La photo ci-dessus, date du samedi 9 juin 2009. Ce château style Rova moderne est perché en haut du village d’Imerikasinina. Village natal des Ravalomanana, à quelque 20 km d'Antananarivo vers l'Est. Ce n’est que la partie visible d'un élément matériel de la mégalomanie d’un homme qui avait tous les pouvoirs en mains mais qui, en ayant essayé de se prendre pour Dieu le Père, est tombé par ses propres turpitudes. Le lendemain de sa parution sur www.madagate.com tous les sites pro-Ravalomanana ont osé écrire : «C’est la villa de Jeannot Ramambazafy construite grâce aux « cadeaux » d’Andry Rajoelina ». Répond-on à des imbéciles ? Non.
Affirmation purement et simplement gratuite (mais pas pour ce Solo Razafy...) en matière de journalisme
Dernière idée lumineuse d’un autre petit fanatique qui se prend pour un fin limier : la villa qu’Andry Rajoelina construit à l’île Maurice. Avec une photo sans aucune indication du tout. C’est sur mydago.com. On veut bien que Solo Razafy (l’auteur de cet exploit) voue une idolâtrie sans borne à Ravalomanana. Mais tout de même, il salit la profession de journaliste. Si c’était la vérité, croyez-moi bien que j’aurai été le premier à dénoncer un des actes des dirigeants malgaches contre lesquels je me bats depuis mai 1972.
Un illustre anonyme résident à Maurice a demandé où se situe cette maison. Réponse claire: il faut demander à Solo Razafy, ce journaliste qui ne ment jamais et qui a pris lui-même la photo
Solo Razafy, de mydago.com (site hébergé en Allemagne), ne confond plus le métier de journaliste à celui de fanatique écervelé. C’est sciemment, à la veille de la seconde rencontre des Seychelles. Mais qu’a-t-il donc à gagner dans cette désinformation aussi vile et basse que dangereuse ? Pour lui. Car il a attiré son attention sur lui, ignorant superbement la règle d’or du recoupement. Et croyez-moi, les journalistes professionnels ne lui seront d’aucun secours, même au nom de la liberté d’expression. Ce n’est pas parce que son maître a accaparé beaucoup de biens meubles et immeubles à Madagascar que les autres le font aussi.
Le conditionnel car si les commentaires sont libres, les faits sont tout de même sacrés. Il ne faut pas prendre le risque d'être accusé de complicité. Pas bêtes les gars de Tananews...
Encore heureux que le site tananews.com a utilisé le conditionnel en reprenant cette photo. Tendancieux pas fous que les rédacteurs de tananews. Car voici ce qui attend Solo Razafy, un de ces quatre matins : poursuite pour divulgation et propagation de fausses nouvelles ; atteinte à l’honneur d’un chef d’état dans l’exercice de ses fonctions. Pour commencer. Lalatiana Rakotondrazafy et Fidèle Razanapiera ont, maintes fois, crié qu’il n’y a pas de dirigeants dans ce pays. Oui, mais il y a une justice et des lois. A présent, ils sont sous le coup d’un mandat d’arrêt pour complicité sur l’affaire du 1er Rfi d’Ivato qui a coûté la vie à trois hommes. Etant donné que Solo Razafy se prend pour un journaliste aguerri, voici la loi universelle pour tous les gens de ce métier passionnant mais parfois confondu en une plateforme d’affirmation bête et méchante. Mais pas gratuite pour lui, j’en mets ma main à couper.
Solo Razafy a le devoir de donner plus d'informations sur cette maison en construction
La loi prévoit que "la publication, la diffusion ou la reproduction de nouvelles fausses, de pièces fabriquées falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers" ne sont punissables en règle générale que si "elles ont troublé la paix publique" et ont été faites de "mauvaise foi". Les tribunaux considèrent que le délit est constitué dès lors que la fausse nouvelle est imputable à un journaliste professionnel à même de vérifier les renseignements obtenus par lui et qu’il y a eu de sa part une volonté délibérée de répandre cette fausse nouvelle.
Est-ce le même Solo Razafy de MyDago.com ?
Ainsi, jusqu’à preuve du contraire, cette photo ne signifie rien et il y a eu mauvaise foi manifeste et volonté délibérée de répandre une fausse nouvelle. Qui est Solo Razafy ? Brillant de lâcheté, aucune photo de lui n’est vue sur un site facebook à son nom. Mais il serait né le 25 décembre 1990. Donc, encore un jeunot qui n’a connu que cette crise à Madagascar, si c’est du même Solo Razafy dont il s’agit (comme dirait Rolly Mercia). Comment diable, Ravalomanana a-t-il fait pour fanatiser toute une génération de Malgaches ? Elémentaire, mon cher Watson : avec de l’argent très vite gagné. Trop vite gagné.
Il ne perd donc rien pour attendre. Je ne suis pas fan de l’emprisonnement de journalistes. Mais il faut mettre un frein à ce fanatisme guidé par la haine qui ternit, à la longue, le journalisme malgache. Que chacun récolte ce qu’il a sciemment semé. Et ce n’est pas la peine d’aller se plaindre à Reporters sans frontières. A moins que… Lorsque Solo Razafy prendra le temps de lire les archives de Madagascar Tribune, à partir de 1988, entre autres menaces qui pesaient et pèsent encore sur ma famille et moi. Il comprendra par quelles étapes je suis passé de Didier Ratsiraka à Andry Rajoelina. La liberté de presse est sacrée. Mais il faut en connaître les limites. Et il y a toujours un prix à payer. Car les dirigeants ne feront jamais que passer, mais les journalistes, eux, ont le devoir d’informer et d’éduquer et non pas de créer le doute et de distiller la haine dans le cœur et l’esprit de l’opinion publique. Surtout avec des informations sans aucun fondement.
Seule issue pour Solo Razafy : qu’il montre et démontre qu’il n’est pas dans son tort. Dans le cas contraire, je m’en lave les mains comme Ponce Pilate. Enfin, que tout le monde sache que ce n’est pas Andry Rajoelina que je défends mais une profession dans laquelle j’exerce depuis bientôt 30 ans.
Jeannot RAMAMBAZAFY
Rédacteur en chef de www.madagate.com
Journal en ligne créé en février 2001