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Home Vie politique Analyse Andry Rajoelina sur la TVM : désinfecter totalement le système à Madagascar !

Andry Rajoelina sur la TVM : désinfecter totalement le système à Madagascar !

 

 
Avant l'entrée sur le plateau

Comme promis, voici la traduction de l'émission spéciale diffusée simultanément sur les chaînes nationales TVM, RNM et la radio privée Antsiva, le vendredi 14 août 2009, en direct du Palais d'Ambohitsorohitra.  Emission qui a duré plus d'une heure trente miniutes de tour d'horloge. Le son retransmis n'était pas parfait mais audible... Face au président Andry Rajoelina :

 

Johary Ravoajanahary, journaliste de la TVM, depuis le milieu des années 1990;

Ismaël Razafinarivo, de la radio Antsiva, journaliste depuis 1996;

James Ramarosaona, du journal La Gazette de la Grande Île, journaliste depuis 1987, ancien président de l’Ordre des Journalistes de Madagascar. Ancien de Madagascar Tribune. Les représentations faites, entrons tout de suite dans la traduction :

 

" La signature en commun de la Charte de la Transition a marqué la fin de la troisième république de Madagascar. Cela  entraine une période transitoire qui nous amènera vers une IVè république dont nous espérons tous qu’elle apportera un souffle nouveau et de grands espoirs pour toute la population malgache, à travers la mise en place de nouvelles structures et une manière de gérer les affaires de la nation autre. La grande majorité accepte donc la réalité de la transition. C’est là une victoire du peuple malgache, et celle de la majorité qui aspirait à un changement drastique au sommet de l’Etat, car plongée dans le noir de la misère et de la paupérisation qu’elle n’avait jamais imaginé, après toutes sortes de promesses. Cela a amené cette majorité à réclamer le départ de Marc Ravalomanana, sur la Place du 13-Mai. L’objectif a été atteint puisque ce n’est plus lui qui dirige le pays et qu’il ne participera pas à la transition inclusive et consensuelle. Sur la Place du 13-Mai, il a aussi été réclamée la mise en place d’un régime de transition, étape incontournable  vers une IVè république.

Ma participation au Sommet de Maputo a été dictée par l’esprit de patriotisme que tout Malgache devrait avoir désormais. C’est-à-dire quel que soit le lieu où il existerait un remède pour guérir Madagascar de tous ses maux, le devoir est d’y aller, quelles que soient les difficultés à affronter pour avoir ce médicament (« fanafody »). Ici, je remercie le Groupe international de contact qui a organisé cette rencontre historique entre les trois anciens présidents de Madagascar et moi-même. Ce qui n’était vraiment pas évident de prime abord. Surtout après ce qui s’est passé entre M. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, deux ennemis jurés sur le plan politique… Mais aussi entre ce dernier et moi-même. Mais tous, nous avons été guidés par un patriotisme jamais démontré auparavant. Et, vis-à-vis du peuple malgache, il était de notre devoir de trouver une solution coûte que coûte pour sortir le pays de cette crise politique. Au fil des jours, l’atmosphère a finie par se dégeler entre nous pour aboutir à la signature en commun de cette Charte de la transition, cette Charte des Valeurs et tous les autres accords, après moults joutes orales et concessions. L’histoire nous jugera tous mais nous avons ensemble été convaincus que l’intérêt supérieur de la nation passait avant toute autre considération. Déjà un exemple à suivre pour tous les futurs dirigeants malgaches.

Marc Ravalomanana a bénéficié de l’amnistie, clament certains politiciens. Etrange déclaration lorsque l’on sait que ce chapître sur cet ancien président a failli faire capoter ce Sommet de Maputo. Et j’ai moi-même demandé de suspendre les négociations pour ce sujet qui devenait de plus en plus épineux. J’ai déclaré au GIC qu’il fallait avant tout se baser sur les réalités qui prévalent à Madagascar avant de prendre des décisions, ici, à Maputo. Parmi ces réalités, le cas Ravalomanana qui, par la suite, fait l’objet de tout l’accord n°2. Nulle part on ne parle d’amnistie dans cet accord. Ce que nous demandons, tous les quatre, et c’est écrit noir sur blanc, c’est l’annulation de la condamnation judiciaire de M. Marc Ravalomanana compte tenu des conditions dans lesquelles s’est déroulé son procès.

