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Home Vie politique Chronique Madagascar. Jean Assice, espion ou dangereux semeur de bordel «couvert»?

Madagascar. Jean Assice, espion ou dangereux semeur de bordel «couvert»?

Décidément, la république bananière de Madagascar de Rajaonarimampianina est devenue un terrain de jeux d’intérêts malsains qui ne mèneront nulle part sinon à régresser encore plus. Mais c’est certainement l’objectif voulu pour que cette Grande île bénie de Dieu vive aux crochets de puissances financières qui ne sont pas -et ne seront jamais- philanthropes. Et tant pis pour ce peuple malgache devenu complice, car pris en otage par cette histoire de suffrage universel et de démocratie électorale totalement bafouée.

Bob Denard à Moroni, en 1995. Son dernier baroud à la suite de l'opération Azalée (ICI). "Mister Bob" est décédé en 2007 à... Paris

Dernier écho de cette vente à l’encan de la patrie des ancêtres des Malgaches, la sécurisation des aéroports. Et dans cette histoire un nom revient, lancinant. Celui de Jean Assice. Il est vraiment partout dans le domaine de l’aviation en Afrique celui-là! Jusqu’au point de se demander si ce n’est pas un autre Bob Denard sous une autre forme, plus subtile. Bob ayant été un mercenaire en treillis à 100% mais connu des services de renseignements français. Donc du pouvoir en France. Quant à l’uniforme de Jean d’Assice, c’est le complet veston et cravate.


Philippe Verdon, l '« aventurieux malchanceux »

Il y avait aussi un autre Français aux activités floues, Philippe Verdon, passant souvent à Madagascar. Il a été pris en otage novembre 2011 par Al-Qaïda au Maghreb islamique et a été tué en juillet 2013. Philippe Verdon était considéré comme un « aventurieux malchanceux ». En 1991, déjà, il avait été capturé dans le Sud-Soudan par les rebelles de John Garanga. Ceux-ci l’avaient considéré comme étant un « mercenaire » à cause de sa chemise blanche et de ses galons dorés de pilote professionnel. Il avait été libéré par un commando de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure) française... A une époque, il avait même créé une compagnie d’hydravions dénommée « Papagan Airlines » à Diego Suarez. Au début des années 2000, il faisait beaucoup d’allers et retours entre l’île de La Réunion et Madagascar d’où il avait été expulsé en octobre 2010. En fait, Philippe Verdon a été expulsé deux fois de la Grande île auparavant. La première fois par le gouvernement de Didier Ratsiraka, après avoir été considéré, pourtant, comme proche de l’amiral. La seconde fois par le gouvernement de Marc Ravalomanana en 2008.


En novembre 2003, Philippe Verdon avait été emprisonné dans la maison d’arrêt de Moroni, accusé de vouloir préparer une « opération de déstabilisation contre le pouvoir ». Il n’était pas seul. Avec lui, le Français Pascal Lupart et l’avocat franco-comorien Saïd Larifou. En parlant des Comores, justement, Bob Denard avait confirmé qu’il connaissait Philippe Verdon. « Je l’ai rencontré plusieurs fois à Paris. Verdon n’est pas un soldat mais un homme qui fait des « affaires »… ». Aujourd’hui, Bob le mercenaire et Philippe l’aventurier sont décédés. Et voilà qu’un Jean Assice semble reprendre le « flambeau » d’affaires dignes d’un roman… d’espionnage.

Parcours de Jean Assice

Ci-desssus, sa version personnelle sur Linkedin

De 2006 à 2008, Jean Assice était le Directeur général d’Aéroports de Paris Ingénierie (ADPI) en… Lybie. On sait comment a fini Khadafi.

De 2009 à 2011. Assice a été Administrateur Directeur Général (AGF) de la Régie des voies aériennes (RVA) chez Joseph Kabila. La RVA est une entreprise publique congolaise à caractère commercial et industriel créée par l’Ordonnance Loi n°72-013 du 21 février 1972. Elle a pour mission: - la construction, l’aménagement, l’entretien et l’exploitation des aéroports et leurs dépendances; assurer la sécurité dans le domaine de la navigation aérienne. Elle gère 52 aéroports et plate-­forme publique dont 5 aéroports internationaux, 15 Aéroports nationaux et 32 aérodromes. C’est l’ACM (Aviation civile de Madagascar) de la RD Congo. Les titres de journaux congolais, ci-après, résument la chute -et ses causes- de Jean Assice.

 

 

Surligné en bleu: L'enquête du sénat démontre que ce n'est qu'un ancien militaire qui a travaillé en Libye

Surligné en bleu ci-dessus : Je vous épargne le récit (ou plutôt les mésaventures) de l’aérogare de N’djili et de l’Adg français Jean Assice qui a dû être exfiltré du pays, tellement que ses «concurrents» congolais voulait se débarrasser de lui pour rétablir le status quo au sein de l’entreprise

Face à l’inattention du gouvernement congolais, les agents s’en sont remis au Chef de l’Etat pour obtenir l’annulation du contrat d’assistance technique auprès de la RVA, signé par le Ministère du Portefeuille avec la firme française ADPI, et la protection de leur entreprise contre toutes les velléités scissionnistes. Par ailleurs, en pleine exécution du premier contrat ADPI, les observateurs de la RVA ont aussi enregistré la démission de trois membres de la mission qui ont décrié la gestion de leur chef Jean Assice. Il s’agit du Directeur des Aéroports d’origine française, du Directeur financier Adjoint d’origine canadienne et du Chargé d’audit interne de nationalité burkinabé. Exaspérés par les dérives de gestion de l’ADG Jean Assice, ces trois experts d’ADPI-KPMG ont dû claquer la porte la RVA en pleine mission en vue de préserver leur réputation.

M A D A G A S C A R

Dès le départ, ils ont roulé pour SAMADA S.A., en tant qu'"agents de très haute protection": Rivo Rakotovao, unique ministre d'Etat chargé des "projets présidentiels"; Jaobarison Randrianarivony, Conseiller spécial du président Hery Rajaonarimampianina; Jean Max Rakotomamonjy, Président de l'Assemblée nationale, élu à 100% sans adversaire

2013. Jean Assice débarque à Madagascar. Entre-temps, en novembre 2010, la SRDI (Société de recherche et de développement par informatique) S.A., dont le siège social se trouve au Grand-Duché de Luxembourg, avait décroché un contrat de sûreté des 8 aéroports de Madagascar, suite à un appel d'offres international en bonne et due forme. Elle comptait investir 8 millions d’euros sur un programme étalé sur 15 ans. Mais soudain, l’ACM, dirigée alors par Robert Razaka, bloque ce contrat au profit d’une certaine CSPI (Compagnie de Sécurité Privée et Industrielle), société française dont le siège social est à Sainte Geneviève des Bois (91700 France). Ce sera la CSPI-F.


Les dirigeants de l'ACM en juin 2013. De g. à dr.: Fidy Rakotonirina, Robert Razafy, Wilfrid Ratsirahonana

Début mars 2013, un autre contrat est signé par Robert Razafy, Directeur Général de l’ACM, Jean Assice et Raphaël Albadejo hauts cadres de cette CSPI qui sera gérée, à Madagascar, par Jean Joël Ansart. Ce sera la CSPI-M. Ce nouveau contrat porte sur 12 ans, avec un investissement de 60 millions de dollars. Alléché par ce montant, Robert Razaka va passer à « l’action ».

Les voyageurs devant ce fait accompli depuis le 12 juin 2013

Ainsi, Le 12 juin 2013, sans crier gare, l’ACM met en pratique, à l’aéroport international d’Ivato, la RSA (Redevance de Sûreté Aéronautique). Ce, en partenariat avec une CSPI en passe d'être déloyalement concurrencée par ses propres dirigeants... Il y a bien eu des récriminations, mais…

Puis, le candidat n°3 est élu président de la république. Au fil des mois, ce chef d’état qui n’est en aucune cas homme d’Etat, va devenir un allié de choix des intérêts étrangers, car il a besoin d’argent frais pour faire tourner une boutique dont il ignore les tenants et aboutissants. Avoir été élu « démocratiquement » lui suffit pour lui faire croire qu’il peut tout de permettre. Du coup, il donne le feu vert à toutes sortes de menées anticonstitutionnelles pour avantager ses propres intérêts.


Du coup, décision est prise avec Jean Assice de créer la SAMADA (Sécurité aéroportuaire de Madagascar) S.A. avec l’appui d’"amis" rotariens et autres, au détriment de la SRDI S.A. qui, pourtant, existe toujours. Puis, cette SAMADA S.A. s'approprié non seulement le personnel mais aussi les équipements proposés par  la CSPI-M grâce à une couverture au plus haut sommet de l’Etat. Seulement, pour effectuer un travail professionnel et de professionnels, il faut un minimum de moyens intellectuels... Soudain, grain de sable et coup de boomerang pour Jean Assice et consorts: la décision du tribunal de commerce d’Antananarivo, de septembre 2015 (ICI L’INTEGRALITE). Jean Assice, Raphaël Albalajedo et Olmos Y Velderrain avaient négligé l’existence d’un investisseur Mauricien, à hauteur de 1 million d’euros que les trois compères avaient « avalé » sans aucune pièce comptable justificative comme pour toutes leurs actions pour lesquelles ils avaient dressé des bilans financiers fictifs. Chassez donc le naturel au galop mais les habitudes congolaises ont vite repris le dessus.

Après cette décision irrévocable du tribunal condamnant Jean Assice et ses compères (six mois de suspension de la SAMDA S.A, restitution de tout le matériel de la CSPI-M qu’ils ont détourné, paiement de dommages et intérêts), Me Nicole Andrianarison, qui se croit encore toute puissante, avait fait des pieds et des mains (et des menaces) pour tenter de « casser » cette décision. Peine perdue : être proche du pouvoir ne permet pas (toujours) d’imposer l’injustice.


Et voilà que c’est du côté de l’Ambassade de France à Madagascar que le bruit court qu’il y a du remue-ménage pour sauver le soldat Franco-libanais Jean Assise. Ce, en faisant pression pour suspendre voire casser définitivement la décision du tribunal. Comment je le sais? Partout les murs ont des oreilles, sachez-le une bonne fois pour toutes. Et, à Madagascar, toute rumeur finit par ne plus en être une, plus qu'ailleurs... A quel titre faut-il que la France, actuellement en guerre, vienne à la rescousse de Jean Assice? Et son ambassade à Madagascar n’a-t-elle pas d’autres chats à fouetter plutôt que d’allumer un autre feu qui va finir par consumer complètement sa crédibilité mise à mal avec la revendication des îles malgaches qui va crescendo? Personne n’est accusé ici, mais qui se sent morveux se mouche.

Pour rafraîchir la mémoire de toute cette clique de branquignoles, lisez attentivement ce qui suit:

Jean Assice

MODUS OPERANDI DE JEAN ASSICE AU CONGO - VOUS FEREZ UNE TRANSPOSITION SUR CE QUI SE PASSE ET RISQUE DE SE PASSER A MADAGASCAR APRES LECTURE...


1. Surfacturation des différents travaux auprès de ces entreprises faisant croire qu’elles contribuent aux «Cinq chantiers du chef de l’Etat», (Cas du pavillon présidentiel à l’aéroport de N’djili)

2. Passation des marchés fictifs et des contrats léonins.

3. Fuite des devises à l’étranger (cas du long processus d’externalisation des fonds IDEF/RVA).

L’exemple de la Régie des Voies Aériennes est symptomatique. C’est, en effet, dans cette entreprise qu’on peut prendre la mesure du dispositif mis en place par
Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi (ministre congolais du Portefeuille de 2007 à 2012) pour écumer les entreprises publiques grâce à des complicités occultes. Dieu seul sait que ce membre du gouvernement a toujours fait fi des instructions du Premier ministre étant donné que dans ce pays, tout se fait sous l’impulsion du chef de l’état, «autorité morale» ou encore la «haute hiérarchie».

Construction du salon présidentiel à l’Aéroport de N’djili par la société sud africaine ESG

La société «ESG Project» est chargée de la construction du pavillon présidentiel à l’aéroport de N’djili. Au départ le coût des travaux était estimé à 7.000.000 USD. Après réajustement et ajoutes, il est passé à 11.000.000 USD, montant approuvé et autorisé par le conseil d’administration de la RVA, auquel prend part un conseiller de Jeannine Mabunda.

Coup de théâtre. Après inauguration de cet ouvrage, le coût a été revu à la hausse pour atteindre la somme de 36.834.722 USD suivant réconciliation des comptes entre la RVA, le consultant RVA et l’entrepreneur, dégageant ainsi une surfacturation de plus de 25.000.000 USD.

Les experts savent que, même s’il y a eu des avenants, ceux-ci ne peuvent guère dépasser 30% du montant autorisé soit 3.300.000 USD. Ce qui devait totaliser 14.300.000 USD.

Au jour d’aujourd’hui, la RVA a décaissé plus de 70% du coût total soit environ 26.000.000 USD mais cependant le constructeur ne reconnaît avoir touché que 4.000.000 USD. Où sont alors passées les 22.000.000 USD de différence? Seules deux personnes sont à même de répondre à cette interrogation: Jeannine Mabunda et Jean Assice. Ce dernier est le patron de la RVA.

Depuis l’inauguration du fameux pavillon présidentiel, les observateurs les plus avertis considèrent comme «dispendieux» le montant déboursé soit 36.834.722 USD pour cette construction. Combien a pu, dès lors, coûté à l’Etat l’immeuble du palais du peuple ou celui de la Régideso?, s’interrogent ces observateurs.

Marché des véhicules anti-incendie auprès de la société EDS qui n’existe que de nom bafouant ainsi les lois de la RDC

Passation d’un marché des véhicules anti-incendie (vétustes et obsolètes) à la société fantomatique EDS pour un montant total de 150.000 Euros soit 210.000 USD. Comme par hasard, «EDS» appartient à un certain Jean Mahieu, un ami à Jean Assice. Après vérification, la société EDS n’existe que de nom et n’a vendu. Elle vendait pour la première fois des véhicules anti-incendie à la RVA. La commande se base sur un état de besoin des fournitures de bureau, sans cahier de charge, sans dossier d’appel d’offre, sans rapport d’analyse des offres et dans une précipitation injustifiée.

Pour l’anecdote, le 2 juillet 2009, le directeur des aéroports adjoint, Pascal Izai Kep’na, introduit l’état de besoin des véhicules sur base d’un état de besoin des fournitures de bureau comme si ces véhicules se trouvaient au magasin. Aussi, Monsieur Etienne Kabamba approuva-t-il la demande le même jour. Dès le lendemain soit le 3 juillet 2009, la société EDS, par sa lettre N° CHM/0754/2009, adresse une offre pour la fourniture de trois camions anti-incendie à l’administrateur directeur général de cette Régie. Curieusement, cette offre reprend exactement les mêmes caractéristiques des véhicules donnés par Monsieur Izai. La facture a été réglée rubis sur ongle. Comment ne pas conclure que ce marché a été conclu «entre amis». Un cas constitutif de délit d’initiés. Après analyse du dossier, il s’avère que les engins vendus à la RVA appartenaient à l’ADP (Aéroport de Paris). Les cartes grises en témoignent.

Paiement au COPIREP (Comité de pilotage des réformes des entreprises du Portefeuille) de la somme 1.200.000 Euros soit 1.744.800 USD en date du 21 janvier 2010

Sur recommandation de la ministre du Portefeuille, l’Adg de la RVA Jean Assice a détourné la somme de 1.744.800 USD - du crédit de 7.000.000 USD obtenu auprès de la BIAC dans le cadre du projet Aéronav - pour payer le contrat de stabilisation.

Cette somme a été versée en date du 21 janvier 2010 au compte du COPIREP, alors que suivant le contrat, il revenait au gouvernement d’effectuer ce paiement directement aux firmes KPMG et ADPI. Trois mois après, le directeur général du Groupe KPMG et ADPI a écrit au Premier ministre Adolphe Muzito de n’avoir jamais été payé au titre de ce contrat. Il menace de suspendre la prestation des experts KPMG et ADPI en RD Congo. Qu’en dit la très influente ministre du Portefeuille Jeannine Mabunda?

Grève à la RVA

Par un pur hasard de calendrier, on apprenait lundi 23 août que, dans un communiqué remis vendredi à la presse, le personnel de la RVA exige "le départ de l’administrateur délégué général", le Franco-libanais Jean Assice. Il est reproché à celui-ci des "promesses non tenues". C’est le cas notamment de l’engagement pris par la direction de payer "le second pallier du salaire interprofessionnel minimum garantie (SIMG) évalué à une enveloppe globale de 508.000 dollars américains".

Jean Katumabu
Journaliste a Congoindépendant

Dossier de Jeannot Ramambazafy – 22 novembre 2015

Mis à jour ( Lundi, 23 Novembre 2015 11:19 )  
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