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France - Madagascar

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Qu’est-ce qui aura changé ?

Le samedi 12 avril 2008, le président Nicolas Sarkozy a eu un entretien non programmé avec le président Marc Ravalomanana. Il a été question de cette vérité de la Palisse consistant à « évoquer la coopération économique entre les deux pays tant à travers les projets d'investissements français que du soutien de la coopération française au développement de Madagascar »,

Un dossier d’investigations du domaine de la politique économique signé Jeannot Ramambazafy.

selon l'Elysée qui a poursuivi qu’« à ce titre, le président de la République a rappelé que la France soutenait activement le Madagascar Action Plan qui sera au coeur de la prochaine conférence des amis de Madagascar au mois de juin ». Mais qu’est-ce qui aura changé entre les relations des deux pays, depuis le Général Joseph Gallieni ?

 

Le rĂ´le Ă©conomique de la colonisation selon Jules Ferry :

« La concurrence, la loi de l'offre et de la demande, la liberté des échanges, l'influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. C'est là un problème extrêmement grave. Il est si grave (...) que les gens les moins avisés sont condamnés à déjà prévoir l'époque où ce grand marché de l'Amérique du Sud nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l'Amérique du Nord. Il faut chercher des débouchés... [Le passage humanitaire cité ci-dessus est extrait de cette partie du discours] Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d'expansion coloniale, celle qui nous a fait aller, sous l'Empire, à Saigon, en Cochinchine, celle qui nous a conduit en Tunisie, celle qui nous a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (...) Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (...) c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième... ».

 

Déjà, depuis 1663, Madagascar est une vieille convoitise de la France qui y détient des comptoirs commerciaux. Du point de vue géopolitique, cette Grande île de l’océan Indien se situe sur la route maritime entre l’ancienne Indochine et la métropole. Dès lors, la France manifestera sans ambages sa volonté d’en faire une colonie vers la fin des 1800. En 1885, une expédition militaire décidée par Jules Ferry s’assure quelques gages territoriaux et impose à la reine Ranavalona III un protectorat français. Dans les faits, ce fut la politique impérialiste de la dynastie régnante qui rapprochera la France de Madagascar. Or, des peuples malgaches refusaient de se soumettre au royaume Merina. Il faut se rappeler qu’en 1840, plusieurs chefs locaux avaient conclu des traités avec des officiers français, dans le but de se placer sous la protection de la France et d’échapper ainsi à la tutelle d’Antananarivo. Se basant sur ces traités, la France affirma alors ses droits sur la partie nord-ouest de l’île, amenant à la première guerre franco-malgache (1883-1885) qui a abouti à la prise de nombreux points d’appui sur le littoral par les troupes françaises. Peu après ce premier conflit, la France revendiqua un droit de contrôle sur les relations étrangères du gouvernement malgache qui refusa catégoriquement. Malheureusement, en 1890, Londres et Berlin reconnaissent à Paris le droit d’intégrer Madagascar dans sa zone d’influence. Un authentique partage de gâteau. Dès décembre 1894, les troupes françaises occupèrent Tamatave et le 30 septembre 1895, elles firent leur entrée dans Antananarivo. Le 1er octobre, le protectorat français est institué. En 1896, la monarchie est abolie et l’île entièrement engloutie dans le domaine colonial français.


 La victoire face à un puissant mouvement nationaliste -les « Menalamba » ou Toges Rouges-, écrasé par un affrontement du pot de terre contre le pot de fer, permettra à la France d’achever sa totale prise de contrôle sur Madagascar. Dès lors, c’est l’armée française qui centralisera toutes les initiatives. Elle deviendra l’outil qui permettra d’instaurer un profit économique et commercial à la métropole. Ainsi, la politique économique française à Madagascar dans les années 1890 avait fait appel à l’armée, instrumentalisée dans un but commercial et de profit, avant toute autre considération. Cette entreprise incluait une acculturation certaine des « indigènes » malgaches. Toutefois, ce pragmatisme dans la gestion de Madagascar ne faisait pas oublier les menaces des puissances étrangères ou coloniales dans la quête française d’autorité sur l’île. Si l’on résume la situation de l’époque, la politique économique française à Madagascar consistait en : l'utilisation de l'armée française dans un but de profit économique et commercial ; la volonté de la métropole à implanter des maisons françaises pour assurer la présence nationale ; l'instrumentalisation de l'armée pour imposer les produits français ; la recherche d'une implantation dans les esprits, les mœurs et les cœurs ; l'inscription française dans la consommation et la production ; l'inscription de l'identité française dans les mœurs. Déjà, à cette époque, la France était confrontée au danger de la prise d'influence de puissances étrangères dans un espace très ouvert à des rayonnements occidentaux multiples : la menace anglaise était déjà une concurrence très ancienne et les Américains s’érigeaient en une nouvelle puissance économique mondiale, en quête de nouveaux marchés.

