]
Les quotidiens du 04 Jul 2024
[ Midi ]
[ Express ]
[ Moov ]
Home Accueil A la une Groupe Mahaleo. Bekoto, Charle et Dama, les trois derniers mousquetaires

Groupe Mahaleo. Bekoto, Charle et Dama, les trois derniers mousquetaires

Aujourd'hui, je m'en vais vous parler un peu, en partie, d'un groupe mythique dans le domaine du Malagasy Folk Song. Pourquoi? Pourquoi pas Ă©tant donnĂ© que nous sommes de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration et qu'avant d'ĂȘtre devenus cĂ©lĂšbres, nous nous frĂ©quentions dĂ©jĂ .


Et leur cĂ©lĂ©britĂ© a traversĂ© les frontiĂšres de Madagascar. En 2007, le groupe Mahaleo sera le second groupe malagasy de Madagascar Ă  ĂȘtre montĂ© sur la scĂšne de l'Olympia Ă  Paris, aprĂšs les Surfs (quatre frĂšres et deux soeurs de la famille Rabaraona dĂ©nommĂ©s BĂ©ryls" auparavant) en 1964. Jocelyn Rafidinarivo alias Jean-Louis Rafidy, l'animateur-vedette de la radio Ă  Madagascar y a Ă©tĂ© pour beaucoup... Leurs chansons phares ? "Si j'avais un marteau", "T'en va pas comme ça", "Reviens vite et oublie". En fait, de ces tubes, ils n'en sont que les interprĂštes et non pas les auteurs, et ces chansons ont toutes leur version anglaise. Respectivement : "If I had a hammer", "Don't make me over" et "Be my Baby". A contrario du groupe Mahaleo dont les oeuvres sont issues de la crĂ©ation des membres, et qui n'ont jamais Ă©tĂ© chantĂ©es en aucune autre langue.


Oui, il y a eu des livres et des films ainsi que des tas d'articles sur le groupe Mahaleo. Mais, je vais l'aborder, ici, d'une maniÚre peu coutumiÚre du tout. Il ne s'agit pas de faire une sorte de patchwork avec des mots et des situations mais il s'agit de rendre un hommage jamais lu aux disparus et aux survivants de ces idoles des vieux de jadis et naguÚre, et des jeunes d'hier et d'aujourd'hui. Mine de rien, le nom de Mahaleo existera depuis un demi-siÚcle en 2022. Qui restera-t-il et quel sera l'avenir du groupe Mahaleo devenu un trio désormais ?...


Au dĂ©part, c’est-Ă -dire en 1972, ils Ă©taient sept, tous issus de la rĂ©gion Vakinankaratra, Ă  avoir formĂ© le groupe Mahaleo, ayant Ă©coutĂ© dans le vent le style de Bob Dylan : Bekoto, Charle, Dadah, Dama, Fafah, Nono et Raoul. Nono, guitariste, ne chantait pas, comme Charle le batteur. Raoul Ă©tait le frĂšre de Dama comme Nono celui de Dadah. En fait, mais le terme n'apparaĂźtra que des dĂ©cennies plus tard, Mahaleo est un groupe de “Storytellers”, terme anglais signifiant littĂ©ralement diseurs d'histoire. Non pas conteurs narrant l'imaginaire mais artistes jonglant avec les mots pour raconter la vie des Malagasy au quotidien. Selon un spĂ©cialiste, le “storytelling repose sur le registre Ă©motionnel, ressort qui fonctionne bien pour emporter l’adhĂ©sion”. Vrai ou faux ? Vous connaissez la rĂ©ponse pour peu que vous ayez, un jour, assistĂ© Ă  un concert des Mahaleo. Nous ne remercierons jamais assez le couple Cesar & Marie-ClĂ©mence Paes et Raymond Rajaonarivelo d'avoir eu l'idĂ©e de rĂ©aliser, en 2005, le film “Mahaleo”, du temps du vivant de tous les sept membres. D'une durĂ©e de 102 mn, ce film au style de documentaire, consacrĂ© Ă  la vie du groupe Ă  Madagascar, a reçu les rĂ©compenses suivantes : Grand Prix du Public & Ile d'Argent au Festival international du Film Insulaire de l'Ăźle de Groix en 2005; Prix du meilleur documentaire au 11Ăšme Festival "Regards sur le CinĂ©ma du sud" Ă  Rouen en 2006 ; Étoile de la SCAM (SociĂ©tĂ© civile des auteurs multimĂ©dia) en 2007.

