Andry Rajoelina est désormais prêt à rencontrer le Président, si et seulement si les négociations portent sur la mise en place d'une autorité de transition, et le jeune Maire compte bien décrocher le premier poste.
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« Je me recueille devant ceux qui ont perdu la vie et je peux m’empêcher de me dresser face aux actes de pillage et de banditisme effectués à l’encontre de tous ceux qui ont irrémédiablement perdu leurs biens, effectués par des individus qui ont été payés pour semer le chaos. Je m’insurge et condamne entièrement ces actes et je peux vous assurer que leurs auteurs –ceux qui ont accompli ces actes ignobles et leurs commanditaires- seront sévèrement punis. Car, quelle que soit la raison à vouloir  protéger des intérêts personnels, il n’est pas permis de tuer. Certains ont sûrement la possibilité de  renflouer leurs affaires de manière très rapide. Mais les vies perdues ne pourront jamais être rendues rapidement et aucune richesse au monde ne pourra jamais les remplacer.
Pour écouter l'interview de Andry Rajoelina sur RFI : {play}/media/mp3/TGV_sur_rfi_3001.mp3{/play}Â
Il est aussi condamnable le fait de déclarer que s’il s’agissait de détruire, certains en sont aussi capables. C’est équivalent à dire qu’après moi le déluge ! Si je meurs, vous pouvez mourir aussi ! Cela est impardonnable comme de mettre sur le banc de touche la majorité de la population malgache ; de ne pas écouter ses souffrances ; de lui imposer des ordres contraires à son bien-être économique et social. Ces états de fait ont été, hélas, pratiqués depuis des années à Madagascar. Ce qui a abouti à la situation actuelle. Il faut condamner l’utilisation de mercenaires pour verser le sang de nos compatriotes malgaches. Aussi, le lance un vigoureux appel, tout d’abord pour protéger et défendre la ville et la Nation entière : nous allons recourir à nouveau aux comités de vigilance dans les quartiers, qui œuvreront de concert avec les forces de l’ordre. Car le malin trouve toujours un chemin pour nuire.
Nous devrons surveiller de très près toutes les Banques centrales de Madagascar car des informations fiables nous ont fait par d’une velléité d’y soutirer nos réserves en monnaie locale et en devises. Nous devrons être très attentifs aux faits et gestes suspects des responsables de l’administration publique qui effectueront ce détournement de deniers publics. Nous ne devons plus accepter que le peuple malgache soit considéré comme quantité négligeable qu’il faut baîllonner pour l’empêcher de s’exprimer. Peuple à qui l’on ne dit jamais se qui se passe exactement dans son propre pays, concernant les décisions prises par le régime actuel. L’incapacité de ce dernier à protéger les biens et les personnes ainsi que les membres de nos familles.
Je lance également un appel à tous les Malgaches des 22 régions que compte le pays. Car je suis profondément persuadé que les doléances des Antananariviens sont les mêmes des Malgaches de ces régions. Il s’agit, à présent de coordonner nos actions. Aussi, ce samedi 31 janvier 2009, je demande à tous les compatriotes de ces 22 régions à manifester pour revendiquer nos droits. Ces manifestations seront pacifiques et non violentes. Actuellement, les médias publics, Rnm et Tvm, sont de nouveau en état de fonctionner et de diffuser des émissions. Je pense que le personnel se mettra réellement au service du public, sans exception, en acceptant que tous puissent y accéder et y prendre la parole.
Enfin, pour nous Malgaches, il est vrai la sagesse se situe au niveau des valeurs culturelles ancestrales que sont le dialogue et la concertation. Le peuple, ma personne, nous, donc, nous ne refusons pas le dialogue pour trouver une issue à l’actuelle crise. Malheureusement, le pouvoir actuel s’obstine à ne pas entendre et écouter la voix du peuple. Mais moi, j’écoute et me pose en tant que porte-parole de ce peuple. Si ce dialogue mène vers la mise en place très rapide d’une autorité de transition afin de redresser la situation qui prévaut dans le pays, j’irai d’un pas assuré à cette concertation ayant le peuple malgache tout entier à mes côtés.
Aussi, il faut absolument que l’on trouve très vite une solution pour résoudre rapidement cette crise. C’est ce que je vais proposer le samedi 31 janvier 2009 sru la place du 13 mai avec l’appui de tout le peuple.
La Terrer-des-Ancêtre est sacrée ! La lutte vaincra !Â
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Je vous remercie, Mesdames et Messieurs ».
Andry Nirina Rajoelina sur Radio Viva
Maire de la ville d’Antananarivo (Jeudi 30 janvier 2009)
Recueillis et traduits par Jeannot Ramambazafy –Journaliste
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Rfi, vendredi 30 janvier 2009 - EXTRAITS
« Vous savez, au jour d‘aujourd’hui, il y a plus de 500 maires indépendants qui m’ont contacté pour entrer dans l’association Tgv. C’est donc pas mal de branches en province. Ce n’est pas encore officiel mais disons que la population, là -bas, écoute et suit nos consignes (…) ».L’autorité de transition telle que l’imagine Andry Rajoelina aurait pour lettre de mission de modifier le code électoral et la constitution afin d’organiser de nouvelles élections présidentielles dans moins de deux ans. Andry Rajoelina ne pourra pas se présenter en raison de son jeune âge mais il affirme ne pas être intéressé à court terme par le poste suprême :
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« Je ne serai pas candidat. Je suis encore jeune. Même si on m’appelle Tgv, j’ai encore plus de 25 ans que carrière politique donc je ne suis pas pressé du tout ».
Andry Rajoelina a déclaré qu’il maintiendrait son rassemblement sur la place du 13 mai, demain matin (samedi 31 janvier 2009), même s’il craint que des casseurs extérieurs à son mouvement en profitent pour décrédibiliser son action.
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