La date-butoir du Maire Andry Rajoelina, de la société civile, des opérateurs économiques et des groupement politiques pour la réouverture de toutes les stations audiovisuelles fermées par le pouvoir actuel depuis 2004 et un peu plus de liberté d’expression, d’opinion et de réunion (piliers de la démocratie), a expiré le 13 janvier 2009. A la même date, voilà que le président Marc Ravalomanana est subitement atteint du Sida (Syndrome immuno-dictatorial acquis). En effet, il faut que je vous rappelle, ici, l’Histoire de l’arrivée au pouvoir de ce personnage ingrat vis-à -vis d’une population qui l’a
fait…Mpanjaka (Roi ou Empereur).
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Ainsi, sans entrer dans les détails, vers fin décembre 2001, le candidat Ravalomanana est descendu sur la place du 13-mai pour donner un ultimatum d’une semaine au président Ratsiraka pour sortir les résultats. Devant une foule estimée à près d’un demi-million de personnes. En majorité antananarivienne. A ce moment là , personne du pouvoir Arema n’avait crié à la prise d’otage, au terrorisme, à l’acte de piraterie…
Amnésique jusqu’au bout de son ingratitude
Marc Ravalomanana, le 13 janvier 2009, lors d’une visite inopinée à l’hôpital Joseph Raseta de Befelatà nana s’est écrié : « il n’existe guère un Etat dans un Etat et qu’un maire ne peut se prévaloir de donner un ultimatum à un chef d’Etat (…). Le fait par quelqu’un de snober l’invitation d’un président de la République n’est point tolérable Il (Andry Rajoelina) a été invité à la cérémonie de présentation de vœux de vendredi dernier à Iavoloha, mais qu’il n’y est pas venu ». Et Marc Ravalomanana a invité les journalistes à passer son message à Andry. Rajoelina en ces termes : « dites-lui de se remettre à l’ordre ! ». Cerise sur le gâteau, ce personnage atteint donc du Sida ((Syndrome immuno-dictatorial acquis) à comparé les revendications du maire de la capitale et de la majorité des Malgaches (le sait-il au moins ?) à ceux des «pirates» et des «preneurs d'otages».
Ces termes, parus sur le site de la Présidence tôt le matin du 14 janvier, ont été escamotés. A présent, on peut y lire : « (…) Répondant aux questions des membres de la presse à l’issue de sa visite, le Président Ravalomanana s’est exprimé concernant les affaires nationales. L’occasion pour le Président de la République de préciser « qu’aucun Etat au monde ne se plie aux intimidations d’une seule personne », et que « nous avons besoin d’une société paisible et d’un environnement stable, aussi, les personnes malintentionnées ne devraient-elles pas obliger l’Etat à prendre les mesures qui pourraient nuire à leurs intérêts ». Voilà ce qui s’appelle avoir la mémoire courte. Mais savez-vous que le virus de ce Sida dictatorial est extrêmement virulent ? Il touche la mémoire et le discernement de tous les chefs d’Etat qui dépassent leur premier mandat. Le pire dans cette maladie c’est de croire dur comme fer que son pouvoir sera éternel. Gravissime manque de vision.
Pour la petite histoire et comble de malheur pour Ravalomanana, Joseph Raseta était un docteur (pas honoris causa du tout !)et ancien député de Madagascar entre 1946 c'est en arrivant en France en 1945 qu'il fera la connaissance des futurs fondateurs du MDRM dont il sera le président. Commencent alors leur revendication pour l'indépendance qui lui valu ainsi qu'à Ravoahangy une condamnation à vie en 1949 en Corse. Il fut toutefois libéré en 1955 pour raison de santé. Ayant beaucoup marqué la vie politique malgache avant et après l'indépendance, Joseph Raseta décède le 5 octobre 1979, à Antananarivo.
Décidément, non seulement Marc Ravalomanana s’est trompé d’endroit mais il insulte purement et carrément la mémoire de ce grand homme et tout le peuple malgache. Ainsi, comme ses prédécesseurs, avec leurs déclarations irréfléchies (« Tsak tsak zato arivo » pour Tsiranana » et « tsy hiala aho no hiodina in-777 ireo olona 100 ireo pour Ratsiraka », Ravalomanana sera l’artisan de sa propre chute qui risquera de lui faire très mal. Nul ne eut se prévaloir de sa propre turpitude aimait à dire l’amiral Ratsiraka qui doit rire sous cap…
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Le délai dépassé donc, le maire Andry Rajoelina a réuni la presse malgache, ce matin du 14 janvier 2009.
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« Peuple malgache qui vivait dans cette Capitale de Madagascar,
Mesdames et Messieurs, Mon premier mot est de remercier les habitants la ville d’Antananarivo, sans exception, qui ont attendu patiemment, et dans la sérénité, la réponse des dirigeants actuel au pouvoir, jusqu’au 13 janvier 2009, concernant les requêtes qui, vraisemblablement n’ont reçu aucun écho jusqu’à aujourd’hui.
