Une des dernières photos de Mme Razakandisa Ramarofidy et de sa fille en public,
lors d'une action en faveur des filles-mères et à l'occasion de la Fête des Mères 2011 -CLIQUEZ ICI-
Certes, je ne suis pas Mialy Rajoelina mais, pour une fois -qui n’est pas coutume-, je me mets à sa place de fille aînée d’une maman très discrète, trop discrète au cours de ses 58 ans d’une vie pourtant passionnante, toujours à la pointe de l’innovation. Qu’est-ce qui a guidé ma démarche ?
Tout simplement parce que j’ai moi-même 58 ans et que ma propre maman est décédée dans les mêmes circonstances à l’âge de 57 ans, en 1977. Leur trait commun : une force de caractère en acier trempé derrière cette discrétion qui devenait agaçante, parfois. Certains allaient même jusqu’à parler de personne « hautaine ». Or, paradoxalement, elles étaient toujours très affairées, à l’écoute des autres, très loin de l’hypocrisie et des chichis ridicules. Très bizarre que cela, a priori, mais très efficace dans la vie en société. Etre authentique en raisonnant avec la tête et en agissant avec le cœur : voilà le secret d’une vie bien remplie qu’elles nous laissent en héritage. Un legs qui n’a pas de prix.
Il ne s’agit en aucun cas de regrets style « maty vao Ra-Malala » (les Malgaches comprendront). Mon grand regret aurait été de ne pas avoir publié cet éloge. Et ç'en est même devenu un devoir incontournable. Pour une fois qu’il faut vraiment servir à quelque chose, n’est-ce pas ? Dieu nous les a prêtées, Dieu nous les a reprises. Nous sommes tous des morts en sursis, mais nous feignons souvent de l’ignorer. En tout cas, de nos deux mères, aujourd’hui parties vers un monde meilleur (à ce qu’on dit), nous avons retenu des leçons de droiture, de franchise, de sincérité et d’amour pour autrui. Le leitmotiv « Ny Soa atao Levenambola » de l’Association Fitia, fondée et présidée par Mialy Rajoelina, n’est pas le fruit du hasard. Et il se reflète à travers toutes les actions concrètes menées depuis 4 ans maintenant.
Certes, il y aura toujours des esprits dérangés, sinon maléfiques, qui diront des choses ignobles. Certains iront même jusqu’à me traiter de « m’as-tu vu », voire de fou. J’en suis sûr et… certain. Mais à cela, nous répondrons toujours par ce que nos mamans respectives nous ont inculqué : poursuivre sans relâche nos actions pour le bien commun et celui du grand nombre, dans la mesure du possible, en priant pour ces créatures qui ne savent pas ce qu’elles font. Voilà . Voici donc un éloge dédié à Nicole Razakandisa Ramarofidy dont les souffrances ont cessé par la volonté divine. Il y aura toujours une part de vérité quelque part, à travers ce qui suit.
Jeannot RAMAMBAZAFY – 24 octobre 2012
Epouse, Mère, Grand-Mère, Marraine ou amie … tu as été tout cela pour nous et tu le resteras.
L’énergie extraordinaire qui t’a animée tout au long de ton existence et qui - même dans la maladie -ne t’a pas quittée est à présent un trésor pour nous tous.
C’est dans cette énergie que nous puisons pour faire face à ta disparition et au vide immense qui s’est installé en nous.
La multitude des souvenirs qui s’entrechoquent dans ma tête est la preuve à la fois de l’importance que tu avais dans ma vie et de la richesse de ce que tu m’as apporté.
Je me souviens d’être un jour entrée dans ta chambre d’hôpital – tu venais d’apprendre que tu souffrais de cette horrible maladie – et t’avoir découverte en larmes … pour ensuite me dire une phrase que je n’oublierai jamais : « tu as comme moi le don de pouvoir être heureuse ».
Si je le suis, Maman, c’est grâce au bagage empreint de tendresse, d’amour et de fierté que tu m’as transmis depuis ma naissance et sans jamais flancher.
J’ai été dure parfois, bête souvent, insolente même … tu m’as toujours accordé ton pardon avant même que je ne te le demande. Tes remarques et tes questions lucides par contre m’ont fait avancer, et c’est en te regardant te battre que j’ai appris à ne jamais me laisser aller.
Merci ma petite Maman, repose en paix et sois certaine de toujours rester vivante en moi.