Hilda Mahajery
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12 août 2011 - Journée Internationale de la Jeunesse
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COMMUNIQUE DE L'UNICEF MADAGASCAR
Les jeunes se mobilisent et lancent un véritable appel à l’action à l’endroit de tous les décideurs à tous les niveaux
Antananarivo, le 12 août 2011. Madagascar a été représenté par Ida Mahajery, Jeune Ambassadrice de Bonne Volonté de l’UNICEF et Tolotraharimanga Ramaroson, Président du Conseil Régional de la Jeunesse de la région Atsinanana, au Sommet de Haut Niveau sur la Jeunesse aux Nations Unies, qui s’est tenu à New York les 25 et 26 juillet derniers.
Ce Sommet a été placé sous le thème « dialogue et compréhension mutuelle » dans l’objectif de promouvoir des idéaux de paix, de respect des droits de l'homme et de solidarité entre générations, cultures, religions et civilisations. Il a vu la participation de plus de 500 jeunes du monde entier à l’issue de laquelle ils ont pris des résolutions interpellant tous les décideurs à tous les niveaux.
Tolotraharimanga et Hilda Mahajery au siège de l'ONU à New York
Les jeunes représentants de Madagascar ont saisi la célébration de la Journée Internationale de la Jeunesse -le 12 août- pour restituer ces résolutions et les adapter au contexte national malgache, au regard de la situation actuelle.
« Madagascar a développé depuis des lustres des politiques, des stratégies, des programmes nationaux et régionaux sur la jeunesse. Des structures - telles que les Conseils de la Jeunesse - ont été mises en place. Mais, toutes ces choses sont restées lettres mortes. La mise en œuvre de ces programmes fait cruellement défaut, et on a souvent tendance à manipuler les jeunes dans le sens où on les utilise pour faire figure de décoration lors d’événements spéciaux ou dans le processus d’élaboration de politiques », a déclaré Ida Mahajery, à cette occasion.
Les résolutions remises par les jeunes malgaches s’articulent autour de plusieurs axes stratégiques, dont essentiellement : (i) l’accès aux services de santé, (ii) l’égalité de genre, (iii) la santé sexuelle et reproductive des adolescents, (iv) l’éducation de qualité, (v) la participation et l’accès à l’information et enfin (vi) l’environnement et le changement climatique. En concertation avec des jeunes issus de diverses organisations et associations, les deux jeunes délégués ont adapté ces résolutions au contexte national et les ont remises aux responsables du Système des Nations Unies à Madagascar à l’occasion de la journée.
«Nous appelons tous les décideurs à tous les niveaux, y compris le Système des Nations Unies, à investir davantage en faveur et avec les jeunes et adolescents. Nous faisons au quotidien face à des défis de taille, qui pourtant ne sont pas pris en compte par les décideurs. Il s’agit entre autres du chômage, de la faiblesse du système éducatif, de l’insuffisance de lois protégeant les adolescents et les jeunes, des grossesses précoces, des problèmes liés au genre, de l’accès limité aux services sociaux, et de la faible participation au processus de décisions qui nous concernent. Nous sommes les mieux placés à connaître notre situation », relève -pour sa part- Tolotraharimanga Ramaroson.
Le Système des Nations Unies, dont l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) et l’UNICEF, dans l’objectif d’encourager la programmation et les investissements en faveur des adolescents et des jeunes, a ainsi pris l’initiative de mettre à la disposition de tous les responsables une base de données et d’informations sur les adolescents et les jeunes, regroupés dans une publication intitulée : « Les Jeunes Malgaches : Faits et Chiffres ».
Officiellement lancée ce jour, cette publication offre une vue générale de la situation des adolescents et des jeunes à Madagascar. Il répond au souci d’offrir à l’ensemble des parties prenantes un outil -basé sur des faits et des preuves- destiné à faciliter la planification et la programmation en faveur de la jeunesse de Madagascar.
Cette publication a pour but de donner un aperçu de la situation des jeunes en rapport avec les grandes thématiques de leur développement, fondées sur leurs droits fondamentaux, à savoir (i) l’éducation, (ii) la santé et en particulier la santé sexuelle et reproductive, (iii) la prévention des IST et du VIH/SIDA, (iv) la protection et (v) les activités sociales et l’accès aux médias. Cette description s’appuie sur les résultats de différentes études qui incluent les jeunes de 10 à 24 ans dans leur population d’enquête. Les études représentatives à l’échelle nationale, telles les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), ont été privilégiées dans la compilation des données.
Hilda face aux journalistes
A Madagascar, les jeunes de moins de 20 ans représentent plus de la moitié (55%) de la population (SOWC 2011). Plus d’une personne sur trois -soit environ 5,7 millions- ont entre 10 et 24 ans, et d’ici 2025, leur nombre aura doublé (ODEROI 2008). En 2010, environ un enfant de 5 à 17 ans sur quatre (24,7%) exerce une activité économique (26,2% chez les garçons et 23,2% chez les filles - EPM 2010). Et d’après l’EDS de 2008/09, parmi les adolescents de 15 à 19 ans qui ont déjà eu des rapports sexuels, la prévalence déclarée des IST au cours de l’année écoulée est de 5,5 % chez les filles et 7,1% chez les garçons.
« En connaissant mieux la situation dans laquelle les jeunes vivent au quotidien, nous saurons mieux répondre aux défis auxquels ils font face », a conclu Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF à Madagascar, à cette occasion.
Cette année est marquée par la célébration des *7 milliards d'habitants* sur la terre, plus précisément au 31 octobre. Le monde n'a jamais connu autant d'effectif de jeunes : les moins de 25 ans représentent 30% de la population dans les pays développés et 60% dans les pays les moins avancés. Dans ce monde de 7 milliards d'habitants, chaque personne doit jouir de droits égaux et d'une dignité égale. Cependant, les femmes, voire les jeunes filles continuent d'affronter très souvent la discrimination et la violence. Investir dans les femmes et les filles est essentiel pour résoudre les problèmes les plus urgents du monde. Quand les filles sont éduquées, elles pourront aider à briser le cycle de la pauvreté. Elles ont plus de chances d'avoir un avenir meilleur. Elles seront un agent de progrès dans leurs familles, leurs communautés et leurs nations.
Afin de mettre en valeur la contribution apportée par les jeunes à la société et les aider à faire face aux défis qu'ils rencontrent, l'Assemblée générale de l'ONU a décidé de proclamer 2010 Année internationale de la jeunesse. Celle-ci a commencé le 12 août 2010 et a officiellement pris fin ce jour, 12 août 2011.
UNICEF MADAGASCAR – www.madagate.com