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Mgr Odon Razanakolona : comment égarer encore plus des brebis qui le sont déjà

Monseigneur Odon Marie Arsène Razanakolona

En mon âme et conscience de chrétien (et non crétin), je ne pouvais pas passer sous silence la défection totale, sur le plan éducatif, de Monseigneur Odon Marie Arsène Razanakolona. Il ne s’agit pas pour moi de tirer sur « l’Archibishop » d’Antananarivo pour le plaisir, comme le font certains, pour prouver qu’ils existent. Non, mon propos part de la logique et du rôle même d’un chef d’église. L’Eglise catholique romaine qui plus est, et qui compte un nombre très important de « fidèles » à Madagascar.

En 2006, à la veille de l’élection présidentielle de décembre, Mgr Odon Razanakolona avait déclaré que « le rôle de l’Eglise se limite à rappeler aux citoyens qu’il est de leur droit et devoir d’aller aux urnes, et de choisir le candidat avec une grande réflexion pour éviter les remords après le scrutin ». Cela entre dans le domaine éducatif de ses attributions. Je répète : le rôle de l’église se limite à rappeler aux citoyens leurs droits et devoirs. Très bien.

26 juin 1960 à Mahamasina (Imahamasina est le nom exact de la pierre qui rend sacré, toujours présente là). Premier défilé militaire avec Philibert Tsiranana et un... Français. En fait, cela n'annonçait rien de bon mais déjà un drapeau, un hymne national, un Command-Car

Qu’est-ce qu’un citoyen sinon une personne appartenant à une Nation donnée ? Quels sont les symboles incontournables d’une Nation ? Un drapeau et un hymne national. Or, ces deux symboles émanent, pour Madagascar, d’une république déclarée le 14 octobre 1958. Et le retour de l’Indépendance a été marqué, le 26 juin 1960, par un défilé au stade de Mahamasina dirigé par le président de l’époque, Philibert Tsiranana.


26 juin 1973 à Mahamasina : saluant, le Général Gabriel Ramanantsoa à qui Philibert Tsiranana avait remis les pleins pouvoirs en mai 1972. J'avais 19 ans et j'étais bien là

 

26 juin 1995 sur l'avenue de l'Indépendance. Extrême droite, le président Zafy Albert; extrême gauche, le premier ministre Me Francisque Ravony au côté de Mme Thérèse Zafy

 

26 juin 1997 à Mahamasina. retour de l'Amiral Didier Ignace Ratsiraka, après 5 ans d'exil silencieux en France

2002. Premier 26 juin à Mahamasina pour le président Marc Ravalomanana non reconnu par l'OUA et la France. A l'extrême droite, le garde du corps d'origine allemande et camerounaise, Jean Marc Koumba qui a été brutalement viré par Ravalomanana en 2005

Jusqu’à la fin des temps -c’est-à-dire jusqu’à votre mort-, le 26 juin sera toujours fêté, quel que soit le dirigeant. Il y a eu Philibert Tsiranana, le Général Gabriel Ramanantsoa (lors de la Transition de 1973), Didier Ratsiraka (deux fois), Albert Zafy (26 juin 1995 sur l'avenue de l'Indépendance), Marc Ravalomanana et, actuellement, Andry Rajoelina pour cette actuelle période transitoire. La célébration du retour de l’Indépendance de la Grande île ne doit jamais s’associer à une personne, une personnalité. Les vrais Malagasy ont eu des ancêtres qui ont sacrifié leur vie pour tenter de défendre leur liberté contre les colons français. Ce fut le pot de terre contre le pot de fer mais il faut admettre que la liberté ne s’offre pas comme un cadeau mais s’arrache au prix d’une vie.

26 juin 2013, au bord du lac Anosy, avant d'entrer dans le stade d'Imahamasina. Le Général Lucien Rakotoarimasy, ministre des Forces Armées Malagasy, le Président de la Transition, Andry Rajoelina. Et toujours le même drapeau, le même hymne national, le même Command-Car

La France et les Européens en général, en tronquant l’Histoire, ont créé une mentalité d’assistés. Tout est écrit et dit comme si l’Indépendance était un cadeau, après 64 ans d’annexion et de colonisation (1896-1960). Le pays était indépendant et sa souveraineté reconnue par les grandes puissances avant 1896 : Angleterre, Allemagne, Etats-Unis. Il suffit d’ouvrir des livres d’histoire hors de France. Après Andry Rajoelina, il y aura un autre dirigeant qui sera suivi d’un autre et ainsi de suite. Mais le 26 juin restera avec les mêmes couleurs du drapeau, le même hymne national.

