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La scène au Radio City Music Hall de New York
18 Juillet 1918-18 Juillet 2009. Nelson Rolihlahla a dépassé le cap des 91 ans sur terre. Les « Grands de ce monde » ont tenu à lui rendre hommage sous la forme d’une soirée VIP (prix des places entre 54,50 et 1004,50 dollars) qui s’est tenue au Radio City Music Hall de New York. Les bénéfices de cette soirée ont été intégralement reversés à son association « 46664 ». Ce numéro de matricule que portait Nelson Mandela en prison est devenu le nom de son action caritative. Mais combien d’années de souffrances, de luttes et de combats cet homme a-t-il vécu pour que la discrimination raciale de son pays, l’apartheid, ne soit plus qu’un mauvais souvenir de l’Histoire de l’humanité elle-même ? Plutôt que faire dans le genre people, je me suis tourné vers le passé historique pour que le monde entier, en général, les générations malgaches actuelles et à venir, en particulier, comprennent que la Liberté ne se donne pas : elle s’arrache au prix d’énormes sacrifices et non pas bien assis devant son clavier pour aller insulter anonymement les autres dans le but de faire revenir au pouvoir un dictateur qui a trompé son peuple sous le couvert de la religion chrétienne. Ce genre de combat ne pourra jamais aboutir que par la haine de soi-même et ne fera jamais vivre jusqu’à 91 ans. Voici la formidable histoire (condensé, évidemment) d’un homme d’exception que la planète entière vénère mais dont les actions semblent avoir été minimisées, au profit de la montée sous les feux de la rampe des opportunistes de tout bord. C’est franchement en ayant vu et entendu Carla Bruni-Sarkozy chanter « Quelqu’un m’a dit » que l’idée de rédiger cet hommage m’est venue à l’esprit.
APARTHEID !
Les « Homelands » ou réserves d’autochtones sous l’apartheid
Photos « no comments »…
En tout est pour tout, ce système de racisme épidermique a été appliqué en Afrique du Sud de 1948 à 1994. Le mot « Apartheid » vient de l’afrikaans qui veut dire « Vivre à part ». Notons, en passant, qu’il y a une similitude avec la ségrégation des Noirs aux Etats-Unis qui avait commencé bien avant l’apartheid. Les Afrikaaners sont les descendants des colons hollandais établis dès le XVIIème siècle dans la région du Cap. Le terme « Boers » signifie paysans en afrikaans. Vers la fin du XIXème siècle, ces colons hollandais ont du se soumettre, eux-mêmes, aux colons britanniques. Et les vrais natifs dans tout çà , diriez-vous (Nguni, Zulu, Tembou, Pondo, Sotho, Swazi, Nguni, Xhosa) ? Ils semblaient ne pas exister dans l’antagonisme colonial hollando-anglais. En 1948, suite à des élections, les Boers l’emportent sur les Anglais. En fait donc, ces deux puissances coloniales se disputaient des terres qui, originellement, ne leur appartenaient pas du tout. Merci Otto von Bismarck…
Le film Shaka Zulu, avec, entre autres, Grâce Jones. A droite, Mandela jeune, en habits traditionnels
En 1960, la République d’Afrique du Sud est créée et le pays deviendra indépendant. Mais par rapport au Royaume-Uni. Aucun écho des autochtones encore. Pourtant, il faut savoir que Shaka (1787-1828), fondateur de l’empire Zoulou avait donné du fil à retordre et aux autres peuples de toute l’Afrique australe et à tous les colons blancs. Les Zoulous sont une branche du peuple nguni, issu des Bantous qui peuplèrent l’Afrique du Sud entre le XIIIe et le XVIIIe siècle. Mais on connaît l’issue de tout combat du pot de terre contre le pot de fer. Signalons, cependant, que « Shaka Zulu » a toujours été un symbole important dans la lutte idéologique entre les Noirs et les Blancs en Afrique du Sud.
4 juillet 1879 : Choc entre Zoulous et Britanniques à la bataille de Ulundi
Les Anglais l’ont même surnommé le « Napoléon africain ». Avec leur « indépendance » donc, les Afrikaaners vont appliquer ce système de « vie séparé » qui leur permettra de concentrer pouvoir, ressources minières et richesses du pays. En utilisant les ressources humaines locales. Une nouvelle forme d’esclavage allait apparaître dans les mines de diamant essentiellement. Tous ceux qui n'étaient pas considérés comme « Blancs » devenaient des citoyens de seconde catégorie. Fondement de l’apartheid ? La prétendue supériorité des Blancs par rapport aux populations de couleur autre.
