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Le parapluie Rajoelina et rencontre avec Rossy à Morondava

 

Samedi 13 juin 2009. Constats peut reluisants sur la HAT et interview exclusive de Rossy dans la Capitale du Menabe.

 

Le président de la HAT reçu par le nouveau chef de la région Menabe, Faharo Ratsimbalson au look "Guantanamo"

La ville de Morondava se trouve à 700 bornes d’Antananarivo. S’il faut bien 12 heures de route, un avion ne met qu’une  heure pour la rallier. J’ai fait le déplacement pour couvrir la visite du Président de la HAT, Andry Rajoelina dont je vous propose quelques photos. En passant, il continue toujours d’être entouré de personnes qui posent plus de problèmes qu’ils n’apportent de solutions. Les intentions de ce jeune homme sont louables, formidables même. Il entend sincèrement développer le pays à travers des démarches innovantes. Malheureusement pour lui, une certaine mentalité perfide risque de lui porter un profond préjudice s’il ne réagit pas une bonne fois pour toutes. On aura beau changer les hommes mais les petites magouilles à caractère revanchard et personnel subsistent encore.

Accueil digne d'un Chef d'Etat

C’est ce que j’appelle le syndrome du parapluie Rajoelina. Les incompétents écrasent les vrais travailleurs en mettant tout sur le dos d’Andry Rajoelina. Comme un parapluie. A un problème donné, un autre problème est lancé en réponse.  Rétention d’informations, présence aussi inutile que ridicule, souvent. Abus de pouvoir dès que le président de la Hat a le dos tourné. Mais Seigneur ! Comment peut-on avoir cette faculté de se faire des ennemis pour rien ? Comment voulez-vous que les rumeurs n’aillent pas bon train lorsque c’est sur la place publique qu’on est au courant des déplacements présidentiels ? Le culte de la personnalité est vivace, à l’insu du premier concerné qui va finir à se fatiguer pour des prunes. Car la lutte populaire est loin d’être achevée. Elle n’en est qu’à ses balbutiements. Si certains pensent avoir tous les acquis en leur possession, je vais me charger de les remettre à leur place car il faut que cesse cette culture de l’impunité sous le couvert d’un président de transition dont le rôle n’est pas de jouer les pompiers mais de mener à bien l’entrée vers la IVè république. Mais étant donc entouré de personnages de cour qui parlent beaucoup plus qu’ils n’agissent réellement pour l’intérêt de la transition, Andry Rajoelina va finir par commettre des impairs qui seront vite récupérés pour envenimer une situation déjà pas confortable.

Bain de foule morondavien

Et, actuellement, on a la sale impression qu’Andry Rajoelina a du mal de se défaire de personnages qui ne cessent de mettre des bâtons dans les roues d’un processus fragilisé par le manque de communication. Il est jeune, il est beau. On le sait déjà assez, pas la peine d’en rajouter et ce n’est pas l’essentiel. Il importe de jouer la transparence et d’agir en temps réel pour démontrer en actions ce que ne cesse de déclarer Andry Rajoelina dans ses discours. C’est-à-dire : le changement de mentalité, l’efficacité, ne plus attendre les ordres. A ce dernier sujet, force est de constater que la majorité des hauts « cadres » d’Ambohitsorohitra se la joue perso.  Il faut reconnaître ses limites et laisser les professionnels agir au lieu de s’inventer des excuses minables au nom d’Andry Rajoelina. Malheureusement, pour ces gens qui se targuent d’être des combattants de la première heure, reconnaître leurs fautes, c’est risquer de perdre leurs avantages matériels incompatibles à leur inefficacité. Résultats : le Tgv peine, peine, peine. Si aucune décision drastique n’est prise d’ici quelques jours pour dégager la voie, la locomotive même va s’aiguillier d’elle-même dans une voie sans issue. Au final, Andry Rajoelina sera le seul fautif. Aussi, en l’état actuel des choses, un homme averti en vaut quatre. Et ce n’est pas parce que j’ai lutté au côté du peuple opprimé que je vais me taire pour les beaux yeux d’X, Y ou Z.

 

Discours énergique mais que les proches collaborateurs suivent effectivement le mouvement dans des actions positives

Un adage malgache dit : « Ny olona tiana no tenenina » (Ce sont les gens qu’on aime que l’on avise). Car, les beaux parleurs, eux, vous tuent à petit feu. Aussi, qu’Andry Rajoelina agisse en conséquence et ne se laisse pas endormir par des actions trop belles pour être vraies et surtout efficaces. Déjà, il est faux de dire qu’il est inaccessible. Ce sont ces tristes personnages qui le gardent comme s’il s’agissait de leur trésor à eux tous seuls ; Bref, vous voyez le topo. Tous, ils prétendent être le bras droit d’Andry Rajoelina, hors sa présence. Qu’ils sachent une chose : Andry Rajoelina est le président d’une large majorité des Malgaches et non une gravure de mode. Le meneur, c’est lui. Il ne doit pas être le mené. Au temps fort des dérives de Ravalomanana, il est le seul à avoir osé se lever, à réagir au péril même de sa vie. Où étaient ces gens à ce moment, hein ? Tapis dans l’ombre en attendant de sauter sur l’occasion en cas de réussite du mouvement. Dans le cas contraire, Andry Rajoelina aurait fini comme le Général Fidy. En prison, tout seul.Il importe que tout ce beau monde soit honnête envers eux-mêmes et envers ce jeune homme qui n’a jamais eu froid aux yeux, face à l’esprit démoniaque qui habite toujours Marc Ravalomanana.