Qu'on le veuille ou non, toutes les chansons Ă©crites et composĂ©es par les auteurs prolifiques du groupe Mahaleo, sont des tubes. MĂȘmes celles et ceux qui ne comprennent pas la langue malagasy, ont Ă©tĂ©, sont et seront -plus que jamais dĂ©sormais- conquis et subjuguĂ©s par le charme de l'intonation et envoĂ»tĂ©s par la musique acoustique, simple mais unique. Toujours imitĂ© jamais Ă©galĂ©. Je fais allusion au groupe dans son ensemble. Sur une scĂšne familiale -ou autre-, on veut ĂȘtre Raoul ou Bekoto ou Dama ou Fafah ou Dadah. Plusieurs formations malagasy ont pris le groupe Mahaleo comme source d'inspiration. Je n'en citerai aucun, ici, afin de ne pas faire de jaloux... Pour en revenir Ă  nos sept magnifiques, voici, pĂȘle-mĂȘle, quelques titres, Ă ... titre d'exemples -et sur un rĂ©pertoire de prĂšs sinon plus de 600 titres-, dont la lecture ramĂšneront un grand nombre de grands-mĂšres et grands-pĂšres actuels Ă  l'Ă©poque d'une adolescence insouciante dans laquelle le quotidien Ă©tait moins alĂ©atoire qu'aujourd'hui pour la grande majoritĂ© :

“Kalon'ny mahantra”, “Andriamanitra Fitiavana”, “Tena fitia”, “Veloma”, “Zanako vavy”, “Ditra”, “Vololona”, “Tsara tso-drano”, “Adin'ny mpivady”, “Somambisamby”, “Adin-tsaina”, “Aleloia”, “Ambohikobaka”, “Andro ririnina”, “Veloma ry Fahazazana”, “Neny”, “Ampela”, “Ampidramo”, “Any ambanivohitra any”, “Aomby”, “Aza manadino”, “Aza misara-mianakavy”, “Embona”, “Berevo”, “Ministra”, “Bozy”, “Dadabe sy Bebe”, “Mamolava”, “Mimoza”, “Mozambika”, “Tsy misy ny doria”, “Fitia vao mitsiry”, “rano sy vary”, “Tena Ftitia”, “Ry zanako”, “Mba misotrosotro”, “Hiaraka isika”, “Ianao”, “Ho avy tsy ho ela”, “Andro ririnina”, “Voasary”, “Mihodinkodina”, “Isekely”, “Hanaraka anao”, “Ralala”, “Rivotra”, “Ry Tompo”, “Solafaka”, “Taxi-brousse”, “Tafaray samy tia”, “Tongava re”, “Tontolo iainana”, “Valim-babena”, “Voakazo voarara”, “Jamba”, “Zakaranda”...

A mon sens, ce sont les chansons les plus connues mais il y en a d'autres, Ă©videmment, et aussi des nouvelles pas encore chantĂ©es en public... Ces titres, citĂ©s plus haut, rĂ©sument les espoirs et les craintes de tous les Malagasy dans leur vie au quotidien, mais le pilier demeure l'Amour (“Fitiavana”) dĂ©crit parfois avec humour. Quelles que soient les circonstances, il y aura toujours une chanson des Mahaleo qui sera fredonnĂ©e du fond du cƓur. De 1972 (et bien avant. Je me souviens de leur premiĂšre entrĂ©e sur une scĂšne. C'Ă©tait au collĂšge Rasalama Ă  Andravoahangy. Ils Ă©taient vĂȘtus et chaussĂ©s comme des paysans et leurs instruments Ă©taient made in artisanat local) Ă  2010, ces troubadours Ă  la drĂŽle d'allure Ă©taient sept. Puis ce fut le dĂ©but des dĂ©parts sans retour. D'abord Raoul qui quitta la planĂšte Terre le 03 septembre 2010; puis Nono qui s'envola le 28 aoĂ»t 2014; Fafah vint les rejoindre dans cet au-delĂ  sans retour, le 20 octobre 2019, suivi quinze jours plus tard par Dadah, le 03 novembre 2019. Les morticoles demanderont encore et toujours, de quoi et/ou comment sont-ils morts? Cela ne sert Ă  rien, ils sont maty, dead, morts. Ces quatre baladins, Ă  contre-courant de la musique rock et disco des annĂ©es 1970, ne reviendront que le jour du Jugement dernier, selon la croyance chrĂ©tienne. Mais il en reste trois.


Trois derniers mousquetaires qui ont la lourde charge d'arriver jusqu'en 2022 pour cĂ©lĂ©brer les 50 ans de l'existence d'un groupe dĂ©cimĂ© de plus de sa moitiĂ©. Il s'agit de: Rabekoto HonorĂ© Auguste, nĂ© le 08 fĂ©vrier 1953, plus connu sous le nom de Bekoto, auteur-compositeur-interprĂšte multi-instrumentiste qui cultive un humour stoĂŻque; Andrianaivo Charle Bert alias Charle, nĂ© le 02 mai 1954, percussionniste assez effacĂ© depuis toujours; Rasolofondraosolo Zafimalahelo dit Dama, nĂ© le 26 mai 1954, auteur-compositeur-interprĂšte multi-instrumentiste, considĂ©rĂ© comme la locomotive du groupe. Il est indĂ©niable que l'atmosphĂšre doit ĂȘtre surrĂ©el et surrĂ©aliste chez ces pappies mondialement connus. Genre pensĂ©e intĂ©rieure : qui de nous trois partira le premier ou encore qui de nous trois restera le dernier ? Non, Mesdames et Messieurs, je ne suis pas cynique. Mais le dĂ©part brusque de Dadah nous a montrĂ© et dĂ©montrĂ© que madame la mort ne prĂ©vient jamais. Elle arrive chez nous comme un voleur “mpamaky trano”, pour vous emporter, vous mais pas vos biens matĂ©riels, sans Ă©tat d'Ăąme. Il est grand temps donc de se rappeler qu'elle viendra pour nous un de ce quatre matins sans crier gare. Lequel de nous osera prĂ©tendre savoir quand et de quelle maniĂšre il quittera cette vallĂ©e de larmes? Aucun. Alors, mince alors : pourquoi tant de haine pour ses compatriotes et autrui sur Facebook ?