Ainsi, nous pouvons constater que :
Actuellement les entorses aux droits fondamentaux de l’Homme continuent à se multiplier dans la nation malgache. La démocratie est souillée.
Et, par synergie, sont aussi souillés tous les accords internationaux signés par Madagascar au sujet de ces droits. C’est comme si nous avons prêché dans le désert.
Devant cette situation, nous nous levons et nous nous dressons pour défendre la démocratie dans notre patrie commune, quoi qu’il arrive. D’où peut venir l’espoir et l’espérance de la Nation entière sinon de jeunes comme nous qui osons nous lever ? Comment ne pourrait-on ne pas réagir pour défendre la démocratie dans un pays semblable à une sauterelle à qui on aura coupé les ailes ?
Je remercie du fond du cœur et du plus profond de mon âme les habitants, ici à Antananarivo, ainsi que tous les Malgaches de la Grande Île toute entière.
Je remercie du fond du cœur et du plus profond de mon âme tous les parents (dans le sens d’aînés ayant beaucoup d’expériences) issus de la société civile et de toutes les associations cultuelles et religieuses.
Je remercie du fond du cœur et du plus profond de mon âme les groupements politiques qui sont conscients qu’il est grand temps de sauver la nation.
Je remercie tous les jeunes, sans exception qui ont montré leur volonté de défendre les droits et la sacralité de la nation.
Je remercie du fond du cœur et du plus profond de mon âme les opérateurs économiques qui n’accepteront jamais la destruction même de la nation ;
Mesdames et Messieurs,
Nous avions interpellé le pouvoir afin qu’il respecte la loi fondamentale inscrite dans la Constitution, qui défend les droits de chaque citoyen, parce que nous avons choisi que c’est la démocratie qui est la pierre angulaire pour diriger les affaires de la nation. Pourquoi, actuellement, cette démocratie est jetée aux orties ? Nous n’accepterons jamais la destruction de notre nation.
Mesdames et Messieurs,
«Ny mitabe tsy lainin’ny mamba » (telle une cohorte de nombreuses personnes passant un gué, les crocodiles la fuit) nous transmet la sagesse de nos ancêtres sur cette terre sacrée. « Aleo halan’andriana toy izay halam-bahoaka » (mieux vaut être haï par les rois -par extension les dirigeants- que par le peuple). Cependant, nous ne nous engagerons pas dans des actes inconsidérés, irréfléchis Nous agirons dans la sagesse, la sérénité et le calme dans la recherche de la vérité. Nous transmettrons nos revendications dans l’humilité. Il n’y a aucune erreur, aucune faute à demander que soit redressé ce qui ne va pas ; ce n’est point un péché que de revendiquer nos droits et ce n’est pas du terrorisme que de clamer la liberté.
Aussi, sont inacceptables : la dictature ; les abus de pouvoirs ; la répression et l’entrave à la liberté d’expression ; le muselage des médias publics ; le terrorisme dans toutes ces facettes possibles
J’ose clamer haut et fort ! J’ose affirmer que les habitants de la ville d’Antananarivo vivent paisiblement et qu’il faut les laisser s’exprimer en toute quiétude et en toute liberté (ce que nous avions déjà fait et qui a été reconnu dans le monde entier en 2002).
NE LES BAILLONNEZ PAS, NE LES OPPRESSEZ PAS !
Dans cette optique d’indépendance (d’expression, d’opinion, de réunion), piliers de la démocratie et de la liberté, nous allons inaugurer, ce samedi 17 janvier 2009, la Place de la Démocratie, au jardin d’Ambohijatovo. Aussi, nous invitons toutes les composantes de la population d’Antananarivo à venir assister à cette inauguration.
C’est là et ce 17 janvier 2009 que nous nous transmettrons mutuellement nos vœux de nouvel an et que nous écouterons le rapport du Maire de la ville ainsi que les perspectives à propos des projets à réaliser dans cette Capitale que nous chérissons tous. Tous, redressons-nous ! Tous levons-nous ! Levons comme des hommes et des femmes, jeunes piliers de la nation. Car la nation est sacrée.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie ».
Andry Nirina Rajoelina
Maire de la Ville d’Antananarivo (14 janvier 2009)
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Que va nous réserver l’avenir proche ? Priez d’abord pour que je sois en mesure de vous informer. Sinon, rendez-vous, ici même, au soir du samedi 17 janvier 2009. Si Dieu le veut. Et il le voudra ! Car vox populi vox dei. Commentaires de la rue à propos de Marc Ravalomanana : « Ce sera difficile de lui faire entendre raison car il a été atteint de la folie du pouvoir ». « Ny tody tsy misy fa ny atao ihany no miverina » pour Andry Rajoelina, Maire de Tana, lui a fait exactement ce qu’il a fait au président Ratsiraka. Bon, j’en passe mais effectivement, bientôt, les yeux du monde entier seront braqués que Madagascar. C’est bien cela que ce pouvoir Tim veut, non ? Et 2009 sera réellement une année inoubliable… Pour qui ?
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Jeannot Ramambazafy - Journaliste
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