Allocution de M. Leonidas Tezapsidis,
Ambassadeur désigné,
Chef de la Délégation de l’Union européenne à Madagascar
A l’occasion de la célébration de la Journée de l’Europe – 9 mai 2011
Leonidas Tezapsidis dans son bureau
Excellences,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers invités,
Tompokolahy sy tompokovavy,
Nampanantena anareo aho tamin'ny taona lasa fa hanao kabary amin'ny teny Malagasy.
Koa manao azafady aminareo arivolahy tsy maty indray andro, manao azafady aminareo arivovavy tsy matahotra mijoro, fa hiteny mialoha.
Ny any Alaotra hono fararanon-jozoro, ny any Imamo fararanon-tapia, fa ny eto amintsika dia fararanom-pifaliana amin'izao fankalazana ny andron'i Erôpa izao.
Koa dia miarahaba anareo tompokolahy sy tompokovavy, ary misaotra namaly ny fanasana. Enga anie ianareo ho toy ny tranon-tantely, ka ho sompitry ny mamy, sy fitoeran'ny soa.
Hotohizako amin'ny teny frantsay amin'izay ny kabariko satria mbola vao mianatra aho ka tsy mbola mahay tsara. Amin'ny herintaona indray manao tsaratsara kokoa.
Misaotra Tompoko.
C'est un plaisir de vous accueillir à cette "Journée de l'Europe", l'un des symboles européens qui commémore la Déclaration Schuman du 9 mai 1950, acte de naissance de la construction européenne.
Ce projet européen s'est poursuivi depuis, selon sa devise "Unie dans la Diversité". Cette devise affiche la conscience que la Diversité est une source de richesse mais aussi de complexité: l'Unité doit ainsi primer pour porter un projet commun de paix et de prospérité, au service des citoyens.
Aujourd'hui, vous aurez le plaisir d'apprécier certaines facettes de la diversité culinaire européenne à travers le buffet qui vous est offert. Cette initiative n'aurait pas pu être menée sans le concours précieux des Représentations diplomatiques de l'Allemagne et de la France et des Consulats Honoraires des pays de l'Union européenne représentés à Madagascar. Je les en remercie aujourd'hui chaleureusement.
La solidarité est en effet au cœur de ce projet européen qui est unique dans le monde. Cette solidarité est soumise à des épreuves régulières, et de façon particulièrement intense au cours de ces dernières années avec les crises économiques et financières qui affectent le monde, l'Europe et ses Etats-membres. Pourtant, par la volonté de ses dirigeants et la force de ses institutions, l'Europe affronte les défis qu'elle rencontre autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières. Elle y parvient grâce à une combinaison d'initiatives audacieuses et de politiques "des petits pas", chères à l'esprit des fondateurs du projet européen.
En dépit des difficultés, l'UE évolue aussi dans son organisation juridique: l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en décembre 2009 a été une étape importante. Ce Traité réforme le fonctionnement des institutions européennes, offre les moyens d’accroître l’impact des valeurs et des intérêts de l’UE dans le monde, et met en place les conditions d’une politique étrangère plus ambitieuse, efficace, cohérente et visible.
Depuis janvier 2011, le Service européen pour l'action extérieure a été lancé. Dirigé par Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne, sa mission est d'élaborer des réponses européennes à des problèmes mondiaux complexes, et d'offrir une plus grande cohérence dans la politique étrangère de l'Union en utilisant tous les outils à notre disposition : la diplomatie, l'engagement politique, l'aide au développement, l'aide humanitaire, la coopération économique ainsi que la gestion des crises civiles et militaires.
Il y a quelques jours, les évolutions institutionnelles de l'Union européenne dans leur volet "relations extérieures" ont été acceptées à la quasi-unanimité des Etats-Membres de l'Assemblée Générale des Nations Unies (lors du vote sur la participation de l'UE dans les travaux de l'AG des NU). Tout en respectant l'ensemble des droits et privilèges des membres des NU, et en réaffirmant son attachement au multilatéralisme, l'UE sera désormais en mesure de parler d'une voix plus claire dans cette enceinte.
