Communiqué du ministère des Affaires étrangères français
Madagascar : seconde session de négociations à Maputo (25 août 2009)
La France a eu l’occasion de saluer les accords qui ont été signés à Maputo, le 9 août dernier, sous l’impulsion de plusieurs médiateurs, dont le président Chissano, entre les principales mouvances politiques malgaches. Ils marquent l’esprit de réconciliation et le souci de l’intérêt général nécessaires à une sortie de crise consensuelle et durable à Madagascar, soutenue par la communauté internationale.
Il importe maintenant que ces accords sur les principes, les dispositifs et les objectifs de la transition soient mis en œuvre de façon rapide. Ce nécessaire rétablissement d’un fonctionnement démocratique des institutions malgaches passe par la formation d’un Gouvernement d’union nationale et la désignation des personnalités qui conduiront la transition malgache aux postes de haute responsabilité.
C’est l’objet de la seconde session de négociations qui s’ouvre aujourd’hui à Maputo, sous la direction du Président Chissano.
Premier partenaire de Madagascar et membre du Groupe international de Contact (GIC), la France y sera représentée en qualité d’observateur. Elle souhaite que ces négociations se déroulent dans le même esprit constructif que celui ayant présidé à la première session, début août. Durement affecté par cette crise qui se prolonge, le peuple malgache attend également leur succès, qui permettra notamment le plein retour à Madagascar des partenaires extérieurs au développement.
Le 25 août 2009
Ministère des Affaires étrangères et européennes
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 MAPUTO, le 25 août 2009
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Ratsirahonana Lala Ratsirahonana, Général Ramakavelo, Ny Hasina Andriamanjato
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L'arrivée de Didier Ratsiraka
L'arrivée de Marc Ravalomanana
Et voilà ! L’esprit retors et les alliances dénaturées des politiciens en général, malgaches en particulier, ont refait surface. Pour tenter d’écarter Andry Rajoelina du poste de Président de la Transition qui va, alors, devenir très incisive, très conne et rallongée à outrance, Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Marc Ravalomanana, ceux qui se sont mutuellement évincé, se prêtent main forte. Et les arguments sont tout simplement rétrogrades. De Didier Ratsiraka : « Il faut que le Premier ministre soit Merina. Si Andry Rajoelina, merina, est maintenu, il y aura un déséquilibre ethnique ! ». De Marc Ravalomanana : « C’est moi qui ai été évince. C’est donc à moi que reviens de désigner mon successeur ! ».
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le Professeur Zafy Albert Ă gauche
Zafy, lui, suit le courant. Il sait pertinemment à qui doit revenir cette place. En 1991, il a conduit la lutte contre Ratsiraka. Et c’est lui -et non pas le Général Rakotoarison alias Voaibe- qui est devenu président de la Haute Autorité de l’Etat (HAE), avant d’être élu président de la république au second tour face à Ratsiraka. Mais Zafy ne s'est pas empêché de susurrer que "ce n'était pas obligé non plus qu'Andry Rajoelina soit le président de la transition"... Cet article servira d’archives pour plus tard. Mais ces anciens présidents qui ont tous été éjectés de manière peu honorable pour eux, sont-ils conscients qu’en s’entêtant, l’armée va finir par faire un réel coup d’Etat ? Est-ce l’objectif caché ? Quelque part, il yen a déjà qui ont l’espoir qui fait vivre les imbéciles. Mais si le peuple qui a lutté est bafoué, ce seront Chissano and Co qui seront les coupables. Déjà que le Darfour -sur le continent- est toujours en guerre, que connaissent-ils de la mentalité malgache insaisissable d’ilien ?