 

Dès sa prise de fonction, le 27 février 1897, en tant que gouverneur général de l’île, le général Joseph Simon Gallieni jugea nécessaire aux responsables français (militaires et civils) de connaître le pays, de rédiger des études historiques, géographiques et ethnographiques. C’est dans ce contexte que fut créée l’Académie malgache en 1902. De 1921 à 1923, Hubert Garbit fut gouverneur général, succédant à Albert Picquié. A cette date, la France venait juste de sortir de la Première guerre mondiale où 4.000 engagés volontaires malgaches sont morts pour cette France « Reny Malala » (Mère Patrie). Les rescapés malgaches de cette guerre soutinrent alors le mouvement embryonnaire nationaliste « Vy Vato Sakelika » ou Fer, Pierre, Ramification, qui insistait sur la réforme du travail et l’égalité du statut civil et politique des Malgaches. En ces temps-là, Madagascar était divisée en vingt-quatre districts et la politique coloniale se basait sur l’impériosité « de faire obéir l’indigène avec fermeté ». De 1924 à 1929, le nouveau gouverneur général fut Marcel Olivier. Il favorisa l’activité des grandes compagnies commerciales, créa la Banque de Madagascar (22 novembre 1925) ainsi qu’une organisation de crédit agricole.

 

A cette date, les exportations de produits primaires étant excédentaires, un contexte de prospérité passagère s’installa en ce début des années 1920. De grands travaux d’infrastructures furent alors mis en place : création du SMOTIG (Travaux forcés sans ambiguïté), le 3 juin 1926, et début des travaux de la ligne de chemin de fer Fianarantsoa-Manakara (FCE) vers la fin de cette année. Face au problème de la main d’œuvre dans les colonies, et aux divergences d’opinion sur cette question, le ministère de l’Economie, Charles Spinasse, rédigea une note, le 23 mai 1927. Cette note entendait énoncer l’avis du ministère et mettre en place une sorte de programme, à l’attention des administrateurs, chargé de réglementer le travail des indigènes dans les colonies. En 1927, le contexte était délicat pour l’Etat : la valse constante des gouvernements fut à l’origine du rappel du gouverneur général Raymond Poincaré, en juillet 1926, parce qu’il incarnait l’orthodoxie financière et avait rétabli la confiance. Pour Georges Talvas, administrateur, ancien chef de la province d’Ambositra, la contrainte était plus efficace que la persuasion pour « se procurer de la main d’œuvre ». Selon lui, « la contrainte a permis la création des infrastructures : le colon était supérieur à l’autochtone, il devait donc se faire obéir, comme le colonel se fait obéir du soldat ». Pour Talvas, « c’était un procédé qui fonctionnait et qui est accepté des indigènes ».

 

Selon l’inspecteur des colonies de l’époque, Décieux, « la contrainte est différente en théorie et en pratique ». Il avait divisé les entrepreneurs en deux catégories : les « bons » et les « mauvais ». Pour le gouvernement, le travail forcé était un devoir nécessaire mais par la persuasion, non la contrainte. Le devoir s’accompagnait donc de droits qui existaient en partie dans les colonies. En ces temps des colonies, les administrateurs d’Outre-mer et d’Indochine se référaient aux anciennes lois, qui organisaient le travail. De même, le droit d’opinion était réaffirmé ainsi que le devoir de l’Etat français de « veiller à développer la natalité ». La place de la médecine et de la santé des indigènes était primordiale pour le ministère. L’emploi des ouvriers était strictement réglementé, les mesures sanitaires occupaient une place importante, que ce soit la santé ou l’alimentation. Enfin, le ministère tentait de combattre le fléau de l’alcoolisme chez les ouvriers indigènes. La question de la main d’œuvre était délicate à cette date. Elle démontrait les enjeux des différentes forces qui s’affrontaient : administrateurs coloniaux, colons, défenseurs des valeurs républicaines, l’Etat et une voix complètement absente ici, celle des indigènes eux-mêmes. D’une part, la vision du travail forcé comme une contrainte était justifiée par l’administration locale. D’autre part, deux voix s’élevaient contre ce travail forcé contraint, celle de Français et celle des indigènes. Enfin, la position ambiguë de l’Etat, qui oscillait entre le système colonial et les valeurs républicaines. De nos jours, la main d’œuvre malgache est la moins chère du monde, à travers ces zones franches textiles s’apparentant à un esclavage sous d’autres formes…

 

Pourquoi tous ces rappels, de notre part, dans le domaine strictement économique ? Tout simplement parce que, malgré que Madagascar ait quitté la zone Franc, le 22 mai 1973 ; malgré la révision des accords de coopération franco-malgaches, signée le 4 juin 1973, la présence française à Madagascar va revenir à son point de départ mais dans une forme plus subtile, plus « argentisée », si vous comprenez à quoi nous faisons allusion. Dans toute république qui se respecte, démocratique qui plus est, les personnes vont et viennent mais la continuité de l’Etat demeure. Ainsi, le Document Cadre de Partenariat, signé le 11 mai 2006 entre Madagascar et la France, se donne de gros moyens financiers. Et Nicolas Sarkozy n’était pas encore président de la république que, déjà, ce Document, « résultant d’un travail préparatoire conjoint, s’inscrit résolument dans le cadre des orientations stratégiques et des politiques de développement arrêtées par le gouvernement malgache, le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui inspire les documents annuels de Politique générale de l’Etat, et le Plan d’Action pour Madagascar (« MAP ») dont le cadre général est connu ». Alors ? La France de Sarkozy va aider et beaucoup aider même, face aux « dangers » de la montée anglophone ou angliciste -comme vous voulez -. Sans compter le fameux « péril jaune » qui commence à tout absorber… Dans le domaine de la politique, en général, de la politique économique en particulier, il n’y a et n’aura jamais de philanthropie. Toutes les aides de la France, encore « number One » dans quelques compartiments s’inspirent de l’ère coloniale, façon « temps de paix ». Jetons alors un regard sur le volet « Finances ».

 

 

L’APD française

 

Au total, l’aide publique bilatérale civile au développement que la France apportera au bénéfice de Madagascar, pour les cinq années à venir, pourrait s’inscrire dans une enveloppe comprise entre 249 et 278 millions d’euros. Par ailleurs la coopération bilatérale militaire, ces dernières années, s’est montée à près de 5 millions d’euros par an en moyenne. Dans le domaine des bourses de formation, l’enveloppe globale des bourses s’établit à plus de 700 000 euros dont 40% concernent des bourses nouvelles. Dans le domaine de la coopération financière, et à compter du point d’achèvement de l’initiative PPTE, Madagascar continue d’honorer sa dette d’APD (Aide publique au développement), mais la France lui reverse ensuite la somme correspondante sous forme d’aide budgétaire globale. Cette aide correspondait à un montant de 6,5 M€ pour 2006. Par ailleurs, avec un volume annuel moyen de 20 millions d’euros, Le Groupe de l’AFD (Agence française pour le développement) est présent à Madagascar dans de très nombreux secteurs. Enfin, concernant la contribution de la France dans le volet multilatéral, elle concerne surtout ses participations au FED, à la Banque Mondiale, au FMI et à la BAD et portent sur un montant de 40 Millions d’Euros par an environ.

 

Aussi, le couac français en mai 2002, n’aura eu aucune incidence sur cette poursuite des relations « historiques et privilégiées » France-Madagascar. En janvier 2003, l’écrivain François-Xavier Verschave… écrivait : « Le nouveau Président a été reconnu par plusieurs pays européens et les Etats-Unis, et la France n’a pu que suivre, in extremis (Rappelons-nous de l’arrivée expresse de speedy Dominique de Villepin, le 3 juillet 2002). Par ailleurs, au Sénat français, le jeudi 25 juillet 2002, le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, s'agissant de Madagascar, a rappelé que « les exigences particulières qui s'imposaient à la politique française, soucieuse de contribuer à la résolution de la crise sans fragiliser les principes démocratiques élémentaires, ni remettre en cause sa relation avec l'ensemble des pays africains »...

 

En ce mois de mai 2008, tout reste à construire et reconstruire à Madagascar. Mais il ne sera plus dit que « la fraude électorale des dictateurs africains est une fatalité : la décolonisation se passe d’abord dans les têtes », dixit toujours François-Xavier Verschave. Par ailleurs, Sarkozy ou pas, la France n’a pas l’habitude anti-républicaine de revenir sur ce qui a été écrit légalement, au nom de la continuité de l’Etat. A ce sujet, lisez la loi n° 2005-110 du 11 février 2005. Objet du texte : Cet accord, conclu en 2003 pour une durée initiale de dix ans, renforce la sécurité juridique des investisseurs français à Madagascar et celle des investisseurs malgaches en France. Par ailleurs, il faut absolument se rappeler ce qui suit, indiquant que le président Marc Ravalomanana ne fera vraiment pas le poids face à un mécanisme très bien huilé qui arrivera toujours à surmonter les petits grains de sable.