Que les politiciens ne viennent pas, on s’en contre-fiche. Ils n’ont jamais éduqué les Malagasy. Mais ils vont tous accourir, sinon se bousculer à l’ambassade américaine, le 4 juillet 2013. Pour démontrer quoi ? Qu’ils sont plus américains que Malagasy ? Et il en sera ainsi le 14 juillet à la résidence de France. Comment ne voulez-vous pas que la Communauté internationale ne montre que du mépris vis-à-vis de tristes et grotesques personnages que sont les politiciens de Madagascar ? Ne respectant pas leur propre fête nationale, ils attendent et espèrent impatiemment leur invitation pour l’Independence Day. Si Brett Bruen est encore là, il n’a qu’à inviter personne. Mais ils seront invités selon la logique d’affaiblissement de la mentalité.

Pour en revenir à Mgr Odon Razanakolona, on pourrait passer l’éponge sur son utopique histoire de sommet à quatre. Car la réconciliation c’est aussi de l’amour. Mais son absence à Mahamasina est inexcusable et il faut que le Pape François soit mis au courant de cet état des choses. Il a failli à sa mission. Car comment apprendre et faire comprendre l’amour du prochain si on méprise soi-même sa fête nationale ? Comment peut-on prétendre aimer son prochain, ses compatriotes avec un cœur rempli de haine et de mépris envers les autres? L’Amour, c’est la justice et l’honnêteté. Que la Fjkm ne soit pas représentée, tout le monde sait que cette église a été pourrie et corrompue par Ravalomanana et ses milliards.

Mais le plus grave est que Mgr Odon est actuellement le président du FFKM (Conseil œcuménique des églises chrétiennes à Madagascar). S’il n’est pas venu, les autres n’ont fait que lui emboîter le pas. Non content de ce mépris pour la Fête Nationale Malagasy, voilà que l’église -dont le rôle se limite à rappeler aux citoyens leurs droits et devoirs- s’implique totalement dans la politique. Avec ce fameux sommet à quatre. Et puis quoi encore ? Aussi, si Mgr Odon Razanakolona est traité de prélat corrompu par certains médias, il le mérite, par son comportement aussi scandaleux que la pédophilie au sein de l’église catholique romaine qui n’avait pas besoin d’un Monseigneur comme lui.

Il est temps que le Pape François le rappelle à l’ordre. Ne nous étonnons plus si les sectes foisonnent à Madagascar. Mgr Odon n’a aucune crédibilité. Au lieu de sauver les âmes et enseigner le civisme, il sème la zizanie et ne tient aucunement son rôle d’Archevêque d’Antananarivo. Je ne défends pas Andry Rajoelina, je défends cette fête qui fait de moi un Malagasy. Sinon mieux vaut changer de nationalité vite fait. Marc Ravalomanana, le protestant, à réussi à faire dresser le drapeau américain par des gens incultes et il a inculqué le non dressement du drapeau national malagasy depuis 2009, à l’approche du 26 juin. L’Histoire retiendra son nom dans ce domaine. Mais pire encore, ses fanatiques ont également osé profaner, en son nom, la date du 29 mars, en 2010. Avec un prélat comme Mgr Odon Razanakolona, qui fait des trucs pas catholiques du tout, beaucoup préfèrent changer de religion, tellement ils se sentent égarés dans cette politisation, dans ce manque flagrant du devoir éducatif de l’église catholique romaine, à cause de lui. Il y a bien une raison si le Pape Jean-Paul II a créé les Journées Mondiales de la Jeunesse.

RAPPELS

Dans l’église catholique, l'archevêque est un prélat qui bénéficie, en vertu d'anciens privilèges attachés à son diocèse ou d'une décision pontificale, d'une dignité supérieure à celle d'un simple évêque. Son rôle est essentiellement d'organiser la coopération entre les diocèses, mais il n'a pas d'autorité à proprement parler sur les diocèses de sa province autres que le sien. Mgr Odon Razanakolona a plus que dépassé les limites de ses attributions. Qu’on prévienne le Pape François ! Car l’archevêque catholique Odon Razanakalona n’a et n’aura pas l’étoffe de l’archevêque anglican Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix en 1984. Si tel est le rêve caressé par Odon Marie Arsène Razanakolona, il pèche déjà par orgueil. Madagascar ne sera jamais l’Afrique du Sud qui a terrassé l'arpatheid grâce à Nelson Mandela.

Jeannot Ramambazafy – 28 juin 2013

Mis à jour ( Samedi, 29 Juin 2013 09:32 )  
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