Très perspicace que ce président malgache, hein? «Prouvez-moi que la population malgache s’est appauvrie», avait-il déclaré un jour de manque total de lucidité. En fait, sa vision se cantonne aux personnes qui l’entourent, plus exactement à sa seconde moitié (après Claudia, maman de Matthieu). Et, effectivement, lorsque Voahangy X. peut se permettre de se payer une robe « ananas » à 7.745 dollars américains, c’est vraiment loin de la pauvreté.
Un drôle de goût à la Marie-Antoinette du pauvre... Qui nous dit qu'elle y habitera un jour, ayant déjà "acquis" un pied-à -terre à Paris, en France. Il aurait été plus judicieux d'avoir utilisé cet argent venu de nulle part pour la mise en place d'un système d'irrigation d'eau pour les laborieux villageois de ce bled. Non?
Mais ce n’est pas tout. Figurez-vous qu’elle s’est payé aussi le luxe de se faire construire un châtelet dans son village natal du côté du barrage de Tsiazompaniry. Les photos ci-dessus ont été prises en avril 2016. Gageons que les travaux ont été achevés depuis et que Voahangy X. prouve que ce n’est pas sa maison. La sempiternelle question est de savoir d’où provient tout cet argent, étant donné que la Première dame n’a aucune source d’argent connue. La solution à ce casse-tête est très simple: de serveuse, elle se sert, actuellement, de l’argent des pauvres contribuables malgaches pour mieux les couillonner, moi inclus. En tout cas, elle ne restera pas X. longtemps car les villageois ont parlé… Ce sera le principal thème de mon prochain livre qui sera publié… ailleurs -et par quelqu’un d’autre s’il m’arrive quoi que ce soit- au moment opportun.
Jeannot, tu iras en prison! Ben, ce sera un honneur pour moi et puis, la prison ne dure qu'un temps mais la malédiction, elle, est éternelle. Par ailleurs, la vérité blesse toujours les mécréants et je suivrai la trace de mes prédécesseurs du temps de la colonie en cette ère de la dépénalisation universelle des délits de presse -si encore ce que j'écris constitue un délit voire un crime contre qui et quoi-. La prison est une sorte de diplôme et prouve qu’un seul homme peut faire trembler des dirigeants qui ont tout à perdre.
Et puis, je profite des dernières heures de liberté des Malgaches. Car si le projet de ce code de la communication liberticide est voté, c’est le silence qui tuera tout le monde. En passant, messieurs les experts en changement imbécile de l’article concernant le directeur de publication: qui devra être alors l’actionnaire majoritaire de la revue bimestrielle « Politika »?
Le plus ridicule dans cette histoire de robe à 125 millions d’anciens francs est l’argument des défenseurs de la Première dame, une "proche" plus exactement: « Le peuple est « comique » et ne prend même pas la peine de vérifier. Cette robe a été achetée à Mahamasina, le jeudi (Ndlr : jour de marché) et elle n’a même pas été lavée, faute de temps ». Ben dites-donc, cela va de mal en pis si la Première Dame de Madagascar s’habille en fouinant dans les friperies et qu'elle endosse la crasse des autres. Non? Encore une occasion de se taire de rater car cela contredit monsieur son mari alors: même sa seconde épouse est donc pauvre. La preuve… En tout cas, ces actuels dirigeants malgaches sont les propres artisans de la découverte de leur comportement qui dépasse tout entendement. Ils ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Moi, je ne suis là que pour laisser des archives incontestables pour le tribunal de l'Histoire. Enfin, ils doivent savoir qu'il n'y a pas de "vie privée" qui tienne pour des personnages publics.
Purée, c'est bien le peuple qui paie le (vrai) salaire du président, des sénateurs, des députés, des ministres, de tous les fonctionnaires. Non? Nous avons le droit absolu de savoir ce qu'ils font de notre argent.
Jeannot Ramambazafy – 29 juin 2016