LES ENGAGEMENTS D'AMBOVOMBE JETES DANS LES OUBLIETTES (ICI)
Communiqué de presse conjoint PAM/UNICEF/FAO
21 octobre 2016
LES AGENCES ONUSIENNES INTENSIFIENT LEURS EFFORTS POUR SAUVER DES VIES DANS LE SUD DE MADAGASCAR
JOHANNESBURG/NAIROBI/ANTANANARIVO - Suite aux résultats d'une récente évaluation de la sécurité alimentaire menée dans le sud de Madagascar, les agences des Nations Unies intensifient leurs efforts conjoints pour empêcher qu’une situation déjà critique ne devienne une catastrophe.
Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) dans le sud de Madagascar, plus de la moitié de la population dans cette région (environ 840 000 personnes), se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire alarmante. Les actions de réponse humanitaire en cours tentent de traiter l'insécurité alimentaire la plus aiguë et la forme la plus grave de la malnutrition. Cependant, une troisième mauvaise récolte consécutive et une très faible disponibilité en eau nécessitent d’urgence des ressources supplémentaires afin d’assurer une réponse adéquate.
A Madagascar, 92 pour cent de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et la situation dans le Sud, une région semi-aride, pousse des centaines de milliers de personnes au bord de la catastrophe. Les résultats de l’IPC indiquent que la sécurité alimentaire et la situation nutritionnelle pourraient se détériorer davantage en début 2017, à moins qu’une aide humanitaire ne soit rapidement mise à l'échelle.
« Ce que j’ai vu dans le sud de Madagascar en début de ce mois-ci m'a alarmé», souligne Chris Nikoi, Directeur Régional du PAM pour la région du sud de l’Afrique. "Ce sont des gens qui vivent au bord du désastre. Beaucoup n’ont rien d'autres à manger que des fruits sauvages. Nous devons agir ensemble maintenant pour sauver des vies et donner de l'espoir pour l'avenir».
Beaucoup de ménages ont eu recours à la mendicité, à la vente de leurs terres ou de leurs biens, ou à la consommation de leurs stocks de semences afin de survivre. Dans ces conditions difficiles, les enfants sont souvent retirés de l'école pour chercher de l’argent, de la nourriture, du bois et de l'eau, dans une partie du pays où les enfants souffrent déjà de multiples privations.
« Près de la moitié des enfants à Madagascar souffrent de malnutrition chronique ou retard de croissance», explique Leila Gharagozloo-Pakkala, Directeur régional de l'UNICEF pour l'Afrique orientale et australe. "Les risques de retard de croissance condamnent les enfants à vie avec une mauvaise santé et une pauvreté accrue. Dans le sud, les enfants souffrent également de la malnutrition aiguë. Nous pouvons et nous devons faire mieux pour ces enfants. »
« Le coût de l'inaction ou encore du retard de notre réponse est trop horrible à envisager», a déclaré David Phiri, Coordonnateur sous régional de la FAO pour l'Afrique australe. « Les stocks de nourriture provenant de la mauvaise récolte précédente ont été épuisés en août, et la prochaine récolte ne sera qu’en mars 2017. Si nous n'intensifions pas nos efforts maintenant, cette longue période d’insécurité alimentaire sera prolongée encore d’une année. Ce serait une catastrophe pour un peuple qui semble déjà n’avoir pratiquement plus de nourriture, pas de graines et visiblement, aucun revenu  ».
AUGMENTATION DES PROGRAMMES DES AGENCES
Le PAM va intensifier son assistance alimentaire en nature et par le biais de transferts monétaires en cours pour atteindre jusqu'à 1 million de personnes vulnérables d'ici la fin du mois prochain. En même temps, le PAM étend son programme de supplémentation nutritionnelle pour prévenir et traiter la malnutrition aiguë modérée (MAM) chez plus de 200 000 femmes enceintes, mères allaitantes et enfants de moins de cinq ans, tout en continuant à aider près de 230 000 enfants à travers le programme d’alimentation scolaire dans le sud de Madagascar, servant un repas chaud chaque jour d’école pour assurer une fréquentation scolaire régulière.
L'UNICEF va intensifier ses opérations d'alimentation en eau et d'assainissement pour atteindre 850 000 personnes supplémentaires. Les suivis nutritionnels mensuels de tous les enfants de moins de cinq vont se poursuivre et seront complétés par une enquête SMART, tout en assurant un traitement de 10000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (SAM). Les interventions en santé augmenteront, en particulier pour les 350000 personnes vivant à plus de 5 km d'un centre de santé. Des mécanismes d'adaptation négatifs tels que le retrait des enfants de l'école, le travail ou le mariage des enfants seront traités par l'éducation pour atteindre 200 000 enfants et les transferts monétaires pour 4000 familles.
Pour la FAO, sa réponse immédiate agricole vise 850 000 personnes (170 000 ménages agricoles à petite échelle) dans les districts les plus touchés. L'assistance combine la fourniture de semences à maturation rapide et résistantes à la sécheresse, et de tubercules (manioc et patates douces). Les agriculteurs recevront également des outils pour remplacer ceux qui ont été vendus au cours de la période actuelle d’insécurité alimentaire prolongée. Le soutien à la production animale sera également fourni par l'alimentation complémentaire des activités liées à la santé du bétail et des animaux.
BESOINS DE FINANCEMENT
PAM: D'octobre à avril 2017, le PAM fait face à un manque de 69 millions de dollars sur un besoin total de 82 millions de dollars pour ses opérations à Madagascar.
UNICEF: UNICEF aura besoin d’un montant supplémentaire de 36,5 millions de dollars pour intensifier ses efforts dans le Sud: 12,5 de dollars pour la protection sociale; 10,5 millions de dollars pour WASH; 6 millions de dollars pour la santé; 3,2 millions de dollars pour l'éducation; 2,3 millions de dollars pour la protection des enfants; et 2 millions de dollars pour la nutrition.
FAO: Sur un besoin de financement de 22 millions de dollars, 3,5 millions de dollars est disponible. Le déficit de financement équivaut à 18,5 millions de dollars.