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Nelson Mandela à 19 ans
Bien avant la victoire du « Parti national » des Afrikaaners (en 1948), Nelson Mandela s’engage dans le parti ANC (African National Congress) ou Congrès national africain. C’était en 1944 et il venait de terminer des études de droit. Avec Walter Sisulu et Oliver Tambo, il crée la Ligue de jeunesse (" Youth' s League ") de l’ANC. Objectif : lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale interdisant jusqu’aux mariages mixtes.
Oliver Tambo
En 1951, Nelson Mandela et Oliver Reginald Tambo sont les deux premiers avocats noirs de Johannesburg. L’année suivante, Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice-président national. Dès lors, l’ANC va mener une campagne de désobéissance civile («Defiance campaign ») contre les lois considérées injustes. Lors d’une contre-manifestation, le 6 avril 1952, marquant le 300e anniversaire de la fondation de la ville du Cap, par le néerlandais Jan van Riebeeck, et la première installation de blancs en Afrique du Sud, 8.500 des 100.000 manifestants sont arrêtés, y compris Nelson Mandela. La «Defiance campaign» se poursuit en octobre avec des manifestations contre les lois de ségrégation et contre le port obligatoire de laissez-passer pour les noirs. Mandela est condamné à neuf mois de prison avec sursis. Toute réunion lui est interdite et il est placé en résidence surveillée à domicile à Johannesburg. Cela ne l’empêche pas d’organiser l’ANC en cellules clandestines. Une « Charte de la liberté », adoptée en 1955 par l’ANC, pose les bases fondamentales du mouvement anti-apartheid.
Le 5 décembre 1956, alors engagées dans une résistance pacifique, 157 personnes, dont Nelson Mandela, sont arrêtées et accusées de trahison. Toutes sont finalement acquittées et relâchées après un procès qui a duré de 1957 à 1961. Ces prisonniers politiques avaient été défendus grâce à des fonds internationaux et des avocats qui ont habilement exploité toutes les imprécisions de la législation sud-africaine de l’époque.
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Le massacre de Sharpeville
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Albert Luthuli
Manifestation contre le « Pass book »
Le 21 mars 1960, le massacre de Sharpeville, dans le sud du Transvaal, a lieu. Lors d'une manifestation contre l'extension aux femmes du passeport intérieur (« Pass book ») (qui signifie donc être étranger dans son propre pays) -que les hommes noirs sont obligés de porter obligatoirement sur eux, sous peine d'être arrêtés ou déportés-, une soixantaine de policiers -sur un effectif total de 300 hommes retranchés dans un local de la police et appuyés par des véhicules blindés-, tirent sans sommation sur une foule d'environ 5.000 personnes dont seuls 300 sont à proximité des policiers. Il y aura 69 morts dont 8 femmes et 10 enfants ainsi que 180 blessés dont 31 femmes et 19 enfants. La majorité des blessures par balles est faite dans le dos sur une foule en fuite et qui n'était même pas armée. Selon les policiers, les tirs ont été dus à la panique et à l'inexpérience, suite à des jets de pierres. Mais la Commission de la vérité et de la réconciliation conclura, sur les témoignages de manifestants, que les tirs avaient été intentionnels. Le gouvernement déclare l'état d'urgence face aux manifestations qui s'ensuivent et interdit l'ANC et le PAC (« Pan African Congress »), dont les leaders sont emprisonnés ou assignés à résidence. Albert Luthuli, le président de l'ANC, obtient le prix Nobel de la paix la même année.
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MK, le Fer de lance de la Nation
Dès lors Nelson Mandela va abandonner la stratégie non-violente de l'ANC. Il fonde le MK (« Umkhonto we Sizwe » - « Spear of the Nation » ou "Fer de lance de la Nation") qui prônera l'action armée. En mai 1961, il lance un appel à une grève générale où les grévistes restent chez eux («Stay at house»). Le succès de cette grève oblige le gouvernement à faire intervenir la police et l'armée. Par la suite, Mandela  écrira et signera un plan de passage par étapes à la lutte armée. Il coordonnera des campagnes de sabotage contre des cibles militaires et gouvernementales, préparera des plans pour une éventuelle guérilla, au cas où les sabotages ne suffiraient pas à mettre une fin à l'apartheid. Pour Mandela, c’était le recours ultime face au regain de la répression et des violences policières et étatiques. Car des années de lutte non-violente n'ont apporté aucun progrès palpable contre l'apartheid.
