Le ministre Augustin Andriamananoro passe-t-il son temps à faire du tourisme ?
Â
Sur le bord du Nil qui traverse Le Caire, à l'Est, un Malgache représentant fièrement son pays
Décidément, les langues sont plus pendues que les actions concrètes à Madagascar. La rumeur veut qu’Augustin Andriamananoro, ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies du gouvernement de la Haute Autorité de la Transition, passe son mandat à faire du tourisme. Effectivement, il était absent assez longtemps au moment où le président Andry Rajoelina était en déplacement en Afrique. Mais, car il y a un mais, le ministra Andriamananoro s’activait dans son domaine sur le plan international.
Ainsi, après les Seychelles, il a représenté Madagascar, donc la HAT, au Caire en Egypte. Voici les tenants et aboutissants de cette mission qui ne sera pas la dernière.
 Le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies, Augustin Andriamananoro
Lors de la 28ème session ordinaire du Conseil d’administration de l’Union Panafricaine des Postes (UPAP), qui a eu lieu au Caire (Egypte), les 6 et 7 juin 2009, Madagascar a été représenté par le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies, Augustin Andriamananoro. Cette présence implique indubitablement que la Haute Autorité de la Transition (HAT) de Madagascar, présidée par Andry Nirina Rajoelina est reconnue par l’Union Africaine (l’UA) elle-même.
En effet, l’UPAP est une institution spécialisée de l’UA dans le domaine postal. Par ailleurs, l’article 1 du préambule de la Convention de l’UPAP stipule que « l’Union est composée des Etats-membres de l’Union Africaine qui signent et ratifient la Convention ou y adhèrent ». Dans ce contexte, l’UPAP jouit de relations privilégiées avec l’UA avec laquelle elle conclue en accord et a droit de conclure tout acte juridique.
Il est clair donc, que Madagascar, à travers la HAT, n’est ni au ban de l’organisation continentale ni à la traine des prises de décisions permettant d’améliorer l’harmonisation des politiques et réglementations à la poste ainsi que les stratégies en vue du renforcement du secteur postal en Afrique.
Â
Une vue d'ensemble des participants au Caire. Le ministre malgache est très attentif
A l’issue de cette 28ème session ordinaire, Madagascar, avec les autres Etats membres, a approuvé ce qui suit :
Vision : Etre un réseau postal unique en Afrique faisant partie intégrante du réseau postal mondial et garantissant l’offre des produits et services modernes de qualité en vue de répondre aux besoins de la clientèle.
Mission : Promouvoir dans tous les pays membres des réformes du secteur postal en vue de développer le réseau postal physique, électronique et financier dans tous les pays membres et encourager la coopération entre parties prenantes.
Dans la pratique, cela consistera à  :
- Créer un réseau de contact suffisant et performant et des réseaux intra-africains d’acheminement de courrier ;
- Créer de nouveaux produits et services basés sur les TIC et développer les services financiers postaux en Afrique ;
- Améliorer l’efficacité et renforcer les capacités du Secrétariat général de l’UPAP et des Administrations postales ;
- Créer un territoire postal unique en Afrique ;
- Promouvoir des réformes en vue du développement durable de la Poste.
Â
Une médaille souvenir de cet évènement... postal dédié à la HAT
Le 9 juin 2009, le président de la HAT de Madagascar, Andry Rajoelina, représenté donc par le ministre Augustin Andriamananoro, et au même titre que tous les pays membres a donc participé à la motion de remerciements suivante :
Au moment de la lecture de la motion de remerciement. Instant très solennel
Le Conseil d’administration de l’Union Panafricaine des Postes (UPAP) s’est réuni en sa 8ème session ordinaire, du 6 au 9 juin 2009 au Caire en Egypte.
