Alors que le président Hery Rajaonarimampianina, lui, s’est abstenu devant l’ONU d’effleurer ou de faire même allusion aux îles éparses malgaches (discours ICI), le Premier ministre mauricien, Sir Anerood Jugnauth (SAJ), lui, est allé de l’avant à propos des îles Chagos et même Tromelin. Extraits en français du discours d’un patriote convaincu et convainquant. C’était le 2 octobre 2015, lors du débat général de la 70ème session de l’Assemblée général de l’ONU.
« J’avais décidé, 12 ans de cela, de me retirer de la politique active. C’est ce que j’ai fait. Mais le destin en a décidé autrement, et le peuple de Maurice m’a renvoyé dans l’arène politique. Nous pensons qu’il est grand temps de compléter le processus de décolonisation de l’Afrique. Les Chagos ont été illégalement excisées du territoire mauricien par l’Angleterre. Cela, dans le cadre de l’accession du pays à l’indépendance, et en violation avec les résolutions prises par cette même assemblée. Les Mauriciens qui habitaient alors aux Chagos ont été expulsés par les autorités britanniques en bafouant les droits humains. Le gouvernement mauricien est particulièrement sensible à leur appel et à leur aspiration légitime.
Je rappelle la décision du tribunal arbitral sous la convention du droit de la mer du 18 mars 2015 a donné gain de cause à Maurice contre l’Angleterre. Cette décision souligne que la création d’une Marine Protected Area par les Anglais aux Chagos, sans le consentement de Maurice, est illégale. Ce tribunal vient ainsi dire que Maurice a voix au chapitre dans le cadre de décisions importantes autour de cet archipel en attendant que celui-ci soit effectivement confié aux autorités mauriciennes. C’est la première fois qu’une instance internationale a reconnu les faits et l’histoire derrière le droit de Maurice de clamer la souveraineté sur les Chagos. Cela vient sans aucun doute confirmer notre position que les Chagos sont et ont toujours été une partie intégrante du territoire mauricien.
Cette décision arbitrale reconnaît qu’en termes de loi internationale, Maurice a un véritable droit sur l’archipel. Et l’Angleterre doit respecter cela. Mais, malgré cette décision très claire, les autorités britanniques semblent adopter une approche différente. Elles ont récemment mené un exercice de consultation en vue du repeuplement des Chagos. Mais les conditions qui y sont rattachées sont, une fois de plus, une violation grossière des droits humains les plus basiques. Je lance un appel aux Etats- Unis, qui utilisent les Chagos comme une base militaire, pour que des discussions soient entamées avec Maurice pour reconnaître l’intérêt de notre pays dans cet archipel. (Ndrl : Dans un très récent discours, le président Barack Obama avait déclaré avec force conviction : «Nous ne pouvons rester les bras croisés lorsque la souveraineté et l’intégrité territoriale d’une nation sont bafouées de manière flagrante»). Maurice ne va pas se laisser faire et va se battre, même s’il faudra pour cela avoir encore une fois recours à des instances judiciaire et arbitrale. Et nous demandons à cette assemblée et à la communauté internationale de soutenir notre pays dans ce combat.
Je souhaite une solution rapide sur ce désaccord avec la France. Cela, dans l’esprit d’amitié qui a toujours animé les relations entre nos deux pays. Nous savons pouvoir compter sur la noblesse de la France et ses idéaux de justice et de fraternité pour que la République de Maurice puisse exercer sa souveraineté effective sur Tromelin. Pour que la paix, la sécurité et le développement durable règnent dans nos pays respectifs, il nous faut agir avec notre cœur. Ce n’est qu’à partir de là que nous pourrons construire le monde dont nous rêvons. Comme l’a déclaré sa Sainteté le François, qui était présent à l’Assemblée la semaine dernière et qui devrait nous inspirer : «Il ne faut jamais oublier que l’activité politique et économique n’est efficace que lorsqu’elle est prudentielle et qu’avant tout, au-delà de nos plans et programmes, nous traitons avec des hommes et des femmes qui souffrent et sont souvent contraints de vivre dans l’extrême pauvreté, privés de tous leurs droits».
Rappel des décisions de l’ONU, le 12 décembre 1979, concernant les îles éparses MALGACHES. Non, Hery Rajaonarimampianina n’est et ne sera jamais un patriote. Seulement un beau parleur qui ramènera, lentement mais sûrement, Madagascar dans un sous-développement de pays recolonisé, sans précédent.
PDF ICI POUR LES ARCHIVES DE L'HISTOIRE
Recueillis par Jeannot Ramambazafy