Boeing Hercule C17 Ã l'atterrissage
Chez le « gendarme du monde », le terme « valise diplomatique » est vraiment devenu un euphémisme. En effet, un volume d’une tonne et six cent kilos ne rentrera jamais dans une valise de quelque importance qu’elle soit.
Ainsi, le lundi 11 février 2013, c’est un appareil de l’U.S Air Force, un « Hercule C17 » de Boeing, qui a atterri sans encombre sur le tarmac de l’aéroport international d’Ivato. Il est certain qu’il a décollé d’un porte-avions de la Vè flotte américaine…
Accompagné de son escorte, le porte-avions nucléaire USS Carl Vinson (j’ai un ami guitariste qui s’appelle Jean-Claude Vinson !) est arrivé au nord de l'océan Indien, en janvier 2012. Au sein de la 5ème flotte américaine, il remplace le groupe aéronaval emmené par le porte-avions USS John C. Stennis. Embarquant environ 70 avions et hélicoptères, le Carl Vinson est escorté par le croiseur lance-missiles USS Bunker Hill et le destroyer lance-missiles USS Halsey.
Point Liberty à Andranomena Antananarivo. Combien sont-ils là -dedans ?
Mais là où le bât blesse, c’est la manière dont se sont conduits les « diplomates » de « Point Liberty » à Andranomena. Ne reconnaissant pas le pouvoir de transition -mais qu’est-ce qu’ils foutent encore ici alors ? Et combien sont-ils exactement dans ce bunker ?-, ils se sont directement adressés au directeur de l’Aviation civile de Madagascar (ACM) pour l’autorisation d’atterrissage et d’enlèvement des 19 colis pesant 1,6 T donc.
Le Président Didier Ratsiraka vous a bien foutu à la porte en 1975, tout "géant" que vous êtes. Non ?
L’ACM est ainsi devenue un démembrement de l’administration américaine. Mais au nom de qui, de quoi ? De la suprématie de l’Oncle Sam qui est bien parti la queue entre les jambes, en 1975, à la fermeture de la NASA d’Imerintsiatosika (photo ci-dessus) ?
Que ce serait-il passé si l’ACM avait refusé ? Un incident diplomatique avec un pouvoir non reconnu ? Laissez-moi rire. Une énième invasion d’un pays souverain au nom du « droit à la valise diplomatique » (convention de Vienne) ? Pourquoi encore envoyer des colis à un personnel américain dont on ne sait plus ce qu’il fait dans cette transition qui n’existe pas pour eux ? En fait, il s’agissait d’un défi pour voir si un NOTAM serait délivré pour crier au loup. Un prétexte style "usines d'armes chimiques" en Irak. C’est bête, c’est même concombre, mais avec la C.I.A., il faut s’attendre à tout. Il est certain que l’Oncle Sam va remettre çà périodiquement, rien que pour embêter la transition.
Système MUOS1
Ils ne peuvent pas attendre l’élection d’un président, dans quelques mois ? Je ne crois pas qu’il s’agisse de matériels de télécommunication. Ils ont assez de satellites là -haut. Vous ne connaissez pas le « Mobile User Objective System » (MUOS) de l’US Navy, lancé le 24 janvier 2012 ? Ou encore « Keyhole », un satellite d'espionnage optique Américain, lancé en 2004 ? Mais sait-on jamais, effectivement ?...
Il s’agit vraisemblablement de médicaments, de denrées alimentaires (incinérées avant même leur date de péremption, du vrai gaspillage !) et de livres ainsi que des vêtements et autres objets personnels. J’ai travaillé chez Geosource Ltd, un sous-traitant du géant Amoco, à Morondava, fin des années 1980, pour le savoir. Les Américains n’achètent que rarement des produits locaux.
American Barbecue...
Tous les vendredis, ils organisent des barbecues entre eux, et ils prennent des pilules magiques pour ne pas avoir la gueule de bois le lendemain.
Plus de la moitié de ces denrées, dont certaines ne sont pas périmées, sont passées dans un incinérateur. Le grand gaspillage U.S.
J’ai vu de mes propres yeux comment ils se sont comportés à leur départ : ils ont creusé un énorme trou avec un engin Caterpillar et ils ont enterré tout leur surplus de denrées, alors que cela aurait été très humain de les distribuer aux habitants de Morondava. Ils sont comme çà . Civilisés mais à la fois sauvages.
Qu’importe ce que cette valise diplomatique contenait et pourquoi donner de l’importance à un contenu qui restera aussi secret que l’assassinat de John F. Kennedy ? Mais la Nation et le peuple malgaches ont droit au respect et la procédure doit être respectée, comme on accepte que le moindre petit appareil photo soit déposé avant de pénétrer « Point Liberty ».
Le Diplomatic Security Service est chargé de la protection d’environ 400 sites du département d'État à l'étranger (ambassades, consulats, etc.) et sur le sol américain. Il s'occupe également, souvent en collaboration avec l’United Secret Service, de la protection des diplomates américains à l'étranger et de celle des dignitaires étrangers en visite aux États-Unis ainsi que de la protection de certains chefs d'États alliés en situation difficile. Il participe a l'évacuation de citoyens américains en difficulté. Les valises diplomatiques américaines sont sous sa responsabilité.
Pour en revenir à la valise diplomatique, dans ce genre de démarche, l’Ambassadeur ou le Chargé d’affaires du pays « importateur » a le devoir de s’adresser aux autorités malgaches, en l’occurrence le ministère des Affaires étrangères, et non à une autre personnalité. Si les autres pays n’ont jamais attiré l’attention, c’est qu’ils utilisent effectivement une vraie valise transportée par un diplomate. Car ils achètent des produits locaux et ne sont pas paranoïaques comme ces citoyens d’un pays qui veut être et rester le maître du monde. On verra lorsque le génie et la conscience malgaches se réveilleront.
Homeless ! Ces deux photos ont bel et bien été prises en plein New York
Bientôt, un porte-avions « diplomatique » américain arrivera au port d’Antsiranana alors ? Pour organiser un méga barbecue avec les péripatéticiennes… Tsss. Pourquoi je prends la chose avec désinvolture ? Tout simplement parce que le géant américain a encore le temps de guerroyer avec un petit pays « pauvre ». Un signe de faiblesse, une action de colosse aux pieds d’argile pour oublier et faire oublier sa propre crise socio-économique et ses propres pauvres dont le nombre accroit dangereusement. J’ai tout un dossier à ce sujet (textes, images, vidéos). A bientôt…
Jeannot Ramambazafy – 13 février 2013