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Clausewitz, Mao, Che Guevara
Nelson Mandela collectera alors des fonds à l'étranger pour le MK et organisera l'entrainement paramilitaire du groupe. Il suit une formation militaire en Algérie qui venait de retrouver son indépendance. Ses maîtres à penser sont alors Carl Philipp Gottfried von Clausewitz, Mao Tse Toung ou Zedong, Ernesto Che Guevara et les spécialistes de la guerre des Boers. Après 17 mois de clandestinité, Nelson Mandela est arrêté le 5 août 1962 et emprisonné au fort de Johannesburg. Son arrestation a été rendue possible par la CIA (Central Intelligence Agency) américaine qui avait fourni des renseignements à la police sur la cachette et le déguisement de Mandela (chauffeur d’automobile !). Car il avait été considéré à la fois comme «terroriste» et «communiste» dans le contexte de la guerre froide de l'époque, où l’apartheid voulait être considéré comme « une défense contre le communisme en Afrique Australe ». Le 25 octobre 1962, Nelson Mandela est condamné à cinq ans de prison.
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Les accusés du procès de Rivonia. En haut, Nelson Mandela. En bas, à droite, ressemblant à Charlot, Walter Sisulu. Avant lui, Govan Mbeki (en bonnet), père du futur président Thabo Mbeki. Sept de ces accusés seront condamnés à la prison à vie pour sabotage
Le 11 juillet 1963, lors de son emprisonnement, la police arrête plusieurs dirigeants de l'ANC à Rivonia, au nord de Johannesburg, siège du quartier général de la direction du MK. Parmi les 11 personnes arrêtées figurent Walter Sisulu et Govan Mbeki (le père du président Thabo Mbeki). Nelson Mandela sera lui aussi mis en cause et accusé non seulement de sabotage et de trahison mais aussi de complot d' invasion du pays par l'étranger.  Le procès de Rivonia a duré du  9 octobre 1963 au 12 juin 1964.
C’est le 12 juin 1964 que son vrai combat contre lui-même, en prison, va commencer
Malgré toute une panoplie de défenses et d’exposés aussi pertinents les uns que les autres, ils sont tous jugés coupables, à l'exception de Lionel Bernstein (acquitté), mais échappent à la peine de mort et sont condamnés à la prison à vie. Les dernières déclarations de Nelson Mandela, ce 12 juin 1964, avant son emprisonnement à vie : « Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche, et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et accomplir. Mais si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Il avait 46 ans.
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Mandela et Sisulu à Robben Island (Sisulu plus âgé en médaillon)
Nelson Mandela passera les 18 de ses 27 ans d’incarcération dans l'île-prison de Robben Island. Prisonnier de classe D (la classe la plus basse classe), Mandela n'avait droit qu'à un visiteur et une lettre tous les 6 mois. Lorsqu’il recevait une lettre, c'était toujours après qu'elle ait été gardée très longtemps puis rendue illisible par la censure de la prison.
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Nelson et Winnie Mandela, lors de leur mariage
En 1979, il revoit, après 15 ans de séparation, sa deuxième épouse, Winnie Madikileza, qui subira tour à tour la prison, l'assignation à résidence et le bannissement. En mars 1982, Nelson Mandela est transféré, en compagnie des principaux dirigeants de l'ANC à la prison de Pollsmoor, dans la banlieue du Cap. Pour le ministre de la Justice de l’époque, Kobie Coetsee, ce transfert avait été accompli afin de pouvoir établir un contact discret entre eux et le gouvernement sud-africain. Hors de sa prison, durant les années 1980, la lutte armée de l’ANC se poursuit. Le MK lance une guérilla contre le régime d'apartheid, dans laquelle de nombreux civils sont tués. En février 1985, le président Pieter Willem Botha, contre l'avis de ses ministres, propose à Nelson Mandela la liberté conditionnelle en échange d'un renoncement à la lutte armée.
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" ONE MAN, ONE VOTE ! "
Mandela refuse catégoriquement, déclarant dans un communiqué transmis par sa fille Zindzi: « Quelle liberté m'est offerte alors que l'organisation du peuple demeure interdite ? Seuls les hommes libres peuvent négocier. Un prisonnier ne peut pas faire de contrats. ». Cependant, la même année, Botha annule les lois sur les laissez-passer et contre les mariages mixtes. Mais ces mesures ne peuvent contenter Nelson Mandela qui réclame toujours, avec l’ANC devenu clandestin, « Un homme, Une voix ! » (« One man, One vote ! ». Il faut se rappeler qu’à cette époque, il existait un bureau de l’ANC à Antananarivo, sur la route circulaire, avant Ankorahotra.
