PAM : Communiqué de presse
LE PAM POURSUIT SON ASSISTANCE AUX ENFANTS VULNERABLES EN DEPIT DU MANQUE DE FINANCEMENT PREVU
Ecole Nomena Tafampi
Antananarivo, 27 mai 2014. Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) poursuit son assistance alimentaire aux enfants vulnérables accueillis dans des orphelinats, centres éducatifs ou de réinsertion sociale et scolaire dans des quartiers défavorisés, grâce aux contributions de ses donateurs. Cet appui, pourtant, risque d’être réduit ou de cesser à la rentrée scolaire prochaine pour cause de manque de financement.
La situation de précarité dans laquelle se trouvent les familles défavorisées s’est aggravée ces cinq dernières années avec les effets conjugués de la crise politique et des aléas climatiques. Les familles nombreuses qui survivent avec moins de 2000 ariary par jour sont les plus affectées. Des parents sont contraints de retirer leurs enfants du système éducatif à cause de la pauvreté.
L’assistance du PAM vise à promouvoir l’accès à l’éducation des enfants les plus démunis, négligés ou maltraités qui ont dû quitter le système éducatif formel ou sont exposés à l’abandon scolaire. Elle consiste à distribuer un repas cuit journalier composé de riz, légumes secs et huile et des produits nutritionnels spécialisés comme le Super Cereal, un mélange de maïs et de soja enrichi en micronutriments. Cet appui contribue à réduire les disparités dans l’accès à l’éducation.
«Il est primordial d’encourager l’accès à l’éducation surtout dans le contexte de vulnérabilité socio-économique actuel. Les parents ont de plus en plus de difficultés à veiller sur leurs enfants. L’assistance non seulement encourage l’accès à l’éducation, aide les enfants à améliorer leur performance scolaire, mais permet également d’alléger les charges parentales. Pour les enfants les plus vulnérables, la ration du PAM est parfois le seul repas de la journée» explique Sœur Marie-Jeannette du centre social St Vincent de Paul Tanjombato.
Le PAM, en collaboration avec une dizaine d’organisations non-gouvernementales et près de deux cents centres, vient actuellement en aide à plus de 33 000 enfants des quartiers défavorisés d’Antananarivo, Toamasina, Toliara et des régions du sud-est de Madagascar. Dans ces structures d’accueil, les enfants se trouvent dans un environnement sécurisé, sont bien accueillis et pris en charge.
Avec l’appui des donateurs, notamment la France, ces enfants continueront de bénéficier d’un repas jusqu’à la fin de l’année scolaire. Cependant, en l’absence de financement, le PAM ne pourra poursuivre son assistance aux orphelins et enfants vulnérables à la rentrée scolaire prochaine. Alors que le taux de scolarisation dans le primaire à Madagascar est passé de 73 pour cent en 2010 à 69 pour cent en 2012, les interventions qui favorisent l'accès à l'éducation comme les cantines scolaires peuvent contribuer à inverser cette tendance.
Afin d’assurer l’accès à l’éducation de 33 000 enfants vulnérables pour l’année scolaire 2014/2015, près de 1.9 million de dollars américains (environ 4,3 milliards d’ariary) sont nécessaires au PAM pour acheter 2 400 tonnes de nourriture.
Le PAM est la plus grande agence humanitaire au monde. Chaque année, le PAM nourrit plus de 90 millions de personnes dans plus de 70 pays.
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L’approche du PAM à Madagascar
Le programme d'alimentation scolaire MEN/PAM dans les Ă©coles du Sud de Madagascar
Le programme d'alimentation scolaire pour les OEV Ă Antananarivo, Toamasina, Toliara et le sud-est de Madagascar
· Le PAM lutte également contre l’exclusion scolaire en fournissant une assistance alimentaire aux enfants les plus vulnérables accueillis dans des centres privés spécifiques. En collaboration avec treize ONG partenaires, le PAM fournit des repas scolaires à 33 000 OEV dans 200 centres situés dans les quartiers défavorisés d’Antananarivo, de Toamasina, de Toliara et les régions du sud-est de Madagascar.
· Cet appui cible les centres offrant une réinsertion scolaire et/ou sociale aux enfants à travers un cursus éducatif formel ou non formel ou une formation professionnelle et ciblant les :
* Orphelins
* Enfants issus de familles monoparentales
* Enfant ayant un parent souffrant d’une maladie chronique grave ou ayant été malade pendant au moins 3 mois sur les 12 derniers mois
* Enfants victimes de maladies chroniques/Enfants affectés par le VIH/SIDA
* Enfants vivant hors du foyer familial - Enfants abandonnés/négligés (ex : enfants de la rue)
* Enfants maltraités – enfants victimes d’abus et d’exploitation
* Enfants en conflit avec la loi (placés par les autorités - Justice - y compris mineurs incarcérés)
* Travailleuses du sexe mineures
* Enfants handicapés vulnérables
Les centres appuyés par le PAM sont variés : centres agréés par le ministère de la Protection Sociale, centres ASAMA, associations, ONGs et congrégations religieuses accueillant les plus vulnérables et exclus du système scolaire.Les évaluations menées montrent que le repas et collation fournis par le PAM contribuent à assurer un taux de fréquentation élevé (supérieur à 85%.
Pourquoi les cantines scolaires?
· Éducation : les repas scolaires encouragent les ménages pauvres à envoyer et à maintenir leurs enfants à l’école. Les repas quotidiens augmentent également les capacités de concentration et d’apprentissage des enfants et, si l’éducation est de qualité, favorisent la réussite scolaire.
· Filets de sécurité (protection sociale) : les repas scolaires agissent en tant que filet de sécurité car ils constituent un transfert aux ménages de la valeur de la nourriture distribuée. Les repas scolaires contribuent ainsi à renforcer les moyens de subsistance et prévenir l’adoption de stratégies d’adaptation négatives, comme le retrait des enfants de l’école pour économiser sur les frais de scolarité.
· Nutrition : les repas scolaires permettent de lutter contre les déficiences en micronutriments, à travers des activités de déparasitage et l’enrichissement des aliments en micronutriments. Le PAM et ses partenaires explorent également l'utilisation de produits frais (fruits, légumes, etc.) afin de diversifier l'alimentation des enfants.
· Production locale : créer un lien entre les petits agriculteurs et les programmes de cantines scolaires permet de soutenir l’économie rurale et contribue à rendre les programmes plus durables (« Home-grown school feeding »).
Une nouvelle approche pour les OEVÂ ?
· En s’appuyant sur les stratégies et priorités nationales et en accord avec son mandat, le PAM élabore actuellement son nouveau Programme Pays, incluant une nouvelle stratégie d’alimentation scolaire (ciblage des enfants et géographique, échelle, etc.).
· Face au problème actuel de déscolarisation, l’alimentation scolaire est un point d’entrée pour la réinsertion des enfants exclus les plus désavantagés, orphelins et autres enfants vulnérables.
· Le PAM recherche des synergies et coordination avec les stratégies du Gouvernement, les autres agences des Nations Unies et les ONG face à l’exclusion scolaire, afin de s’assurer que toute action est pérenne et dans le meilleur intérêt des enfants.
Besoins Financiers appui à l’éducation
Le PAM est entièrement financé par des contributions volontaires.
Afin d’assurer l’accès à l’éducation de 33 000 enfants vulnérables pour l’année scolaire 2014/2015, et de 260 000 enfants à travers les cantines scolaires le PAM a besoin de US$ 5,3 millions (environ 12,2 milliards d’ariary).