 


Alors qu’il était candidat aux présidentielles françaises de 2007, Nicolas Sarkozy avait déclaré que « la France n’a pas besoin de l’Afrique ». Il fallait alors penser que la France n’a plus d’amis en Afrique, mais que des intérêts ? Durant sa campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy avait promis refonder la politique Elyséenne de l’Afrique, les principaux thèmes de rupture avec le passé étant : Plus de complaisance et de secrets, une politique d’immigration concertée, plus déclarations comme son prédécesseur Jacques Chirac l’a fait, style : « l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie ». Nicolas Sarkozy ne parla même pas de prime à la démocratie comme l’avait préconiser l’ancien Président français François Mitterrand « l’aide publique au développement sera fonction des avancées significatives démocratiques ». Comment croire à la rupture annoncée par Nicolas Sarkozy, lorsqu’on sait que l’un des gros soucis politiques en Afrique, c’est l’installation et les maintiens des dictatures depuis l’arrivée de Jacques Chirac à l’Elysée ?

 

Il faut savoir que le Président Nicolas Sarkozy est soutenu et appuyé par des milieux politiques et économiques et des médias, les mêmes qui s’activent en Afrique. Un autre volet de sa campagne électorale, était d’être le défenseur des droits humains opprimés, des droits des femmes opprimées. Mais comment a-t-il pu recevoir un Chef d’Etat, taxé d’être l’un des grands symboles des réseaux mafieux françafricains en Afrique, qui dirige son pays par oppression et par dictature ? Pourquoi, au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy a-t-il pris son téléphone et remercié Omar Ondimba Bongo du Gabon pour ses « conseils » ?

 

Le 25 mai 2007, l’ex -juge Eva Joly, qui avait une apparition à Madagascar pour soutenir la politique anti-corruption du président Ravalomanana et qui, depuis, a disparu de la circulation, avait déclaré : « Je regrette que le premier Chef d’Etat étranger à rendre visite à Paris à l’Elysée, soit le Président Omar Ondimba Bongo ». Officiellement, l’élection de Nicolas Sarkozy marque la fin de la Françafrique. En effet, le 20 mai 2007, le nouveaun président français avait annonçé la fin des sommets France-Afrique et la fin de la cellule Elyséenne de l’Afrique. Néanmoins, les relations France-Afrique style « Etat à Etat traditionnel » dans le monde, semblent se poursuivrent. Il n’est donc pas facile d’imaginer que la politique «sous la table» aura encore de très beaux jours.

 Déclarations faites par Nicolas Sarkozy, en octobre 2007, en épinglant la rosette de Chevalier de la Légion d'Honneur à l'avocat Robert Bourgi : « Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce terrain de l'efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n'es pas homme à oublier les conseils de celui te conseillait jadis, de « rester à l'ombre, pour ne pas attraper de coup de soleil ». Sous le chaud soleil africain, ce n'est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait bien raison. » A présent, il faudra attendre la venue à Madagascar -prévue fin 2008 ou début 2009- du président Nicolas Sarkozy pour croire à cette bonne volonté affichée de rupture d’avec cette fameuse Françafrique qui date de Jacques Foccart, conseiller politique français, secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974. Le « Monsieur Afrique » du général De Gaulle et du président Pompidou, l’architecte du « Pré-Carré » et un des initiateurs principaux d'une certaine politique française en Afrique appelée « Françafrique » par ses détracteurs, un terme emprunté au président ivoirien Houphouët-Boigny.

 La der des der de ce dossier, enfin, les extraits des déclarations qui suivent du président Nicolas Sarkozy, prononcées à l’université de Dakar, le 26 juillet 2007, s’adressent à qui ? Car l’Economie avec un grand E, repose sur les ressources humaines : « (…) La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. Elle n’est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n’est pas responsable des gaspillages et de la pollution. Mais la colonisation fut une grande faute qui fut payée par l’amertume et la souffrance de ceux qui avaient cru tout donner et qui ne comprenaient pas pourquoi on leur en voulait autant. La colonisation fut une grande faute qui détruisit chez le colonisé l’estime de soi et fit naître dans son cœur cette haine de soi qui débouche toujours sur la haine des autres ».

 


« La colonisation fut une grande faute mais de cette grande faute est né l’embryon d’une destinée commune. Et cette idée me tient particulièrement à cœur. La colonisation fut une faute qui a changé le destin de l’Europe et le destin de l’Afrique et qui les a mêlés. Et ce destin commun a été scellé par le sang des Africains qui sont venus mourir dans les guerres européennes. Et la France n’oublie pas ce sang africain versé pour sa liberté ». Donc, les anciens combattants malgaches encore vivant, rescapés des première et deuxième guerres mondiales, qui ont vaillamment combattu pour la France, attendent avec impatience les échos de cette dernière phrase. Il faut savoir que rien que pour la guerre de 1914-1918, 45 863 Malgaches s’étaient engagés dans l’armée française. Environ 20 000 sont tombés au champ d’honneur.

 

Dossier préparé et mis en ligne par :

Jeannot RAMAMBAZAFY

Journaliste

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Mis Ă  jour ( Lundi, 18 AoĂ»t 2008 11:42 )  
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