Ayant noté avec gratitude et satisfaction la disponibilité des autorités égyptiennes à soutenir le Secrétariat général de l’UPAP dans l’organisation de la 28ème session ordinaire du Conseil d’administration ;
Reconnaissant l’environnement favorable de cette session, preuve d’une vision éclairée du pays hôte sur l’avenir des services postaux sur le continent, l’engagement exemplaire de la République Arabe d’Egypte pour le développement et l’intégration des postes africaines ;
Appréciant l’efficacité et l’efficience avec lesquelles le Président du Conseil a conduit les travaux de la 28ème session ordinaire du Conseil d’administration ;
Notant le soutien indéfectible à la fois du Gouvernement de l’Egypte et de l’Administration postale égyptienne ;
Exprime sa profonde gratitude aux autorités de la République Arabe d’Egypte pour l’accueil chaleureux réservé à tous les délégués et à tous les autres participants ;
Adresse ses sincères et déférents remerciements à on Excellence M. Hosni Moubarak, Président de la République Arabe d’Egypte, au Gouvernement, au Ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, le Dr Tarek Kamel, ainsi qu’à tout le peuple égyptien.
INTERVIEW EXCLUSIVE du ministre Augustin Andriamananoro
Qu’est-il ressorti de cette assemblée, pour la Grande île, elle-même ?
« Cinq objectifs ont été adoptés qui doivent être mis en pratique. Voici un volet qui intéresse Madagascar au plus haut point. Il s’agit de sensibiliser les gouvernements à reconnaître la poste comme moteur du développement socio économique ; donner la priorité aux projets sociaux dans les plans de développement national et promouvoir la création d’affaires multiservices dans les bureaux de poste à la fois des zones rurales et urbaines ».
L’ancien ministère des PTT comporte actuellement un département Nouvelles technologies. Quel rapport avec la récente réunion à laquelle vous avez participé en Egypte ?
Â
« Justement, tous les participants sont donc tombés d’accord sur le fait qu’il fallait créer de nouveaux produits et services basés sur les TIC et développer les services financiers postaux en Afrique. Dans la pratique, toujours, il importe de poursuivre la mise en œuvre de projets basés sur les TIC tels que le projet E-Poste Afrique qui faciliteront l’introduction des produits et services électroniques. Cela implique la promotion de la fourniture de services à valeur ajoutées tels que le suivi et la localisation ; l’entrée en étroite collaboration avec la Commission de l’Union Africaine en vue d’identifier et mettre en œuvre des projets postaux phares sur le continent, tels que la connectivité électronique. Dans la Grande île, nous en sommes déjà à l’application avec l’ouverture du secteur à tous les opérateurs, axée sur un cahier de charges précis. Enfin, et cela confirme ce que je viens de dire, les Etats membres sont tombés d’accord sur la nécessité de s’associer à d’autres acteurs en vue de trouver des sources de financement et développer spécialement un réseau financier efficace qui permettra le transfert sécurisé et efficace de fonds des migrants, tout en contribuant au développement socio économique. Actuellement, avec la société Zaïn, la mise en place de centres « Vohik’ala » a été effective. Il faut se rappeler que le premier a été inauguré à Arivonimamo dans le courant du mois de mai, suivi de celle de Diego Suarez ».
Quel avenir pour les Nouvelles Technologies à Madagascar ?
« Ecoutez, la phrase anticipons l’avenir doit être plus qu’un slogan. Elle doit être la base de toute une philosophie pour permettre aux Malgaches de vivre avec ce siècle de l’information en temps réel. En tant que technicien, mon discours ne se veut pas phraséologique. Je préfère l’action plutôt que les belles paroles. En tout cas, la participation de Madagascar à ce genre de réunion est une bonne chose pour le futur. Car crise ou pas, la vie continue et il s’agit de faire l’histoire de notre pays et non plus la subir. Les TIC sont une opportunité pour démontrer que les Malgaches ne viennent pas de la… préhistoire ».
Qu'a dit Napoélon, déjà , du haut des pyramides d'Egypte? " Trois siècles nous contemplent ! ". Du bas de cette pyramide, le ministre Augustin Andriamananoro entend anticiper l'avenir en ce troisième millénaire...
Recueillis par Jeannot Ramambazafy - Journaliste