 

L’Amiral Ratsiraka, de son côté, a rappelé qu’en 2002 de nombreuses personnes ont été arbitrairement emprisonnées, des procès ont été douteux comme ceux de plusieurs pilotes d’hélicoptère et de militaires jetés en prison par leur seule appartenance au camp Ratsiraka. Ou pour d’autres raisons qui ne tiennent pas la route. Pour en revenir à Marc Ravalomanana, sa condamnation portait sur l’achat du Boeing 737-B. Il a plaidé ne pas avoir été notifié et ne pas  avoir assisté à son procès. Nous n’avons pas trouvé de problème s’il demandait donc l’annulation de sa condamnation si cela pouvait faire avancer les choses et faire retrouver la sérénité au pays. Cela, sans donner aucun ordre à la justice, il faut le préciser. Et cette demande n’inclut pas les autres actes qu’il a commis et cela ne signifie pas non plus que cette affaire ne sera plus jugée. La plaidoirie de la mouvance Ravalomanana portait sur un vice de forme. Aussi notre demande est adressée au tribunal concerné, à propos de la possibilité d’annuler ce procès. Pour ce qui est de son retour au pays, je pense que nous savons tous lire. Cependant tout le monde, et surtout le peuple malgache doit savoir que, lors de sa prise de parole à la séance d’ouverture des rencontres, Marc Ravalomanana a insisté sur le fait qu’il était toujours le président de la république ; qu’il devait rentrer ; qu’il était même impératif qu’il rentre à Madagascar. Pour ma part, j’ai catégoriquement refusé de valider son retour. D’ailleurs la teneur de cet article 4 de l’accord n°2 émane de notre mouvance. J'ai alors été très ferme : sans son intégration dans tous les accords, je n’y apposerai pas ma signature. Cet article 4 est très limpide : " le retour du Président Ravalomanana au pays ne saurait être envisagé jusqu’à l’instauration d’un environnement politique et sécuritaire favorable ". C’est clair comme de l’eau de roche et nous avons tous signé cet accord n°2.

 

Comment se fait-il que, de retour au pays, chaque mouvance étale son interprétation des textes alors que ces accords de Maputo sont censés mettre un terme à l’atmosphère délétère liée à la crise politique ? Est-ce que tous les membres des mouvances ont compris la teneur des textes ou bien… ?

 

Je puis vous assurer que je me suis vraiment battu pour défendre la cause de la majorité du peuple malgache, malgré tous les haussements de voix ici et là. Et tous savaient que la signature de cet article 4 signifiait l’acceptation sans équivoque que le retour immédiat de Marc Ravalomanana deviendrait un facteur d’instabilité. M. Didier Ratsiraka et Zafy Albert l’ont même déclaré verbalement. L’intérêt supérieur de la nation refuse que les Malgaches continuent à se haïr, à se battre entre eux. Madagascar a besoin de sérénité pour pouvoir se développer. Et ici j’attire l’attention des politiciens sur le fait que le moment n’est plus aux explications et interprétations erronées voire la désinformation qui ne feront qu’emmêler encore  l’esprit du peuple malgache et de l’opinion. Il nous appartient de donner l’exemple. Car il n’y a pas de peuple opposant ; il n’y a pas de peuple spécial pour les dirigeants. Le peuple malgache est Un, qui aspire que son pays se développe loin de l’actuelle paupérisation. Je prends l’exemple du retour à l’ordre constitutionnel : il n’a jamais signifié le retour de l’ancien président. Mais il aura fallu l’explication du GIC pour se rendre à l’évidence ! Mais nous savons tous qu’une frange de la population a été gavée de faux espoirs. On leur a ressassé sans cesse ce retour. Un vrai lavage de cerveau. Pour ce qui concerne l’amnistie, avant d’avancer quoi que ce soit, les textes sont aussi clairs : une loi d’amnistie devra d’abord être promulguée par le futur Congrès ; elle fera encore l’objet de plusieurs débats pour savoir ce qui sera ou non amnistié. Mais quoi qu’il en soit, et là-dessus le monde entier est tout à fait d’accord, ne feront jamais l’objet d’une amnistie les crimes de sang et les atteintes à la vie.  

