"Coup franc" lu dans la Gazette de la Grande île de ce 3 décembre 2013
L’histoire de Madagascar montre que tous les dirigeants du pays, depuis la royauté, ne peuvent accéder au trône sans la bénédiction des Ampanjaka et des devins du sud-est. D'ailleurs, le sampy « Kely malaza » et le devin d’Andrianampoinimerina - venant du sud-est -ont été utilisés par le roi. Lors du congrès du parti TIM en 2007, le président Ravalomanana a convoqué les Ampanjaka du sud-est pour la bénédiction de son parti politique et pour son second quinquennat.
Les Ampanjaka ont reproché à Ravalomanana de ne pas avoir tenu parole, et ont exigé le renouvellement du pacte avec les Ampanjaka lors de sa demande de bénédiction pour son ambition d'accéder au pouvoir en 2002.
Comme Ravalomanana était occupé, il a alors envoyé dans le sud-est trois personnes pour se charger des formalités rituelles à savoir Ivohasina Razafimahefa, Sg du Tim et ministre de l'industrie, Yvan Randriasandratriniony, président du TIM et Jean Louis Robinson.
Arrivé dans le sud-est, le ministre Ivohasina Razafimahefa a rebroussé chemin en invoquant qu'il était chrétien et qu’il n'adhérait pas aux pratiques qu'il considérait comme païennes.
Le président du Sénat et président nouvellement élu, quant à lui, n'a pas voulu faire le parcours initiatique, a prétexté une maladie, et a pris la poudre d'escampette.
Il ne restait alors plus que le Dr Jean Louis Robinson pour accomplir la mission de « réconciliation » entre les Ampanjaka et le président Ravalomanana.
Pour parfaire le rite de renouvellement de la bénédiction, les Ampanjaka du Sud ont confié au « fidèle » émissaire une cruche en « tanimanga » (argile cuite) remplie à ras bord de « ranomasina » ou eau sacrée.
Mais au lieu de rapporter l'eau sacrée à Iavoloha, le ministre Robinson décide de faire un saut du côté du CDU (Centre de diagnostic) à la cité Planton. Arrivé sur place, il remplace l'eau sacrée par de l'eau plate de la Jirama. Et il se baigne alors avec l'eau sacrée des Ampanjaka du sud-est, eau initialement prévue pour Ravalomanana.
Les députés, les maires et les sénateurs d'alors n’ont pas bougé le petit doigt durant les évènements de 2009, car ils étaient convaincus que Ravalomanana n’a pas accompli dans les règles de l'art la réconciliation avec les Ampanka et le « hasin'ny fanjakana ».
Et ces derniers n'ont pas été surpris par la candidature de Robinson. De plus, ils sont convaincus que Jean Louis Robinson va encore une fois trahir Ravalomanana comme il l'a fait depuis toujours. La moralité de l'histoire : on n'est mieux servi que par soi- même.
Lundi, 2 décembre 2013
Iaban’i Baomizy, Ampasimanjeva (Fianarantsoa)