Un enregistrement sonore d'une conversation téléphonique (ICI) (et ICI aussi) entre Claudine Razaimamonjy -encore elle- et un agent du Bianco a fait le buzz le week-end dernier sur les réseaux sociaux. On occultera cette fois l'épineuse question sur comment cette conversation privée a pu devenir publique. On portera cependant une attention particulière sur l'état psychologique et probablement physiologique de la personne. On l'a déjà entendu au bout du fil dans le fameux grand dossier «affaire Ambohimahamasina» sur Kolo Tv, dossier dans lequel on a mis pour la première fois une voix sur le nom de dame Claudine.
Lors de son arrestation à la sortie du palais des sports de Mahamasina, on a mis un visage sur le nom de dame Claudine... et à entendre ses «cris hystériques» on comprend que la banale arrestation à Mahamasina soit devenue spectaculaire. On l'imagine aisément crier, hurler, proférer des gros mots quand les agents du Bianco et les quelques éléments de la gendarmerie lui ont demandé de les suivre. On imagine aisément qu'elle ne s'est pas laissé faire. On imagine aisément qu'elle a menacé les personnes qui font leur travail, elle le fait d'ailleurs dans l'enregistrement sonore. Et au fond on comprend qu'elle ait perdue connaissance en apprenant la décision la plaçant sous mandat de dépôt.
Probablement qu'elle se disait encore « qu'elle a le pouvoir,qu'elle est du pouvoir » et que ceux qui se sont amusés à l'arrêter allaient illico presto perdre leur poste et voir leur carrière bousillée. Sauf que, changement de décor, un placement sous mandat de dépôt a été prononcé. Inimaginable pour quelqu'un qui dit «être au palais» comme le commun des malgaches dirait «être dans les transports en commun». Inimaginable pour quelqu'un qui parle d'un président de la République par son prénom et qui par là même démontre soit leur proximité soit un manque flagrant de savoir être. Inimaginable!
Aussi c'est certainement sans mise en scène qu'elle a perdu connaissance à l'annonce de son placement sous mandat de dépôt. Et à l'entendre, ce n'est pas une personne dotée de sang froid, qui n'a pas appris à encaisser les mauvais coups et qui perd en un rien de temps son calme.
Sûrement qu'elle était malade, de cette maladie appelée «l'hystérie». Sûrement qu'elle était malade, de cette maladie appelée «vulgarité». Sûrement qu'elle était malade, de cette maladie dont souffrent tous les hommes du pouvoir et leurs proches à Madagascar du temps de Ratsiraka, en passant par Zafy Albert, en revenant à Ratsiraka, en passant par Ravalomanana, en transitant par Rajoelina et aujourd'hui avec Rajaonarimampianina...la maladie de ceux qui croient qu'ils sont infiniment puissants, que leur pouvoir n'aura pas de fin, et qu'il suffit d'être un proche du premier personnage de l’État pour que tout le monde soit à leur pied et que ceux censés faire leur travail ne le fassent pas par peur de leur toute puissance. Cet enregistrement sonore aura aussi permis de poser la classique phrase: «Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es !».
Claude Rakelé – La Gazette de la Grande île, 3 juillet 2017