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Mialy Rajoelina: «Les médisances sont insupportables»

Portrait : Née Razakandisa, Mialy Rajoelina est l'aînée de trois sœurs, mère de deux garçons et d'une petite fille. Ayant obtenu son diplôme du Baccalauréat à l'École Sacré Cœur d'Antanimena, elle a fait des études de finances et de comptabilité gestion en France. Actuellement à la tête de Fitia, elle partage ses moments entre ses enfants et l'association. Son pêché mignon? Le chocolat.  Mialy Rajoelina, Présidente de l'Association Fitia réclame une trêve politique à l'occasion de la Fête de la Nativité. Elle nous livre ses impressions sur la situation actuelle du pays et sa motivation pour les actions de bienfaisance.

Comment vivez-vous la transition. Subissez-vous aussi des pressions ?

Cela va faire trois ans que nous traversons la transition. Je trouve que c'est long et difficile à la fois. Il y a toujours des pressions, des attaques de toutes parts, mais le plus dur à supporter, ce sont les médisances. La virulence de la haine envers ma famille devient de plus en plus ignoble.

Est-ce pareil pour vos enfants ?

On ne le cache pas, le monde des enfants est aussi dur. Porter le titre d'« enfants de président », n'est pas facile à vivre pour eux. J'essaie toutefois de leur apporter une enfance heureuse avec les choses simples de la vie. C'est important pour leur épanouissement. D'ailleurs, nous avons choisi d'habiter dans cette humble demeure et non de vivre dans un palais d'Etat.

Actuellement, il y a une remarque sur la construction de nouveaux hôpitaux. L'opinion publique estime qu'il serait mieux de réhabiliter ceux qui existent déjà. Qu'en pensez-vous ?

A mon avis, la réhabilitation suppose de grands travaux vu l'état des hôpitaux existants. Le bruit, la poussière, la pollution engendrés peuvent nuire encore plus à l'état de santé des patients. Lors de nos récentes visites pour le Noël de partage par exemple, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas assez de lits. Ils se retrouvent avec 2 enfants malades par lit. C'est vraiment désolant.

Pensez-vous que les actions de bienfaisance auxquelles vous vous attelez ont un rapport avec le régime actuel ?

Je ne suis pas là pour soigner l'image du régime, encore moins pour faire joli! J'estime que la Grâce et la Bénédiction que j'ai reçues représentent plus que je ne mérite. Il est important pour moi d'aider autrui à travers mes actions sociales, et surtout cela me permet de garder les pieds sur terre.

Comment voyez-vous les autres organisations qui font aussi des actions sociales ? Comme des concurrentes ?

D'autres organisations et associations œuvrent également dans les actions sociales que je ne considère pas du tout comme de la concurrence. Il y a tant de personnes à aider, à soutenir et chacun a sa motivation.

Est-ce que l'Association Fitia vous accapare ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué?

Une dizaine de personnes travaillent pour l'association et organisent tout le programme. A travers nos actions, nous constatons la misère qui est frappante et cela me touche profondément. Le peu que je puisse apporter soulage ainsi les peines et les souffrances des enfants, notamment, ceux qui sont vulnérables ou frappés par la maladie comme le cancer par exemple. On ne sait plus pourquoi cette maladie touche autant de personnes. Est-ce à cause de l'alimentation, de l'environnement, de l'hygiène de vie?

L'association œuvre-t-elle dans tout Madagascar ?

L'association essaie de toucher les femmes paysannes malgaches. Dans cette optique, nous essayons de démontrer à tous que cela ne sert à rien de s'habituer à l'assistanat. Tant qu'un individu a la force d'agir, il faut qu'il bouge. Les femmes sont très actives notamment dans la campagne, il faut leur donner les moyens de réussir et les soutenir dans ce qu'elles entreprennent. Elles ne demandent que ça.

Quels sont les bons souvenirs à remémorer et les mauvais souvenirs qui vous hantent ?


Je pense que pour pouvoir avancer, il est préférable de laisser de côté les mauvais souvenirs. Les bons souvenirs?  Mon dernier voyage avec la JCI à Bruxelles. C'était une expérience très enrichissante qui m'a permis de grandir. Je remercie les membres de m'y avoir invitée et de m'avoir permis d'évoluer encore plus.  Et bien sûr, la célébration de la fête des mères, c'était à la fois émouvant et surtout très sympathique.

Quelles sont les perspectives de Fitia pour 2012 ?

Toujours faire mieux autant que possible. Maintenant, nous évaluons nos organisations, les points forts et les points à améliorer.

Comment gérez-vous votre emploi du temps entre la famille et l'association ?

Ma priorité reste mes enfants. Je me conforme à leurs horaires et au calendrier. Je les dépose à l'école tous les matins et si je suis disposée, je les prends à la sortie. Notre présence à la maison vaut son pesant d'or pour le bien être et l'équilibre des enfants. Tout ce qui concerne mon travail se fait exclusivement au bureau ou par téléphone. J'essaie toujours de préserver des moments privilégiés avec mes enfants.

Bon nombre de personnes avouent que vous être la Jackie Kennedy malgache. Vos impressions ?

(Rires). Merci du compliment ! Si je le suis, et bien c'est vraiment a une très petite échelle.

Portez-vous des habits de grandes marques comme Christian Dior ou autres?


Je pense qu'on n'a pas besoin de porter de la très haute couture pour se démarquer. Je reconnais que je suis coquette, mais j'aime surtout les vêtements sobres. Et ce que je porte n'a rien à voir avec la collection que vous pouvez trouver dans les vitrines de l'avenue Montaigne.

Avez-vous des loisirs particuliers ?

J'aime lire, on vient de m'offrir un livre qui m'accroche énormément ; écouter de la bonne musique du genre Ray Charles, Michael Buble, Kevin Kern, Omar Akram, sans oublier la tendance actuelle comme Akon.., regarder des films. Quand je voyage à l'extérieur, je me fais toujours une séance de ciné. J'adore ça! Avec les enfants, nous sommes allés voir Tintin dernièrement, c'était excellent!

Un dernier message pour Noël et Nouvel an ?

Que la paix et la sérénité inondent chaque foyer. Que tout un chacun ait la Santé pour pouvoir affronter la nouvelle année.

Propos recueillis par Farah Randrianasolo (L’Hebdo de Madagascar du 23 décembre 2011)

Mis à jour ( Vendredi, 23 Décembre 2011 15:46 )  
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