 

Le chant de la lutte, "Iny làlana iny" : de gauche à droite : la ministre du Tourisme, le SG de la présidence, le ministre de la Décentralisation, le nouveau Chef de Région Menabe installé officiellement, le président de la Haute Autorité de la Transition

Moralité : attention, l’ennemi vient toujours de l’intérieur et à bon entendeur salut ! Dernière lubie des pro-Ravalomanana, dictée des meneurs au bout du rouleau : ne pas dresser le drapeau national pour la fête de l’Indépendance. Pour eux donc, le 26 juin a aussi été acheté par Ravalomanana ? Or que ce dernier a osé dire, à propos des tristes évènements de 1947, qu’il n’était pas né à l’époque et que cela ne le concernait nullement. Et le sieur Jean Louis Rakotoamboa (Mfm) d’affirmer que « ce sera une célébration unilatérale » et qu’il « avisera les diplomates de ne pas y participer ». Il faut plaindre ses descendants. C’est notre fête nationale depuis 1960 et, dans 60 ans, elle le demeurera encore. A ce moment-là, il n’y aura vraiment plus de Marc Ravalomanana qui célèbrerait ses120 ans. Ce qui est très utopique. Allons, allons, il faut voir plus loin que le bout de son nez.

Après cette mise au point nécessaire des réalités qui prévalent, voici l’interview de Rossy, effectuée donc le samedi 13 juin 2009 à Morondava.

Alors Rossy, çà va ?

Ouais, çà va. Il y a de l’ambiance, la ville bouge, les jeunes sont venus en nombre et puis, ma foi, la démocratie continue à s’installer dans le pays, donc on fait la fête partout.

Tu comptes rester ici, car çà fait un bon bout de temps que tu es à Mada ?

J’ai déjà dit à tout le monde que mon principal combat, actuellement, c’est de faire rentrer tous les exilés dont je fais partie et s’il n’y a personne  qui parle pour les autres, c’est quand même injuste car on a passé plus de sept ans ensemble en exil. Donc, mon combat actuel est que, si tout le monde rentre, je rentre avec eux. Et tant qu’il en reste encore qui ne peuvent pas rentrer au pays tranquillement, je serais encore là-bas. Mais je n’ai qu’une envie, c’est de rentrer définitivement au pays.

Comment trouves-tu la situation, actuellement, parce qu’il ne reste plus que 16 mois à peine de transition ?

Moi je trouve qu’on devrait aller encore un peu plus vite. Et je trouve qu’on a perdu beaucoup de temps sur les formalités. Tout le pays, maintenant -c’est acquis, il n’y a plus à discuter-, Madagascar est calme ; toutes les institutions sont opérationnelles. J’ai fait le tour de Madagascar, j’étais à Fianarantsoa, j’étais à Diego, j’étais partout, les gens ne demandent qu’à travailler. Il n’y a pas de grève, il n’y a pas de blocage nulle part, sauf les manifestations des pro-Ravalomanana à Tana. C’est normal, ce sont les employés de Tiko, ce sont les quelques personnes qui attendent encore le retour de leur chef, mais je trouve qu’on devrait aller plus vite, amnistier tout le monde, passer aux élections et puis bastà. C’est mon souhait.

Donc, ici, à Morondava, il n’y a pas de manifestations comme celles de Magro à Tana ?

Il n’y a rien de cela. Dans tout Madagascar il n’y a rien. J’ai fait le tour du pays. On a eu 30.000 personnes à Majunga, on a fait plus que çà à Diego et Fianarantsoa. C’est calme, tout le monde veut travailler ! Tout le monde accepte l’autorité qui est en place actuellement. Et je me suis fait un devoir de ramener chez eux tous  les détenus politiques libérés, avec la Haute autorité, et c’était la liesse partout ; Il n’y a pas eu de contestations, il n’y a rien eu. En fait, il n’y a que quelques menus opposants à Tana qui, je pense, sont payés. Mais je suis un démocrate, je respecte les gens mais, quand même, tout ce qu’on a fait jusqu’à présent, c’est pour virer ce pouvoir autocratique et voleur. Donc, il n’y a pas question qu’il revienne à Madagascar pour l’instant. Qu’il fasse comme les anciens. Ratsiraka a fermé sa gueule pendant sept ans avant de parler. Voilà : chacun son tour !

Dernière (bonne) nouvelle de ma part : je suis en train de réaliser un DVD vidéo intitulé : « Melting Rossy à Morondava ». Avec cette interview exclusive. Où se le procurer ? Vous le saurez en temps opportun. Quant à mon ouvrage sur Ravalomanana 2002-2009 : patience…

Textes et photos :

Jeannot Ramambazafy – Journaliste

Morondava, le samedi 13 juin 2009

Mis à jour ( Mardi, 16 Juin 2009 10:24 )  
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