C'est un fait : nous avons tous, en gĂ©nĂ©ral -et mĂȘme en amiral qui vient d'avoir 83 ans-, peur de la mort. Seuls les enfants et les insensĂ©s en font fi. Faisons-nous alors une raison en nous disant qu'il n'y a pas de vie sans mort. Imaginez un peu que nos arriĂšres-arriĂšres-arriĂšres grands-parents soient encore de ce monde. Il n'y aurait jamais de place sur la planĂšte Terre ! FrĂšres et amis Bekoto, Charle et Dama : Raoul, Nono, Fafah et Dadah sont passĂ©s de l'autre cĂŽtĂ©. Nous ne les verrons plus en chair et en os mais il faut remercier celui qui a inventĂ© la vidĂ©o. Tous, grĂące Ă  cette technologie, nous avons l'occasion, de nos jours, de les voir et les entendre avec vous n'importe oĂč et n'importe quand, sur scĂšne ou mĂȘme ailleurs.

Je ne sais plus auquel de vous trois particuliĂšrement s'adresse cet hommage peu habituel, il est vrai. Il s'agit du second refrain d'une chanson de Nana Mouskouri, qui date de... 1972 :

Mais, l'un de nous s'en ira le premier,
Il fermera ses yeux Ă  jamais
Dans un tout dernier sourire
Un jour, l'un de nous sera trop fatigué
S'en ira presque heureux le premier
Et l'autre, s'en tarder, viendra le retrouver

Le titre de cette chanson est « Le temps qu'il nous reste ».

Raoul en 1972, photographié par Lucien Rajaonina

Ici, je me tourne vers les autoritĂ©s malagasy actuelles. Me posant en porte-voix des familles et des millions de fans du groupe Mahaleo, je suggĂšre que l'on dĂ©core Bekoto, Charle et Dama, des insignes et titres honorifiques qu'ils mĂ©ritent, de leur vivant. Ici et maintenant et tous les trois ensemble. Qu'en pensez-vous amis lecteurs ? Le titre posthume (ce mot signifierait-il aussi « aprĂšs avoir Ă©tĂ© humain »?), je vais finir par en faire une chanson, ma parole !... Pour l'heure, aprĂšs Fafah, que Dadah repose en paix au cĂŽtĂ© de son frĂšre Nono Ă  Betafo. Et une pensĂ©e profonde Ă  Raoul, le premier des Mahaleo qui s'en est allĂ© vers cet “Habakabaka iny” qu'il chante si bien (“Raha tsy ho eto intsony aho, fa lasa vetivety, lasa mba hitety iny habakabaka iny...” . Ainsi soit-il.

Jeannot Ramambazafy

Mis Ă  jour ( Vendredi, 08 Novembre 2019 05:22 )  
BanniĂšre

Madagate Affiche

 

WMG-Inner Wheel Madagascar. Un partenariat efficace pour la promotion de la formation professionnelle des femmes

 

Christophe Deloire. Brusque décÚs du SG de RSF International, le 08 juin 2024

 

WMG Madagascar. Des serviettes pĂ©riodiques lavables pour les Ă©lĂšves du CEG d’Ambohidrabiby

 

HAJASOA - Raoeliarivelo Hajasoa Pauline, nodimandry ny 28 May 2024

 

GrĂące Marie-Jeanne Ramambazafy teraka Rasoarivony, renin'i Jeannot Ramambazafy. Toa marina fa ny tsara saina sy tsara fanahy no matetika lasa mialoha

 

Mialy R. RAJOELINA. Hommage pour la FĂȘte des MĂšres 2024

 

PentekĂŽsta 2024. FANAHY hoe ?

 

TSIMITOVIAMINIANDRIANDEHIBE GUY RAJAOFETRA (XHI). Fisaorana avy amin’ny vady aman-janany, zafikeliny ary ny fianakaviana iray manontolo

 

LALIE (1976-2024) : Mandria am-piadànana namako amin’ny tsikinao ‘zay


 

«La Passion du Christ». Concert de PĂąques des enfants de l’Orphelinat Saint Paul Antananarivo. Dimanche 14 Avril 2024 Ă  15 heures en la CathĂ©drale Anglicane Saint Laurent Ambohimanoro. ENTREE LIBRE QU'ON SE LE DISE!

CLIQUEZ ICI. MERCI Pour ce Concert de PĂąques, les enfants du Centre -des adolescents Ă  prĂ©sent!-, s’entraĂ...