Son Éminence le Cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra au Vatican, à Rome
Samedi 9 janvier 2010. Marchant sur la plage d’Amborovy à Mahajanga, près d’un centre religieux, Son Éminence le Cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra, pris d’un malaise soudain, a fait une chute. Il a immédiatement été évacué vers l’hôpital d’Androva où, hélas, il décéda. Il avait 85 ans.
Mardi 12 janvier 2010. C’est en début de soirée, le mardi 12 janvier, que la dépouille mortelle du Cardinal Razafindratandra est arrivée à Antananarivo, venant de Mahajanga. Elle a été transportée dans l’église Saint François-Xavier d’Antanimena où une foule innombrable n’a cessé de défilé depuis.
Mercredi 13 janvier 2010. Le Président de la Transition, Andry Rajoelina, et son épouse, Mialy, à la tête d’une forte délégation du gouvernement dont le Premier ministre Camille Vital, se sont rendus à Antanimena pour se recueillir devant la dépouille mortelle du Cardinal et présenter leurs condoléances à la famille du très regretté disparu ainsi qu’à celle de l’EKAR (Eglise catholique romaine à Madagascar) représentée par Monseigneur Odon Arsène Marie Razanakolona.
Hommage du Président Andry  Rajoelina :
« Avec la disparition de Son Éminence le Cardinal Gaétan Razafindratandra, l’Église Catholique Romaine vient de perdre un de ses dignes Bergers.
Nous nous associons à l’Église Catholique Romaine à Madagascar qui s’incline devant le rappel de ce grand serviteur par le Seigneur Dieu.
La Nation malgache toute entière est également très touchée par la perte de ce patriarche.
L’œuvre de Paix et de Développement de l’Homme par l’Église Catholique Romaine, a été magnifiée par le Cardinal Gaétan Razafindratandra.
Tout au long de sa vie et de son travail incessant avec et pour ses compatriotes, il a toujours su veiller à cette harmonie entre la doctrine de l’Église et les valeurs authentiquement malgaches.
Par-delà son œuvre pastorale, le Cardinal Gaétan Razafindratandra a toujours voulu être aux côtés des plus humbles afin de donner l’exemple vivant du partage et du rapprochement.
En ce moment douloureux, Au nom de la République de Madagascar, de la Haute Autorité de Transition, et en notre nom personnel, nous présentons nos condoléances les plus sincères à l’Église Catholique Romaine.
Puisse l’œuvre accomplie par ce Digne Serviteur de Dieu demeurer à jamais dans la mémoire de la Nation malgache, dans chaque famille et dans le cœur de chaque malgache ».
Vendredi 15 janvier 2010. Après une grande messe à l’École Sacré-Cœur d’Antanimena (ESCA), la dépouille mortelle du Cardinal Razafindratandra a été enfermée dans la crypte de la Cathédrale d’Andohalo. Ce jour-là a été décrété journée de deuil national par le pouvoir de transition.
Parcours du Cardinal Razafindratandra
Né le 7 août 1925, à Ambohimalaza, il a été ordonné prêtre en juillet 1954. Par la suite, Il a suivi des études en sciences sociales, doublées d’une spécialisation en pastorale catéchistique, à l’Institut catholique de Paris. De retour à Madagascar, il a pris par la direction du grand séminaire d’Ambatoroka, à Antananarivo, tout en exerçant des responsabilités au sein des aumôneries des écoles publiques et auprès de l’action catholique. Il est nommé Évêque de Mahajanga en avril 1978, puis Cardinal en février 1994 avant d’être désigné Archevêque d’Antananarivo, en novembre 1994 par le Pape Jean Paul II.
Président de la Conférence épiscopale de Madagascar de 1997 à 2002 -dans un contexte où la présence du Conseil œcuménique des églises chrétiennes à Madagascar (FFKM) dans la vie nationale avait un rôle important dans la vie nationale-, le Cardinal Razafindratandra a fréquemment joué un rôle déterminant de réconciliateur des hommes politiques malgaches.
Jacques Sylla (1946-2009)
A l’époque,  c’était la seconde fois, en moins d’un mois, qu’une journée de deuil national avait été décrétée. La première l’ayant été suite au décès de Me Jacques Sylla où, lors des funérailles de cet ancien Premier ministre et ancien Président de l’Assemblée nationale, le Cardinal Razafindratandra était à la tête de l’office religieux du 30 décembre 2009, à l’Église de Faravohitra.
Jeannot Ramambazafy – Article également paru dans « La Gazette de la Grande île » du 09 janvier 2019