 

Quelles sont les garanties que vous pouvez donner au peuple malgache qui appréhende que cette charte -qui met ceux qui ont les mains sales et les mains propres dans le même sac- , véritable constitution de la transition, n’est pas le fait du GIC que l’opinion soupçonne de faire du dirigisme ? Pourquoi à Maputo et où se situe, dès lors, la notion de souveraineté de l’Etat ?

 

Aller à Maputo entrait dans le contexte de redorer le blason de Madagascar aux yeux du monde. Notre pays a attiré l’attention parce que les Malgaches se battaient entre eux alors que certains ne faisaient que défendre les intérêts personnels d’une seule personne. Notre présence là-bas prouvait donc une immense humilité concessionnelle pour l’intérêt  de la nation uniquement. Pensez à ce qui se passe au Soudan, en Côte d’Ivoire, au Congo ou au Nigeria où des centaines de personnes ont perdu la vie dans des conflits issus de crises politiques. Récemment, au Nigeria, en un rien de temps, 200 personnes ont été tuées. Nous ne pourrons jamais accepter que cela soit ainsi dans la nation malgache. D’où l’acceptation de nous réunir autour d’une table. Et nous avons retenu toutes les gabegies perpétrées par les régimes précédents à Madagascar. En premier lieu, n’avoir jamais été à l’écoute de l’opposition. De nos jours, nous sommes à l’écoute aussi bien de l’opposition que du GIC. Que demandaient-ils, avant même notre départ d’Antananarivo ? La transition devra être inclusive et consensuelle. Mais dès mon installation à Mahamasina (Ndrl : le 21 mars 2009), j’avais déjà lancé un appel à tous ceux, sans exclusive, qui avaient une bonne dose de patriotisme, la volonté réelle de développer le pays et étaient porteurs d’espoir pour réaliser les projets qui développeront réellement le pays. Ainsi, l’accord politique, qui  avait déjà été préétabli à Madagascar sur plusieurs mois, se base sur tout cela. A Maputo, tous et ensemble nous avons effectué une relecture de cet accord, article par article, à la loupe, l'avons passé au crible, sans rien laisser au hasard. Cela, avant toute signature en commun.

 

Que pensez-vous de la déclaration de M. Dramé, comme quoi il n’y a plus de président de la transition à l’heure actuelle ? Cela, sans tenir compte de la décision de la HCC qui a entériné votre installation en tant que président de la HAT et de M. Monja Roindefo en tant que Premier ministre ? Et à Maputo, nous avons clairement entendu M. Joachim Chissano déclarer qu’il exister bel et bien une transition à Madagascar. Que pensez-vous de ce genre de manœuvre qui va dans le sens de l’instabilité durable du pays ? Certains journaux locaux de ce jour ont même écrit que Madagascar n’avait plus de dirigeants.

Je pose à tous la question suivante : pouvez-vous simplement imaginer, un seul instant, que ce ne soit pas moi, Andry Rajoelina, qui dirige et dirigera la transition dans les 15 mois à venir ?

La population ne l’acceptera jamais. Surtout la majorité, ceux qui ont lutté pour mettre bas la dictature, sur la Place du 13-Mai et dans tout Madagascar. Mais ce qui chiffonne sinon perturbe l’opinion c’est ce genre de déclarations contraires et en public de la part de membres du GIC.

Je le répète, il est tout à fait inimaginable que ce ne soit pas moi qui dirige la transition. Mais je vais vous mettre dans le secret. Il y a eu, effectivement, des manœuvres pour m’écarter. A Maputo, on m’a même averti directement qu’il ne fallait pas que j’espère être le président de la prochaine transition…

Qui ?

 