Ratsirahonana et Manassé Esoavelomandroso. Au fond, penché, le confrère Grégoire Pourtier de Rfi
Andry Rajoelina, en tout cas, a tenu tĂŞte et a Ă©tĂ© ferme. Il a l’avantage de la jeunesse Qui veut et qui peut. Qui sera le plus ridicule au final ? Quelle crĂ©dibilitĂ© donner aux pappies dont l’avenir se trouve derrière eux ? Zafy, 82 ans, Ratsiraka, 73 ans ans, Ravalomanana, 60 ans en dĂ©cembre prochain. Et quel âge ont aussi les « amis » Chissano et Kodjo, ancien prĂ©sident du Mozambique et ancien SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OUA, ce club de vieux dictateurs ? Je pense que c’est leur dernier baroud d’honneur, un tout pour le tout. Zafy, lui, peut ĂŞtre assurĂ© du poste de prĂ©sident du Conseil national de rĂ©conciliation. Mais pour les deux autres, la majoritĂ© des Malgaches Ă Madagascar n’acceptera jamais. Je connais mon pays, j’y vis et je cĂ´toie les gens jusque dans les ruelles. Il commence Ă en avoir vraiment marre d’être laissĂ©s-pour-compte alors que ce sont eux que l’on va appeler aux urnes. Beaucoup se dĂ©fendent de ne pas faire de la politique, mais ils suivent de près l’évolution de la situation. Ils sont mĂŞme sur le qui-vive. Et croyez-moi, la formation subite d’entitĂ©s pro-ceci ou pro-cela ne dit rien qui vaille au cas oĂą. Â
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Les généraux Ramakavelo et Randrianafidisoa alias Fidy
Andry Rajoelina a donc posé, en tout premier préalable, son maintien là où il est. Il a tellement menacé de stopper la suite des négociations que les tables rondes à huis clos ont cessées durant deux heures. Il était 15h là -bas. Second préalable d’Andry Rajoelina accepté par tous : pas de huis clos entre eux, les quatre chefs de file, « car c’est de l’avenir de Madagascar dont il est question », mais chaque chefs devra être assisté par sept membres de sa délégation. Au moment où j’écris cet article en ligne, les  négociations ont repris. Il faut tout de même se demander si c’est vraiment le bien du peuple que certains politiques malgaches veulent. Il était question de partage de responsabilités et non de fauteuils. En quelques mois, à la tête de la HAT, « le putschiste » a prouvé qu’il pouvait faire marcher le pays. Les fonctionnaires viennent juste de recevoir leur paie. Par ailleurs, et c’est ce qui est paradoxal de la part de certains journaux locaux, avant même le départ pour Maputo, ils ont écrit et crié : « vide au sommet de l’Etat ! ». Parce que le Premier ministre Monja Roindefo est dans la capitale mozambicaine. Il faudrait savoir, hein ?
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L'attente : Jean Lahiniriko, Andry Rajoelina, Général Fidy, Ny Hasina Andriamanjato, Nadine Ramaroson
Alors, si déjà là -bas, les Malgaches ne s’entendent pas entre eux, pour l’intérêt suprême de la nation, qu’est-ce que cela sera une fois rentrés au pays. En vérité donc, je vous le redis : nommez Joachim Chissano Premier ministre de la Transition. Il n’est pas merina et vive la souveraineté internationale ! Alors là , Andry Rajoelina sera accepté pour poursuivre sa mission qui est d’aboutir à des élections libres équitables. Pour l’heure, nous sommes tous dans l’expectative, car, au moment où je vais mettre cet article en ligne, les négociations ont encore été suspendues (vers 19h là -bas). Aussi : patience. Mais la nuit sera extrêmement longue jusqu’à demain (qui est un autre jour), dans l’attente de la validation ou non d’Andry Rajoelina en tant que président de la transition pour les mois à venir. Vous avez là l’art sublime des dirigeants malgaches des I, II, IIIè république à compliquer les choses, en déviant des objectifs finaux quand çà ne leur convient pas personnellement. Voilà pourquoi Madagascar est toujours un pays en voie de sous-développement très avancé. L’AGOA va-t-il assurer l’avenir des Malgaches de 2025 ? Tous des égoïstes !
Une authentique foire d'empoigne. En tout cas, si Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, ennemis politiques jurés, se donnent la main pour tenter d'écarter Andry Rajoelina, ce n'est pas une question de "cause côtière" mais la honte qu'un jeunot, "putschiste" de sucroit, pourra mieux faire qu'eux deux réunis. Alors, tant pis pour le peuple. Seigneur, à quoi tient le devenir de Madagascar ? Mais au point où en sont les choses, Andry Rajoelina n'a qu'une solution : tenir le "ballon", ces pappies vont finir par se fatiguer, c'est-à -dire à écouter la voie de la raison dictée par le peuple dont ils semblent se foutre éperdument, au soir de leur vie cahotique. Sinon, à cause de Chissano and Co, l'armée va réellement prendre les choses en main. Avec pour seul chef, le peuple malgache. Alors, analystes de tous bords, arrêtez les conneries : c'est à Madagascar que tout va se passer et non à travers les pseudo-sondages de Topmada dont les jeunes initiateurs semblent tout ignorer du parcours de Manandafy bien avant 1972. A bon entendeur, salut.
Jeannot Ramambazafy