Madagate se fait un point d'honneur d'éviter les éphémérides; Aussi, dans sa démarche d'archives historiques, il n'est jamais question d'entrer dans le domaine des fameux "scoops"... Tous nos dossiers demeureront à consulter dans 10, 20, 30 ans, afin que les générations futures sachent qui a fait quoi et à quel moment et surtout pourquoi.
Ci-après, un résumé assez succinct mais qui ne traduit pas le ton empreint d’humour utilisé par Andry Rajoelina. Ben, si vous vous intéressez vraiment au devenir immédiat de Madagascar faites-vous traduire et cessez d’interpréter pour semer encore plus le trouble. Surtout ceux à 10.000 km.
Face aux facéties des changements climatiques de la manière de faire de la politique à Madagascar, le Président de la Transition, Andry Rajoelina, a jugé impératif de rendre compte, auprès de la population malgache, des derniers rebondissements comico-tragiques... Ce, à travers une conférence de presse donnée le mercredi 9 décembre 2009, en son bureau au Palais d’Ambohitsorohitra. D’emblée, il a apporté quelques explications sur les  impacts nocifs de la lettre adressée au Secrétaire Général de l’Onu et au Premier ministre du Danemark. Lettre signée conjointement par le professeur Zafy Albert, en tant que président du Conseil National de Réconciliation, Président du Congrès de la Transition,  Emmanuel Rakotovahiny et Fetison Rakoto Andrianirina au titre de co-présidents de la Transition ». Andry Rajoelina a rectifié ces deux derniers titres, selon l’accord additionnel d’Addis-Abeba  : co-présidents du Conseil Présidentiel de la Transition. Egalement signataire, Mamy Rakotoarivelo, Président du Congrès de la Transition.
Cette fameuse lettre, un chef-d’œuvre en matière de manœuvre dilatoire, sollicite les autorités danoises de s’opposer à la participation d’une éventuelle délégation malgache conduite par Andry Rajoelina (sans titre ni civilité dans la lettre) à Copenhague, au Sommet sur les changements climatiques. Pour le Président de la Transition, il s’agissait d’une démarche provocatrice que toute la mouvance Rajoelina ne peut ni tolérer ni accepter. Ce que beaucoup ignore, c’est que le régime transitoire a bel et bien reçu une invitation officielle de la part des organisateurs dudit sommet au nom du chef d’Etat et Président de la Transition, qui n’est autre qu’Andry Rajoelina. « Je suis l’autorité suprême de l’exécutif et le seul habilité à représenter Madagascar dans les instances internationales avec faculté de délégation », a-t-il précisé. « Cet acte diffamatoire, perpétré par Zafy Albert et consorts, porte gravement atteinte à l’honneur du pays et du peuple malgache. Car il peut changer beaucoup de chose surtout au sein de l’administration. La cohabitation, déjà fragilisée par la divergence d’idées, devient encore plus difficile ».
En ce qui concerne les rĂ©solutions prises lors de la rĂ©union des trois chefs de file Ă Maputo, le PrĂ©sident de la Transition qui a relevĂ© certains points tout simplement aberrants. A propos de cette idĂ©e des trois anciens PrĂ©sidents de la rĂ©publique d’inclure la PrĂ©sidence de la Transition dans le Conseil PrĂ©sidentiel de la Transition, Andry Rajoelina rĂ©vĂ©lĂ© qu’« ils ont tout simplement reniĂ© les dispositions prĂ©conisĂ©es dans l’acte additionnel et la charte de la Transition ». Il est clair que les trois anciens chefs d’Etat, tous boutĂ©s du pouvoir par le peuple malgache, n’entendent pas respecter les efforts entrepris pour le changement et pour le redressement de notre pays. Il serait inimaginable d’attribuer le ministère de la DĂ©centralisation et de l’AmĂ©nagement du Territoire Ă la mouvance Ravalomanana. Ce dernier, durant sept ans, n’a fait qu’abuser de son pouvoir pour acquĂ©rir un maximum de terrains ». Que dire de Zafy Albert qui entend s’approprier des ministères de l’Environnement et celui des Mines ? Il y a, indubitablement, anguille sous roche… Quoi qu’il en soit, le PrĂ©sident de la Transition a rappelĂ© ferment qu’en sa qualitĂ© de PrĂ©sident de la transition et chef d’Etat, aucun gouvernement ne peut se former, sans un dĂ©cret prĂ©sidentiel. Face Ă ces manĹ“uvres qui bloquent le processus de sortie de crise, le PrĂ©sident de la Transition a dĂ©clarĂ© que « des dispositions seront prises d’ici peu ». Â
A présent, les déclarations téléphoniques et téléphonées, le 10 décembre 2009, à partir de Maputo, d’un personnage qui restera comme un modèle à ne pas… suivre.
