Hery Rajaonarimampianina, du temps où il était l'efficace et fidèle ministre des Finances et du Budget de la dernière transition qu'à traversé Madagascar
J’aurai pu titrer « le mystérieux Hery Rajaonarimampianina ». Mais ce n’est pas l’homme en tant que tel qui nous intéresse. Il y a deux ans, il a accédé au poste de premier président de la IVème république de Madagascar. Il n’y a aucun mystère à dévoiler si je vous remémore que, durant cinq ans, il a été ministre des Finances et du Budget de la Transition, sur présentation de Mamy Ravatomanga (interview d’Andry Rajoelina ICI). Jusqu’avant le 25 janvier 2014, Hery Rajaonarimampianina portait l’espoir de plusieurs entités, qu’il le veuille ou non: le peuple qui a lutté en 2009, en premier lieu. C’est-à -dire les descendants de ceux qui avaient lutté en 1972, 1991, 2002 (bien que cas très à part). Ensuite les calculateurs politiques en tous genres. Enfin, les opportunistes de tous bords qu’il n’a pas eu le temps de « soupeser » réellement dans leurs compétences et leurs capacités respectives.
Certes, il y a eu des malentendus entre les trois hommes cités, mais la raison d’état ne devait-elle pas être la plus forte? Et c’est le comportement d’Hery Rajaonarimampianina durant ces derniers 24 mois qui demeure un mystère. Tout n’aura été qu’une suite d’actions allant à l’encontre de l’Etat de droit et de la démocratie. Mots qu’il n’a cessé d’énoncer à chacun de ses discours. Mais qu’elles sont les réalités vécues jusqu’à présent? Cela demandait réflexion. Car il y a bien une explication à tout ce bordel complet. Excusez-moi, mais il n’y pas d’autres mots pour qualifier la situation actuelle. Attention, il n’agit pas d’un revirement à 180°. Il s’agit de cerner les prochaines décisions présidentielles qui seront prises très prochainement. Ce n’est pas de la divination, c’est de l’anticipation logique reposant sur l’Histoire politique de Madagascar.
En fait, donc, il est évident qu’en ayant prôné la fameuse « rupture dans la continuité », il s’est entouré de loups très affamés qui vont être très difficilement maîtrisables. Le pire est qu’ils n’ont vécu aucune traversée du désert, à part les « exceptions » (à toute règle), et les Messieurs et Mesdames Retourne-veste… Ils ont accédé au pouvoir par nomination, par choix, ils ont pris goût à ce pouvoir et ils vont le défendre bec et ongles, au détriment de l’intérêt du peuple. Le danger ne vient pas toujours d’où on croit a priori.
Ainsi, à bien y réfléchir, il est quasi impossible que le dernier « exploit » du ministre Olivier Solonandrasana Mahafaly (ICI) émane du président lui-même. Malheureusement, deux ans après, l’ensemble de la population plus que mécontente ne voit plus que ce président qui, de son côté, ne fait aucun effort pour démontrer qu’il est, avant tout, un homme d’état et non un personnage permettant à nombre de nommés de très mal agir en son nom. Je l’ai dit et je le répèterai aussi longtemps que cela sera nécessaire: il n’y a pas pires ennemis, capables du… pire, que ceux qui viennent de l’intérieur.
Qu’ont-ils à perdre? Enormément, en matière d’avantages particulièrement. Le président de la république, n’ayant pas le don d’ubiquité, s’est laissé berner au fil des mois. Le 8 janvier 2016, malgré les éternelles phrases et promesses toutes faites, il a bien tenté de se reprendre. Par exemple, en matière de restitution des terres des colons aux Malgaches qui s’en sont occupé depuis longtemps. Seulement, le problème est que la HCC de Jean Eric Rakotoarisoa, auparavant, avait pris une décision officielle allant à l’encontre, sinon aux antipodes de ce qu’a déclaré le président de la république à ce sujet.
En fait -et cela a été prouvé par le Député Jao Jean, auteur d’une loi portant son nom, et approuvé à plus de 90% à l’Assemblée nationale (ICI)-, la décision n°25-HCC/D3 du 02 juillet 2015 repose sur des « directives » de Rivo Rakotovao, actuel ministre d’Etat pour l’Aménagement du Territoire et autre chose encore (Président du parti Hvm). L'"ami" rotarien... Si le président de la république a déclaré que ces terres doivent revenir aux Malgaches mais dans le respect de la loi, c’est qu’il n’était donc pas au courant de cette décision de Jean Eric Rakotoarisoa qu’il a choisi (sur conseil de qui aussi, celui-ci ayant été un personnage juste et droit... avant son accès au pouvoir -ICI-?). Qu’est-ce qui fera, dès lors, force loi? La décision de la HCC ou la déclaration présidentielle (ICI)? Et nous pénétrons dans une autre spirale illogique et illégale. Concernant les récentes élections sénatoriales, si son entourage lui a promis le maximum de pourcentage pour le parti Hvm, cela n’est pas possible que ce soit Hery Rajaonarimampianina qui a commandité toute la série d’illégalités dignes du temps du Psd, Arema, Undd et Tim réunis.
Cependant, un proverbe dit: la fin justifie les moyens. Jusqu’à quel degré le Président de la république actuel est-il coupable de toutes les mauvaises actions impliquant même certaines personnes de son premier cercle? Là est le mystère. En un mot, en lui faisant bénéficier de la présomption d’innocence, il ne lui reste plus qu’un moyen pour reprendre les rênes. Malgré la dernière démarche, dans le cadre du kidnapping de Toamasina. « Une délégation présidentielle » ne signifiant pas "sur les ordres du président". Le moyen dont je fais allusion est, cependant, plus facile à dire et écrire qu’à faire, après ces 24 mois passés: identifier tous ceux qui ternissent son image en faisant de l’excès de zèle prouvé et les remercier.
C’’est à ce prix -et ce seul prix-, qu’il pourra redresser une barre complètement tordue et, ainsi, redorer son blason de ministre des Finances sérieux et incorruptible devenu président ayant gardé les mêmes qualités. L’air du temps est au remaniement gouvernemental. Jusqu’à quel point, Hery Rajaonarimampianina aura-t-il les coudées franches pour se libérer de personnages qui ont, personnellement, tout à perdre? Enfin, reviendra-t-il à l’ordre constitutionnel, en suivant l’esprit de la constitution, à commencer par l’article 54?
Dans un prochain article, je vous parlerai de cet entourage présidentiel devenu… encombrant. Pas seulement pour le Président de la république lui-même, mais pour espérer un retour à la bonne marche de tout un système socio-politique où règne trop la loi de la jungle. C’est ce que demande le peuple, dont je fais partie, de toute façon. Et dans la vie, nous avons tous le choix. Nul n’est inamovible, nul n’est irremplaçable et nous sommes tous mortels. Enfin, la vérité si je mens.
Jeannot Ramambazafy – 18 janvier 2016