Vous conviendrez avec moi que le monde vit de profondes turbulences et des changements majeurs. Les aspirations au respect de la dignité humaine, de la démocratie, de la liberté d'expression, de presse et de rassemblement s'affirment avec une puissance inattendue dans de nombreux pays. Consciente d'agir dans un monde fait d'interdépendances, l’Union européenne s'efforce d'être davantage à l'écoute et d'accompagner ces changements profonds et légitimes, en s'appuyant le plus possible sur les institutions de proximité mais sans imposer de solutions ou de modèles politiques.
Le 7 juin 2010, le Conseil des 27 Etats-Membres de l'Union européenne a arrêté sa décision relative à la conclusion de la consultation avec Madagascar au titre de l'article 96 de l'Accord de Cotonou. Les mesures appropriées ont fortement affecté la coopération au développement.
De par sa culture de collégialité, de compromis et de recherche, selon les mots de Jean Monnet, "d'avantages dans l'avantage commun", l'Union européenne s'est montrée soucieuse d'appeler jusqu'à maintenant à une solution de sortie de crise, consensuelle et la plus inclusive possible, afin de créer un environnement favorable à des élections les plus crédibles et transparentes possibles nécessaires à un retour durable à l'ordre constitutionnel.
Avant et depuis cette décision du Conseil de l'UE, l'Union européenne est restée solidaire des efforts menés pour s'acheminer vers une sortie de crise durable à Madagascar, sans préjuger de l'appréciation par les instances compétentes. Comme régulièrement expliqué, une étape importante pour l'Union européenne reste la décision sur la situation lors du Sommet extraordinaire des Chefs d'Etat de la SADC du 20 mai, et ensuite de l'Union africaine.
Si notre coopération au développement a été effectivement touchée, j'avais dit le 9 mai dernier que l'Union européenne resterait solidaire des populations et répondrait aux situations d'urgence.
Pour ne donner que quelques références, les populations isolées et fragilisées suite aux dégâts Hubert sur la voie ferrée (FCE) et sur des routes nationales de l'Est ; les usagers du nouveau bac maritime de Saint Augustin dans la région de Toliara, de la route rurale du nord de Sainte Marie, et du pont de Mahajamba dont la construction est en cours ; les personnes détenues qui bénéficient d'interventions d'ONG que nous soutenons; et encore les bénéficiaires des nombreuses actions ONG menées dans l'ensemble du pays savent que l'UE s'est efforcée de rester à leurs côtés et de répondre à leurs difficultés.
Les réflexions pour appuyer certains Objectifs du Millénaire pour le Développement, avec une allocation indicative de près de 29 millions d'€, illustrent là aussi comment l'UE et ses Etats-Membres restent préoccupés des besoins fondamentaux de la population malgache la plus vulnérable.
Bien que la coopération au développement avec les institutions publiques ait été globalement suspendue, les autorités sont conscientes des efforts que nous avons déployés sur certains dossiers techniques, comme celui de la sécurité aérienne, pour expliquer la situation et orienter certaines actions possibles.
L'objectif de l'UE à Madagascar reste la lutte contre la pauvreté, avec un développement économique inclusif ; et la promotion des principes démocratiques, des droits de l'homme, de l'Etat de droit, et de la gouvernance.
En conclusion, si la recherche d'apaisement, de compromis et "d'avantages dans l'avantage commun" est au centre des décisions prises et des actions menées pour sortir durablement de la crise politique, l'UE pourra s'engager sereinement dans une reprise progressive de sa coopération avec les différents acteurs.
Chers amis,
Levons s’il vous plait nos verres à la paix, à la prospérité, à l’amitié et à la solidarité des peuples européen et malgache, de l’Europe et de Madagascar !
Leonidas Tezapsidis
Antananarivo, le 9 mai 2011
www.madagate.com