Transcription de cette vidéo irréaliste. « Le problème, c’est tout simplement un problème de transport qui est en train d’être résolu en ce moment, parce que les responsables de la Sadc qui nous ont invités à venir à Maputo, avec l’invitation solennelle du Président de la république du Mozambique, sont les premiers responsables de ce déplacement. Malgré le problème rencontré avec la compagnie Air Madagascar, la délégation sera très prochainement de retour à Madagascar et aujourd’hui nous sommes logés dans un hôtel 5 étoiles et pris en charge par la Sadc et le gouvernement mozambicain, suite donc à cette déconvenue, suite au retard de la date de retour de la délégation. Concernant les accords de Maputo, presque tous les ministères sollicités par la mouvance Rajoelina ont été distribués, donc, à cette mouvance, te que vous l’avez constaté au niveau des résolutions signées par les trois chefs de file et contre-signées par le Président Chissano, qui est le président de l’équipe de médiation, ainsi que le ministre Madeira, représentant l’Union africaine, lors de cette réunion. Nous avons entendu parler aussi que la France, par l’intermédiaire de son représentant, a sollicité la continuation de la réunion du GIC à Madagascar. C’ est une bonne solution parce que çà rentre dans le cadre de la mise en application des accords de Maputo I qui visent au rapatriement donc de tous les chefs de délégation et les chefs de file de mouvance, pour pouvoir se réunir à Madagascar. Donc, pour nous, c’est déjà le début d’une, heu, longue et fructueuse réconciliation des Malgaches ». Ah bon ? Si les paroles s’envolent et que les écrits restent, les vidéos, elles, sont éternelles On verra qui rira le plus dans 10 ans, à l’écoute de telles inepties qui déforment les réalités et mettant en exergue le plus important aux yeux de ce Fetison : être logés dans un hôtel 5 étoiles. Seuls les parvenus parlent de ce genre de futilités en de pareils moments.
Enfin, le communiqué, en vidéo, rendant compte de l’entrevue du Président de la Transition avec les ambassadeurs accrédités à Madagascar :
COMMUNIQUÉ de la branche locale du GIC-Madagascar
A l'issue de leur réunion du 10 décembre à Antananarivo, la branche locale du Groupe International de Contact sur Madagascar tient à exprimer sa profonde inquiétude suite aux reports constants dans la formation d'un gouvernement inclusif et consensuel pour la transition. Nous encourageons tous les dirigeants politiques de Madagascar à contribuer activement et de bonne foi à la résolution des difficultés existantes, et à s'abstenir de toutes rhétoriques ou intimidations provocatrices.
D'ailleurs, tout acte unilatéral, d'où qu'il vienne, ne ferait qu'isoler Madagascar davantage. Nous exhortons les dirigeants politiques du pays à rechercher un consensus sur un calendrier pour l'organisation d'élections libres, justes et crédibles, afin de permettre au pays de revenir à l'ordre constitutionnel.
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY - 10 décembre 2009