Julien Razafimanazato
A l’issue d’une rencontre expresse avec l’ancien ministre de l’Education nationale, Julien Razafimanazato, voici ce qu’il faut retenir.
Pour M. Razafimanazato, actuellement président de l’entité Espace de Solidarité pour le Développement (ESD) -signataire de la feuille de route-, la priorité, absolue en matière d’élections, est la tenue des élections législatives. Pourquoi ? « Parce que les représentants du peuple sont seuls aptes à dégager une majorité vraiment populaire. Et c’est cette majorité qui permettra la nomination d’un Premier ministre, dans la logique d’un régime parlementaire. Par la suite, ce PM élu par les membres du Parlement eux-mêmes élus, ne pourra souffrir d’aucune contestation. Ce ne sera qu’après que la tenue de l’élection présidentielle pour se faire. Il faut se rappeler que l’organisation des élections n’est plus le fait de l’administration mais bel et bien la prérogative de la CENIT, avec l’appui technique des experts internationaux et l’aide financière de la communauté internationale englobant l’Onu et l’Ue ».
Pour l’ancien ministre, il n’y a qu’une voie viable pour le retour à l’ordre constitutionnel qui mettra un terme à l’actuelle période transitoire : la tenue d’élections, seul moyen légal de passer de la IIIè à la IVè république. Toutefois, Julien Razafimanazato précise que « ces élections doivent se dérouler dans un climat de confiance et dans un environnement politique apaisé. Or, les diverses manifestations des semaines précédentes démontrent que cela n’est pas encore atteint tout à fait ».
A quel moment ces élections devraient-elles se tenir ? « Il est primordial qu’elles se tiennent en respectant les standards exigés par la communauté internationale. Ses experts ont estimé qu'il faut au minimum 8 mois. Ce qui nous amène, à partir de ce mois de juin 2012, à janvier 2013. Or, à Madagascar, nous ne pouvons pas organiser des élections durant la saison pluviale et cyclonique qui s’étend de novembre à mars. La CENIT a établi un calendrier électoral partiel qui, techniquement parlant, peut rendre possible la tenue d’élections en décembre 2012. Mais quid des paramètres politiques ? Des élections ne peuvent valoir que lorsqu’elles sont respectées par tous… ». Comme on dit donc dans le jargon journalistique : attendre et voir. Mais déjà , Julien Razafimanazato insiste pour que tous les candidats à la présidentielle accepte de signer et de respecter une charte de bonne conduite lors du dépôt de leur candidature respective. Action tout à fait républicaine pour s’assurer encore mieux de la crédibilité de l'élection et de l'adhésion des Malgaches qui iront voter.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy