Le charme inégalé et inégalable de Me Henry Rabary-Njaka
Décidément, dans sa quête de recherche d’une stabilité politique à tout prix -jusqu’à pratiquer un machiavélisme extraordinaire-, le Président Hery Martial Rajaonarimamampianina Rakotoarimanana n’aura eu besoin que d’un homme et un seul. Il s’agit de Me Henry Rabary-Njaka, de nationalité française et avocat inscrit au barreau de Paris. En effet, il est, actuellement, Directeur de Cabinet de la Présidence, Secrétaire général du parti Hvm, président du Conseil d’Administration de la compagnie Air Madagascar. Mais ce 21 janvier 2015, en plus d’être le seul à monter au créneau pour un oui ou pour un non, à la place des ministres, il vient de s’arroger une autre casquette : jouer le rôle du Président de la Haute Cour de Justice (HCC) dans une émission spéciale sur la chaîne Tv Plus Madagascar. Ce, concernant l’article 54 de la Constitution et à propos de la nomination du nouveau Premier ministre. Qu’importe ses arguments, il aura toujours raison. Car, en prime, il a aussi abordé le statut particulier d’Antananarivo et la discipline dans le parti Hvm. Ne lui donnons pas plus d’importance qu'il ne mérite. C’est inutile et abêtissant, voire ahurissant. Car il a les pouvoirs publics entre ses doigts crochus, et on ne peut rien y faire. Pour l’instant.
Juste une petite remarque, cependant : il s’est comporté comme si ce parti Hvm avait aligné des candidats aux élections législatives du 20 décembre 2013. Alors disons-lui bravo ! Sur un autre plan, la loi pour démembrer la Capitale de Madagascar, a été adoptée sans tous les députés élus à Antananarivo, issus du Mapar et de la mouvance Ravalomanana.
Le ministre de l’Intérieur, Mahafaly Olivier, dans son bureau, arborant la cravate bleu-roi du parti Hvm. Vive la politisation de l'administration malgache !
Il est certain que le ministre de l’Intérieur, Mahafaly Olivier Solonandrasana Jocelyn, sera reconduit grâce à cette victoire. Re-bravo ! Le régime Rajaonarimampianina a donc gagné, coup sur coup deux batailles. Mais il perdra la guerre. Car lentement mais inexorablement, le peuple malgache commence à sortir de sa torpeur légendaire. Au moindre coup de semonce, le gouvernement, dirigé donc par un frais Général de Brigade, va commettre l’irréparable, comme tous ses prédécesseurs. On n’infantilise pas un peuple longtemps. Et cette erreur fatale arrivera au moment où ce régime d’y attendra le moins.
Et comme l’a si bien dit, Me Henry Rabary-Njaka - qui maîtrise à merveille la brosse à reluire et l’auto-satisfaction- lors de cette émission spéciale : « Ny vahoaka no mahita, ny vahoaka no hitsara » : le peuple regarde et le peuple jugera. Jusqu’à quel point « regardera-t-il » et quand « jugera-t-il » ?... Pour l’heure, ils (ces gars de là -haut) peuvent tout se permettre, forts du pouvoir public. Mais seuls le Président de la République et les 151 députés de Madagascar ont été élus le même jour. Les autres ne sont que lots gagnants d’une loterie politique malsaine, teinté de copinage et de népotisme. Le bon docteur Kolo Roger n’aura résisté que huit mois.
Jamais deux sans trois, dit-on. La troisième bataille à gagner pour le régime Hvm se focalisera sur les prochaines communales. Il a déjà fait une avancée remarquable avec, donc, ce découpage d’Antananarivo en sept Communes : une commune « principale » et six communes d’arrondissement. Il ne s’agit-là que d’un démembrement purement politique qui n’augurera rien de bon pour tout le monde, quoi qu’il puisse arriver. Ni devin, ni oiseau de mauvais augure, j’affirme simplement que ce sera la bataille de trop pour perdre la guerre. Mais ce 21 janvier 2015, Me Henry Rabary-Njaka aura été le héros du régime Rajaonarimampianina. En ayant fait de l’ironie sur le Mapar, il a cru, au fond de lui-même, qu’il a réussi à porter l’estocade finale. Cher Maître : on ne vend jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais pour l’ensemble de sa prestation -d’un point de vue unilatéral-, il mérite amplement d’être nommé vice-président de Madagascar. Non ? Il y en a bien eu du temps du président Philibert Tsiranana.
Je ne sais pas mais au moment de boucler cet article -si on peut l’appeler ainsi ces constats clairs obscurs-, la réflexion suivante m’est venue à l’esprit : les orphelins ne sont pas vaniteux. Il y a plus de 22 millions d’orphelins « politiques » à Madagascar à l’heure actuelle…Comprenne qui pourra.
Jeannot Ramambazafy – 21 janvier 2015