant depuis, loin au pays irlandais.
Oublié sur-le-champ le dépaysement :
Notre Roumain, content, obtient renseignements.
Ils se saluent, s’embrassent, deviennent bons amis.
Et tout cela, c’est grâce à la Francophonie !
Benjamina Seta RAZAFINJATOVO
Lot IIC 124 Mandrosoa
101 Antananarivo