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En juillet 1986, Mandela rencontre le président Botha
Mais la première rencontre entre Nelson Mandela et le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre Coetsee, a lieu en novembre 1985 à l’hôpital Volks du Cap, où Mandela est opéré de la prostate. Rien n’avancera contre l’apartheid durant les séries de rencontres qui jalonnera les quatre années suivantes.
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La pochette de Papa Mandela de Rossy (à droite, à l’époque)
Durant son emprisonnement, c’est bien le monde entier qui mettra la pression sur le gouvernement sud-africain pour demander la libération de Mandela. Slogan : « Libérez Nelson Mandela ! ». Même Rahasimanana Paul Bert alias Rossy a composé une chanson spéciale qui lui est dédié : « Papa Mandela ». Le premier album est sorti le 6 novembre 1989 et un remix en 2006.
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Découverte : Tracy Chapman lors du concert des 70 ans de Nelson Mandela à Wembley
En juin 1988, le Concert organisé au stade de Wembley, en hommage aux 70 ans de Nelson Mandela, est regardé par 600 millions de téléspectateurs dans 67 pays. Exposée au niveau mondial, la captivité de Mandela et l'oppression de l'apartheid va forcer le régime sud-africain à  songer sérieusement à libérer Mandela. En décembre 1988, Mandela, atteint par la tuberculose, est transféré à la Victor Verster Prison. En 1989, tout en précisant que «la question de [sa] libération n’en est pas une», il écrit à Pieter Botha que «face au spectre d’une Afrique du Sud coupée en deux camps hostiles se massacrant mutuellement», il veut faire négocier «les deux principales organisations du pays», c'est-à -dire le gouvernement et l'ANC.
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Le Colonel Richard Ratsimandrava aurait pu faire des choses grandioses. Si…
Mandela détermine les principaux points à traiter : «premièrement, la revendication de la règle de la majorité dans un Etat unitaire ; deuxièmement, les inquiétudes de l’Afrique du Sud blanche face à cette demande». Ils ont un entretien le 5 juillet 1989 dans la résidence de Botha. Peu de temps après, Botha, atteint  d’une attaque cérébrale, est remplacé comme président par Frederik Willem de Klerk. Le 15 octobre 1989, De Klerk libère sept dirigeants de l’ANC qui avaient chacun passé 25 ans en prison. En novembre, Mandela révèle que « De Klerk est le plus sérieux et le plus honnête des leaders blancs » avec qui il ait pu négocier. Le 11 février 1990, Frederick De Klerk annonce la libération de Nelson Mandela. 15 ans après l’assassinat du Colonel Richard Ratsimandrava (11 février 1975) qui avait reçu les pleins pouvoirs du Général Gabriel Ramanantsoa. Après 25 ans de privation de ses droits fondamentaux (1964-1989). Un quart de siècle ! En passant, rappelons qu’au mois d’août 1989, Frederick de Clerk avait fait un passage éclair à Antananarivo, alors que Didier Ratsiraka était président et que les évènements de 1991 allaient éclater.
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De Klerk et Mandela recevant leur prix Nobel de la Paix. L’apartheid est mort et enterré en Afrique du Sud. Mais il subsiste en d’autres lieux et sous d’autres formes…
En 1993, il partage de prix Nobel de la Paix avec Frederick De Klerk. En avril 1994, 30 ans après le début de son emprisonnement et à l'occasion des premières élections libres de l'histoire de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu premier président noir de la République sud-africaine devenue « la Nation Arc-en-ciel ». Il occupera ce poste jusqu’en 1999 et il ne se représentera plus pour un second mandat. En 1998, il avait épousé, en troisième noces, Graça Simbine Machel, veuve de Samora Machel, président du Mozambique (mort dans un accident d’avion, le 19 octobre 1986).
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Le look de D’Gary au concert 46664 de Hyde Park en 2008. Derrière Mandela, Will Smith
Quel prisonnier politique de quel pays aura jamais vécu un tel enfer, pour défendre les vrais intérêts de son peuple ? Et devenir cette légende vivante à laquelle le monde entier rend hommage ? En 2008, pour ses 90 ans, un concert avait été donné dans Hyde park (Londres), auquel Ernest Randrianasolo alias le guitariste D’Gary avait représenté la Grande île. Ce concert de Londres du vendredi 18 juillet 2008, avait été intitulé "46664". Ce, en référence au matricule d'ancien prisonnier de Mandela et au nombre de billets mis en vente.
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Carla Bruni-Sarkozy, le 18 juillet 2009 à New York. C’est donc elle « qui m’a dit » de rédiger cet hommage à Nelson Mandela
Le samedi 18 juillet 2009, à l'occasion du concert caritatif donné en l'honneur des 91 ans de Nelson Mandela à New York, Carla Bruni-Sarkozy a chanté l'un de ses plus grands succès, « Quelqu'un m'a dit » qui m’a réellement inspiré.
