Pour des raisons de sécurité, à cause de possibles représailles, le visage de H. alias Diams a été caché sur cette photo prise sous les arcades de l’avenue de l’Indépendance à Analakely Antananarivo
Décidément, plus on en parle, plus ils font des leurs et c’est toute une société qui se retrouve salie. A nouveau. Fait divers assez rare sous l’ère Rajaonarimampianina.
Début février 2017, le commissariat de police du premier arrondissement de la ville d’Antananarivo reçoit et enregistre une plainte concernant une histoire d’insultes en public, de diffamations publiques donc. La plaignante? Une vendeuse à la sauvette, H. surnommée Diams. L’accusé? Un certain Eugène, chef d’une société de gardiennage assurant la sécurité d’Analakely qui n’est autre que la COPS de Lionel Lelièvre qui avait pourtant fait parler d’elle en pas bien du tout (ICI). Même que cette COPS a fini par être dans le collimateur du ministre du Travail et de la Fonction publique, Maharante Jean de Dieu (ICI).
Pour en revenir à Diams, malgré des démarches de règlement à l’amiable, contrairement aux rétractions habituelles -surtout de la part de ces gens de petits métiers-, elle a pris un avocat et l’affaire a été portée en justice. « Il m’a traité de tous les noms devant tout le monde. C’est cela que je n’ai pas pu tolérer. Cela me fait honte. J’ai beau être une simple vendeuse ambulante mais il n’y aucune raison pour qu’on me traite de la sorte en public ».
Des membres de COPS dans la tenue de leur société à Analakely
Ainsi, l’affaire été jugée par le tribunal correctionnel à Anosy, le 05 mars 2017. Le verdict sera annoncé dans le courant du mois d’avril 2017, Diams étant partie civile. En attendant, des questions se posent et les marchands informels d’Analakely commencent à s’en poser eux-mêmes sur leurs droits. Commentaires entendus à Analakely de la part de ces marchands: « Même les policiers municipaux ne nous traitent pas de la sorte. Cet Eugène et son équipe font ce qu’ils veulent. Ils piétinent ou emmènent nos marchandises et nous insultent ». Tous ces marchands d’Analakely se sont toujours plaints mais sans qu’il y ait eu une suite favorable pour eux. Beaucoup ont surtout été insultés et n’ont jamais retrouvé leurs marchandises.
Lionel Lelièvre et quelques membres de son équipe endimanchés
Mais par rapport à la police municipale, quelles sont les attributions et les droits exacts de ces agents de sécurité civile dans leur contrat passé avec la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA)? La question se pose aussi car ils se comportent comme s’ils étaient des policiers à part entière: travail de police judiciaire et équipés de menottes. Ont-ils vraiment le droit de procéder à des arrestations?  Leur rôle n’est-il pas surtout de sécuriser les marchés et les aires de stationnement d’automobiles (« parking » en anglais) en prévenant les vols à la tire et à l’arraché?
Pourquoi s’en prennent-ils à ces pauvres marchands ambulants? Pour montrer qu’ils sont de vrais « COPS » (flics, policiers en anglais)? Bref, la parole de Diams viendra-t-elle à bout de ces COPS ou bien le tribunal virera de bord pour confirmer que la vindicte populaire est tout ce qu’il reste pour les veuves et les orphelins à Madagascar sous l’ère Rajaonarimampianina? On attend alors de savoir qui éCOPera de quoi dans cette affaire aussi minable que déplorable.
Jeannot Ramambazafy – 25 mars 2017