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Décidément l’amateurisme de ces inconscients  qui acceptent de déposer des colis piégés dans des lieux précis, va finir par tuer des innocents.

Le bâtiment administratif de la Présidence, attenant à l’hôtel Colbert (mur marron à gauche)

La ruelle menant à la HCC. Au fond la fenêtre où a été déposé le colis, à 2,25m du sol

Le colis (gros plan en médaillon) sur le rebord de la fenêtre, à gauche

Ce jeudi 23 juillet 2009, vers 8h, les responsables de la  sécurité présidentielle ont été alertés par un membre du personnel administratif d’un objet suspect. Afin d’éviter de créer une atmosphère de panique, tous les travailleurs ont quitté les lieux en douceur. Le colis était posé sur le bord d’une fenêtre du bâtiment administratif de la Président, attenant à l’hôtel Colbert à Antaninarenina. Mais du côté de la ruelle menant à la Haute Cour Constitutionnelle. Immédiatement, le directeur de la sécurité du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, qui se trouve en face. Puis, le quartier a été bouclé par les forces de l’ordre, en attendant les démineurs. Selon des témoignages recueillis ultérieurement, ce colis renfermait une bombe artisanale, vraisemblablement  déposé dans la nuit du mercredi 22 juillet ou très tôt ce matin du jeudi 23 juillet 2009.

Bouclage du quartier, surtout l'escalier menant vers la HCC

Arrivée des forces de l'ordre

Le Chef d'Etat major général des armées, le colonel Ndrianarijaona André

La bombe désamorcée, avec le téléphone portable pour un déclenchement à distance

Arrivé sur les lieux, le Colonel Richard Ravalomanana, accompagné des ministres des forces armées et de la Sécurité intérieure, a indiqué que la bombe artisanale avait tenté d’être déclenchée à distance. « On a essayé de déclencher la bombe car le téléphone qui y était accolé a enregistré trois appels en absence », a-t-il précisé.

 

Le Colonel Ravalomanana tenant dans la main, le téléphone où sont inscrits trois appels en absence

Et de poursuivre : « Cela signifie que nous sommes en face de terroristes amateurs, novices. Mais nous avons les moyens requis, aussi bien humains que matériels pour faire face à ce genre de situation. Nos militaires ont reçu une formation spécifique en la matière ».

 

Les ministres formant le comité spécial de suivi de la sécurité

ll faut noter que cette lutte contre ce terrorisme de la pauvreté se fait à travers la collaboration étroite et conjuguée des forces armées, de la gendarmerie et de la police. En plus de spécialistes d’ambassades accrédités à Madagascar. Par ailleurs, lors du conseil des ministres du 22 juillet 2009, un Comité spécial interministériel a été mis en place pour le suivi de la Sécurité. Les quatre ministères concernés sont ceux de la Décentralisation, des Télécommunications, de la Population, des Finances et du Budget. Une récompense sera octroyée à tous ceux qui transmettront des informations fiables permettant l’arrestation de ces terroristes de la pauvreté. Sera-t-elle plus élevée que l’argent des commanditaires ? Par ailleurs, un système de protection des témoins a été enclenché et le contrôle des personnes et bagages suspects sera renforcé dans les aéroports, ports et tous les lieux publics.

Photo forte pour montrer les dégâts que ce genre de colis infernal peut occasionner. Cet homme était un poseur de bombe inconscient qui l'avait posé sur ses genoux, sans une auto à Ambohibao, l'avez déclenché par manque de "professionnalisme". Bilan : il en est mort et ses complices ont été blessés.

D’accord, mais ces dépôts de colis piégés se poursuivront tant qu’il y aura des Malgaches qui seront attirés par l’appât du gain facile sans chercher à comprendre les impacts meurtriers de leur « mission ». Ventre affamé n’ayant point d’oreilles, il est impératif que les forces de l’ordre remontent à ceux qui distribuent l’argent pour effectuer ces actes de terrorisme pur et simple. Le meilleur moyen est de mettre en application une vaste campagne de sensibilisation. Avec photos de dégâts d’une bombe qui explose, à l’appui.

Mais tant que la distance qui sépare les pauvres et les riches sera flagrante, il y aura toujours des individus, films vidéo aidant, qui ne reculeront pas pour aller déposer un engin  de mort là où on le leur indiquera. Car pour ces terroristes de la pauvreté, il ne s’agit ni plus ni moins que  d’une simple formalité grassement payée.  A présent encore, tant qu’il y aura des bombes en circulation, et en dehors de toute « référence » ou tout mobile politique, cela deviendra un jeu dangereux. Une espèce de défi à soi-même et au mal-être du à la paupérisation constante des laissés-pour-compte de la capitale malgache. Ou cyniquement : comment tuer en s’amusant et en gagnant de l’argent sans se fatiguer. Comme dans la série « 24h chrono » ou dans « Prison break », mais sans chercher à comprendre. Que faut-il qu’ils comprennent  d’ailleurs ?  Rappelons que la première bombe artisanale a explosé le 15 juin 2009, dans une grande surface aux environs immédiats d’Antananarivo, sans blesser personne. Pourvu que çà dure. Mais attention à ces sacs poubelle et autres colis suspects. Comme dans les grands aéroports d’Europe et des USA. Encore une fois, appelez le 22 223 03.

Jeannot RAMAMBAZAFY - Journaliste

Photos :  R. HASINJO

Antananarivo, le 23 juillet 2009