L’un des trois anciens présidents… Je ne vous dirais pas qui exactement, seulement je vous dévoile une vérité pour éviter les rumeurs. Mais cela ne m’a même pas fait sourciller. De toute façon, j’ai rappelé que nous étions réunis non pas pour semer encore plus le désordre mais pour mettre de l’ordre dans la direction du pays. Rappelez-vous aussi ce que j’ai déclaré à Ivato (Ndlr : le 9 août) : pour le moment, l’attribution des postes n’est pas à l’ordre du jour. Il faut aussi savoir qu’avant mon départ pour Maputo, j’ai discuté avec Messsieurs Dramé, Ouedraogo et Kodjo pour leur demander clairement leur vision des choses. A ce moment, ils ont été très explicites : la présidence de la transition par Andry Rajoelina était acquise, indiscutable. Cela est explicité dans le communiqué commun signé par les représentants de l’UA, de la SADC, de l’OIF et de l’ONU. Je lis : « Pendant ce sommet historique des Chefs de file, qui se sont rencontrés pour la première fois et se sont mis d’accord sur un cadre pour une transition neutre, inclusive, pacifique et consensuelle ainsi que sur la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale dirigé par un Premier ministre de consensus, 3 vice-Premiers ministres et 28 ministres ». Il n’est mentionné nulle part que le Président de la Transition devait être un président de consensus. Par ailleurs, selon la Charte de la Transition, la HAT et son gouvernement ne sont pas dissous. Je lis à l’article 3 : « Les institutions de la transition sont dissoutes au fur et à mesure  que les institutions prévues par la nouvelle constitution sont mises en place ». Il n’y aura pas de nomination sans abrogation.

Cela ne concernerait-il pas la IVè république ?

 

Non ! Il s’agit de la charte de LA TRANSITION. En son article 3 et dont le texte intégral a été distribué à tous les organes de presse. Voilà pourquoi je dis qu’il ne faut pas semer le trouble dans l’esprit du peuple. Nous ne nous attarderons pas là-dessus. L’objectif à atteindre, à présent, est de mettre en application une vision nouvelle avec la participation de toutes les forces vives. C’est ce qu’attend le peuple malgache qui sait qu’il ne doit plus souffrir le martyre, qui aspire à un mieux-être au quotidien. Dès lors, quelles solutions peuvent apporter les politiciens en regard de ces doléances populaires ? Et c’est pourquoi j’ai accepté une transition très ouverte pour la gérer. Mais elle devra être réalisée dans un contexte sain, sans arrière-pensée et dans un profond esprit de patriotisme. Et cela devra être valable même dans la IVè république. Mais s’il s’agit de nommer des individus qui ne feront que semer la zizanie, je dis non. Nous verrons bien où se situe la bonne foi de tout un chacun. Je prends, par exemple le ministère de la Santé. Y-aura-t-il quelqu’un qui sera capable de réaliser des projets comme la construction d’un hôpital avec le matériel et les ressources médicales nécessaires dans les régions démunies de ce catégorie d’infrastructure ? C’est ce genre de personnes que nous voulons et recherchons et non pas des attributions de place basées sur une histoire de partage de gâteau comme le disent les journalistes. Faire de la politique ce n’est pas du gâteau (Ndlr : terme à double pour ceux qui auront compris). Faire de la politique c’est prendre en compte les besoins de la population, voir et concrétiser ses intérêts réels. A l’image d’une équipe sportive au niveau nationale : il n’est plus question de mouvance par-ci par-là mais de la MOUVANCE MADAGASCAR.

En tant donc que capitaine de l’équipe, avez-vous les latitudes et les compétences nécessaires pour mener à bien cette mission ? A qui devront rendre compte les heureux élus ? A ceux qui les auront désignés ou à vous ? Et que viendra faire le GIC dans ces attributions de postes ?

Il y a déjà eu une transition validée par la HCC que je dirige. Ce n’est pas moi, Andry Rajoelina qui est allé la supplier. Logiquement donc, le président de la transition des 15 mois à venir devrait aussi valider les nominations. Ces considérations n’intéressent pas le peuple qui veut un gouvernement qui lui aspire pleine confiance pour développement vraiment le pays. Sinon, nous ne sortirons jamais de l’auberge. Enfin, en matière de nominations, je vous demande d’être attentif à ceux qui composent l’actuelle HAT (Ndlr : Effectivement, tous ne sont pas issus de l’association TGV). C’est un exemple que nous allons mettre en application pour les 15 mois à venir. Concernant les nombreux membres des institutions à mettre en place, ils ne recevront pas de salaire mais des indemnités de sessions.

Quels sont, selon vous les maux qui minent Madagascar ?

