En fait, c’est à Madagascar Tribune qu’il a eu toute latitude pour s’exprimer pleinement. D’ailleurs, il le dit : « C’est à Madagascar Tribune que j’ai commencé à vivre en toute liberté ma carrière de journaliste caricaturiste ». Si une image vaut mille mots, un dessin d’Aimé Razafy engendre des milliers de maux pour sa cible. Or, à Madagascar Tribune, sa rubrique, gardée par Tribune de nos jours, s’intitulait « Sans Cible ». Une fois qu’il est entré à La Gazette de La Grande Île -avec une bonne partie des membres de la rédaction de Tribune-, en 2003, où il a inventé deux rubriques : « Sans sommation » et « Aimé 7 jours », toute une mage entière de planches qui sort tous les mardis. Moi si j’ai l’habitude de dire « plus on est de fous, plus on rit », Aimé, lui, assure que « pour rester un journaliste caricaturiste, il faut être un peu fou ». Qu’est-ce qu’on a pas fait comme 400 coups ! Avec le petit Harify, aujourd’hui écrivant pour « Ny Vaovaontsika », on formait le trio infernal « alcoolisé ».
Aimé Razafy est né à Antananarivo le 18 févier 1958, et il est toujours
célibataire. Mais, entre nous, très peu de gens -dont moi et une partie de l’équipe de La Gazette- arrivent à le cerner vraiment. Son caractère, comme son humour, est grinçant et mince-sans-rire. D’aspect flegmatique et nonchalant, Aimé Razafy parle peu mais quand il s’y met, c’est pour vous sortir une philosophie à laquelle vous n’aurez jamais pensé auparavant. Même les textes de ses dessins sortent d’une imagination si fertile que c’est après lecture qu’on se rend compte, qu’effectivement, ce fou là est un génie. Parfois il va tellement loin que la rédaction est obligé de le « censuré », en changeant quelque peu son œuvre. Lorsque cela arrive, pas souvent heureusement, Aimé Razafy fait la tête. En tout cas, à Madagascar où sévit une censure déguisée et une autocensure incroyable, si Aimé Razafy n’existait pas il aurait fallu l’inventer ! Par la suite, il a fait des émules. Mais à chacun son style… Son talent dépasse même ce métier de journaliste caricaturiste puisque, souvent, il est sollicité pour illustrer des publicités, des encarts à caractère éducatif et social et même des invitations de mariage. Si !
Allez Aimé : au nom de toute l’équipe de madagate.com, je te souhaite un Joyeux anniversaire pour tes 50 balais. Je ne sais pas si tu penses à te marier un jour mais dis-toi bien qu’il n’est jamais trop tard dans la vie…
Jeannot Ramambazafy