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Jean Paul II et Mère Teresa de Calcutta ; l’Abbé Pierre
 A Madagascar, on passe son temps à pleurer tous les dictateurs passés. Comme s’ils avaient vraiment rendu le quotidien de la population meilleur. 49 ans ont passés après le retour de l’Indépendance du pays et les Malgaches sont encore plus pauvres. La vie et la longévité de Nelson Mandela est un signal fort pour l’Humanité entière. Tant qu’il y aura des hommes de sa trempe, la dictature, l’oppression des peuples ne dureront qu’un temps. Ceux qui osent me contredire ne sont pas dignes d’être appelés êtres humains. Nelson Mandela nous quittera un jour, comme Henri Grouès dit l’Abbé Pierre, comme Agnès Gonxha Bojaxhiu devenue Mère Térésa de Calcutta, comme Karol Wojtyla devenu le Pape Jean-Paul II. Mais ses combats, ses œuvres, comme tous ceux qui l’auront précédé dans l’au-delà demeureront des exemples que beaucoup de jeunes suivront. Ô vous qui êtes dans une opulence souvent insouciante : vos parents vous ont donné la vie dénués de tout. Et c’est démunis de tout que vous retournerez à la terre. Mais quel héritage allez-vous laisser à vos descendants ? Un avenir lugubre bâti sur le mensonge ou un futur rayonnant empli de l’espoir que tout être est perfectible ? Tout dépend de vous. Ici et maintenant.
Qu’ont fait Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana pour soulager les souffrances du peuple malgache ? Strictement rien, en un demi-siècle d’indépendance, sinon tirer sur la foule, le 10 août 1991 et le 7 février 2009. Ennemis en 2002, à présent ils mènent un combat aux antipodes de celui de Mandela : revenir aux affaires. Dans le domaine social, seul feu le Président Tsiranana -qui a quand même fait tirer sur les étudiants le 13 mai 1972- a laissé des maisons en location-vente à Ampefiloha et aux 67 ha. Les deux autres ? Des villas de luxe construites par les Chinois, hors de portée de la bourse du peuple paupérisé à outrance
Le Père Pedro reçu par le Pape Benoît XVI
A Madagascar, le vrai peuple négligé de manière effroyable possède un homme d’exception, toujours vivant : le Père Pedro Pablo Opeka. Ce « Combattant de l’Espérance » est arrivé dans la Grande île le 28 septembre 1975, en tant que curé à Vangaindrano. En 1989, au moment où Mandela est sur le point d'être enfin libre, ie Père pedro est nommé pour diriger un séminaire à Antananarivo. En 20 ans, lil a fait plus que tous les dirigeants malgaches réunis avec leurs belles promesses et leurs projets de société, en matière de développement humain et social. Comme Diogène le cynique, je suis toujours à la recherche d’un homme. Un Malgache (encore vivant ou non) de la trempe de Nelson Mandela et tous ceux que je cite plus haut. Vivre puis survivre, c’est bien. Mais utiliser le don que vous a offert Dieu pour apprendre et informer les générations futures que tout n’est pas laid à 100% ici-bas, c’est mieux. Tel est mon combat contre toutes les injustices au monde. Allez comprendre ceux qui ne le comprennent pas.
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Mandela Day, 18 juillet
Cette date commémorée dans le monde entier, pour se souvenir, en 67 minutes, des 67 années (et plus) de combat menées par Nelson Mandela contre le racisme et pour l’égalité sociale. Tous les bénéfices engrangés durant cette Journée Mandela sont entièrement versés à la Fondation Nelson Mandela et à l’association caritative d’avocats « 46664 ».
Nelson Mandela est aussi le nom d'infrastructures éducatives, culturelles et sportives en Afrique du Sud.
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Nelson Mandela Bay Stadium - Port Elizabeth
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L'université métropolitaine Nelson Mandela à Port Elizabeth et Georges
La Nation Arc-en-Ciel va accueillir la Coupe du Monde de football en 2010. Va-t-elle la gagner du vivant de Mandela ?
Les couples Nelson-Graça Mandela et Carla-Nicolas Sarkozy qui ne doit plus s'afficher avec les derniers dictateurs de l'Afrique et même d'autres pays. Mais les sous pour le peuple français doivent être sûrement " l'intérêt supérieur de la Nation ? ". C'est cela la haute politique qui échappe au commun des mortels...
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Jeannot RAMAMBAZAFY – Journaliste
Antananarivo, le dimanche, 19 juillet 2009
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