 

Ici, chez nous, à tous les niveaux du système, un virus persiste. Et il faudra de très grands efforts pour l’aseptiser. Certes, des avancées ont été effectuées durant tout ce temps de l’actuelle HAT mais elle ne peut le faire toute seule. C’est l’affaire de tout un chacun. Il importe surtout de ne pas hésiter à dénoncer ce qui va de travers pour extirper le mal. Notre but est de changer : changer la manière de gérer les affaires de la nation ; changer la manière de concevoir les choses ; changer les mauvaises habitudes qui ne doivent plus avoir droit de cité. Tout cela a fini à devenir un héritage néfaste devenu  lui-même une manière de vivre au quotidien. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de rédiger la Charte des Valeurs et pour la mettre effectivement en pratique. Ce n’est pas pour rien s’il y est stipulé l’assistance aux pauvres (Ndlr : Andry Rajoelina, sans doute, fait allusion à la pauvreté d’esprit également). Il importe d’être à l’écoute de la population malgache totalement éloigné des centres de décision. En un mot, il s’avère nécessaire de désinfecter totalement le système à Madagascar si nous voulons effectivement entrer dans l’ère de développement de la Grande île, qu’espère l’ensemble de tous les Malgaches.

Quid de Maputo II ?

Il s’agira de nous pencher sur la meilleure manière d’attribuer les postes afférents à toutes les entités inscrites dans la Charte de la Transition. Il s’agit de l’intérêt supérieur de la Nation et non pas de l’intérêt d’Andry Rajoelina. Je suis prêt à ouvrir grande ouverte la porte aux hommes de bonne volonté, compétents et patriotes, en dehors de ma mouvance. Je n’y vois aucun inconvénient tant que cela bénéficie aux intérêts du peuple et de la nation malgaches.  Selon ce qu’il a été convenu en commun, ce retour vers Maputo devrait se faire après 10 à 15 jours à compter de la signature de tous les accords, c’est-à-dire le 9 août. Le Sommet de Maputo II devrait donc se tenir entre le 19 et le 25 août par là. En passant, je tiens à préciser que le retour à l’ordre constitutionnel passe par la tenue d’élections libres et transparentes. Mais avant cela, afin de les préparer, il importe de passer par une transition qui sera donc inclusive est consensuelle. C’est une des conditions qui a été exigée par l’Union Européenne à Bruxelles, le 6 juillet dernier.

Pouvons-nous nous passer des entités extérieures au pays (GIC, bailleurs de fonds) ?

Il faut admettre que jusqu’à présent, il semble que nous ne pouvons pas nous passer des aides extérieures. Ce n’est plus un fait mais c'est devenu un way of life de la plupart des pays comme Madagascar. Mais nous, les jeunes, notre souhait est de casser cette très mauvaise habitude de toujours dépendre des autres. Que Madagascar soit entièrement indépendant, souverain, à tous les points de vue. Actuellement, 70% du tissu économique de Madagascar dépendent de l’extérieur. Cela découle d’une très mauvaise redistribution de nos propres richesses. Il existe énormément de paramètres à recalibrer. Et c’est tout à fait possible de ne plus s’appuyer sur l’aide budgétaire extérieure. Mais, en ce moment, nous sommes totalement noyés par cette dépendance financière. Le grand défi que le peuple malgache doit se lancer à lui-même est donc de se libérer de cette dépendance. Nous devons donc créer des emplois et non pas de les diminuer ou effacer ceux qui avaient déjà existé… Notre participation au premier sommet de Maputo était donc un devoir envers le peuple, si nous nous référons seulement à l’AGOA, objet de toutes les menaces sans fin. Il est certain que ce chantage cache un fond politique. Il s’agissait donc de s’effacer au nom de l’intérêt de la nation et non pas s’entêter pour aller vers un fardeau que je ne tenais à supporter en aucun cas. J’ai donc pris mes responsabilités en me rendant à Maputo. Car la perte de 50.000 emplois, ce sont 250.000 personnes sur le sable ! Que faire de tous ces gens alors que le taux de chômage s’accroit ? Il faut savoir, par ailleurs, que cette Charte que nous avons signée constitue une sorte de loi fondamentale pour la transition des 15 mois à venir vers un seul objectif : un nouveau Madagascar qui entend se développer effectivement en regard de l’actuelle paupérisation qui dure depuis trop longtemps. Et, dès lors, tout cela ne dépendra que de nous et non pas des autres. C’est cela que le peuple malgache doit bien comprendre.

 

Andry Rajoelina et son avenir politique ?

