Votre journal en ligne www.madagate.com a été créé en février 2001. Dix ans déjà  ! Cet anniversaire se fêtera d’une manière que je préfère taire pour l’instant. Dix ans, dans la vie d’un média çà compte énormément. L’ambition de madagate.com a, depuis le début, été de faire figure d’archives de l’Histoire de Madagascar de ce troisième millénaire. La bibliothèque universelle que constitue l’Internet est un support de choix. Car ceux qui ignorent ou « oublient » leur propre histoire, sont condamnés à commettre les mêmes erreurs de ce passé, qui reviendront donc en boucle. L’exemple-type que nous vivons actuellement : ce que Didier Ratsiraka a fait subir à Marc Ravalomanana en 2001 et 2002, celui-ci le fait, en pire, à Andry Rajoelina depuis 2007. Voici les mots qui ont précipité la chute des présidents malgaches élus passés et qui veulent rempiler main dans la main, après avoir fait tirer sur leurs compatriotes le 13 mai 1972 (Tsiranana), le 10 août 1991 (Ratsiraka) et le 7 février 2009 (Ravalomanana). Vive la liberté d'expression (dédaigneuse) qui renverse !
Tsiranana, Ratsiraka, Ravalomanana, Rajoelina
Philibert Tsiranana : « Ataoko tsak tsak zato arivo ! » - j’en éliminerai des centaines de milliers, à l’adresse des révolutionnaires estudiantins (mai 1972).
Didier Ratsiraka : « Tsy hiala aho, na hiodina in-7, in-77, in-777 ianareo ! » - je ne partirai pas puissiez-vous tourner 7, 77, 777 fois, à l’adresse de Zafy Albert et son mur de Jéricho (« Mandan’ny Jeriko ») (août 1991).
Marc Ravalomanana : « Tsapaho aloha ny hery, vao manandrakandrana. Ary tohizo hatramin’ny farany ! » - Soupesez bien les rapports de force avant de tenter quoi que ce soit. Et allez jusqu’au bout, à l’adresse d’Andry Rajoelina et les révolutionnaires Orange (janvier 2009).
Au jardin d’Ambohijatovo, Andry Rajoelina avait dit : « Tenenina foana fa e e e ! » - On a beau lui faire entendre raison mais il n’écoute pas, à l’adresse de Marc Ravalomanana (février 2009). Cette phrase, ces mots vont-ils se retourner contre lui ? L’histoire, qui se poursuivra jusqu'à notre mort inéluctable -et c'est cela la fin du monde pour tout être humain-, nous le dira.
Jeannot Ramambazafy – 24 juin 2011