 

Andry Rajoelina n’est pas un homme de pouvoir mais un homme d’état (Ndlr : tiens, j’avais parlé de James Freeman Clarke, récemment, à ce sujet. Le président de la transition lit donc madagate ! Merci). Andry Rajoelina ne s’accroche pas au pouvoir. Andry Rajoelina ne court pas après le pouvoir. Mais il existe des gens qui le font à n’importe quel prix… Non, Andry Rajoelina est prêt à apporter tout son savoir-faire pour tenter de sauver le peuple et la nation malgache dans tout son ensemble. En ce qui concerne ma carrière politique, elle se concentre actuellement sur la transition. D’ailleurs, ce que j’ai dit à la communauté internationale c’est que la prise du pouvoir que n’était pas notre priorité. Un vrai politicien n’a pas en tête la conquête du pouvoir mais cherche la solution pour réussir : comment réussir à sauver les Malgaches ; comment faire pour développer le pays, sont les questions qui habitent son esprit. Ce sont là les priorités et la vision nouvelle qui doivent primer de nos jours.

Quid des autres anciens présidents ?

Marc Ravalomanana a été clair : il ne participera pas à la transition de 15 mois. Quant à Didier Ratsiraka et Zafy Albert, ils ne se sont pas encore prononcés et nous ne nous sommes pas partagés des secrets… Mais je suis persuadé qu’ils savent quel pourrait être leur rôle respectif dans la transition à venir, pour l’intérêt de la nation. Conseillers, présidents d’une des entités ? Je ne puis me prononcer à leur place. Mais je vous assure qu’il n’y pas eu d’accords secrets entre nous.

Pour en revenir sur Maputo, quelle a été la méthode de travail ?

Chaque mouvance a apporté ses propres textes. Mais en ce qui concerne la Charte de la Transition et l’’Accord politique, ils avaient déjà été élaborés au préalable. Rappelons-nous qu’il y avait  déjà eu les rencontres du Carlton. Quels ont été les facteurs de blocage à ce moment ? La question sur l’amnistie qui a donc fait l’objet d’un accord à part à Maputo. Tous, nous nous sommes penchés sur chaque article de tous les textes proposés. Aucun document n’a été signé sans l’avoir disséqué en commun. Une fois d’accord, et après lectures et relectures, c’est ensuite et enfin que toutes les parties (quatre mouvances et membres du GIC) ont signé. Aucune réclamation possible après car tout a vraiment été passé au crible. C’est  le GIC qui s’est chargé de la saisie et de la distribution de tous les documents et non pas nos propres secrétaires. Lors de débats, tout le monde a versé tout ce qu’il avait sur le cœur. Et c’était le moment où jamais. Certains débats ont été houleux, les voix se sont élevées, il y eut aussi des dérobades « politiques » mais l’intérêt supérieur de la nation a fait taire toutes les velléités de blocage irrémédiable. Cela dans un respect mutuel qu’il faut saluer ici. Non, je n’ai jamais été en tête-à-tête avec Marc Ravalomanana… En tout cas, ce que nous avons effectué à Maputo est à marquer d’une pierre blanche dans les annales de l’Histoire de la nation malgache. Qu’on le veuille ou non, c’est bien la première fois que trois anciens présidents de la république et moi-même ont pris conscience qu’il était impératif que Madagascar s’engage vers une IVè république. Et c’est ce que nous souhaitons tous. Aussi allons-nous faire tout notre possible pour que le pays sorte enfin du marasme endémique et de la paupérisation cyclique. Il s’agit-là d’une ultime chance de changer les mentalités, la manière de faire et d’être pour enfin accéder à un avenir radieux.

 

Démocratie directe ? Etes-vous d’accord pour répondre aux questions que nous aurons collectées auprès de la population et qui fera l’objet d’émissions spéciales ? Comme à propos de la Sirama (complexe sucrier) ou du bois de rose… ?

 

Nous avons une vision nouvelle. Par ailleurs, j’ai un message adressé à tous les politiciens : il faudrait cesser de déverser des mensonges qui ne font que jeter le trouble dans l’esprit de toute la population. Pour prévenir cette pratique, je suis prêt à me plier à répondre franchement à ces questions dans le respect des réalités et de la vérité pour le peuple malgache ".

Photos, traduction et transcription :  Jeannot RAMAMBAZAFY

Antananarivo, le 15 août 2009

Mis à jour ( Dimanche, 16 Août 2009 18:02 )  
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