Ampahibe, 19h45. Immédiatement après la sécurisation du campement du Fort Duchesne, le Général de Brigade Camille Vital, Premier ministre et ministre des Forces armées du régime de transition, a fait deux déclarations à la presse au ministère de la Défense sis à Ampahibe. L'une en malgache, l’autre en français.
En malgache :
« Ry Mpiray Tanindrazana,
Nisy ny andia-miaramila nihao-pefy, izay notronina mpitondra fivavahana vitsivitsy natosiky ny mpanao politika nitady anakorontana ny tany sy ny firenena. Manoloana izany dia tsy maintsy nandray andraikitra ny fitondrana mahefa. Na dia nitifitra voalohany aza ireo mpikomy dia mbola noezahina ny fifampiraharahana ao amin’ny toby Fign Fort Duchesne izay netin’ireo tompon’andraikitra ambony ao amin’ny zandarimariam-pirenena ihany. Tsy nanaiky izany anefa ireo mpioko ka tsy maintsy nandray ny andraikiny ny fitondram-panjakana mahefa. Efa voafehy ankehitriny ny raharaha eny amin’ny Fort Duchesne. Manomboka efa miverina amin’ny laoniny ny filaminana. Mankasitraka ny fahendrena nasehon’ny vahoaka malagasy ny fitondrana ary mitaona ny rehetra mba ho tony hatrany. Miara-ory ihany koa, indrindra indrindra amin’ny fianakavian’ny maty ary maniry fahasitranana aingana ho an’ireo naratra. Ny fitondrana dia miezaka hatrany miaro ny fiandrianam-pirenena ary tsy hitsahatra ny hikatsaka ny fomba rehetra hisian’ny filaminana eto amin’ny tany sy ny fanjakana. Nisy ny aina nafoy, nisy koa ny naratra. Ary tsy maintsy hisy ny fanadiadiana ary tsy maintsy hisy koa ny fisamborana sy ny fanasaziana. Tsy hanaiky intsony, tsy handefitra intsony amin’ireo mioham-pefy ny fitondrana fa ampy izay ».
En français :
« Devant l’acte de rébellion de quelques éléments de la FIGN poussés par des leaders religieux, les forces armées ont du se résoudre à un assaut du camp de la gendarmerie de Fort Duchesne où ils se sont retranchés. En tant que Premier ministre, Chef du gouvernement de la Transition et ministre des Forces armées, je tiens à assurer que la situation est maîtrisée et que toutes les dispositions nécessaires pour maintenir la sécurité dans la Capitale et ses environs sont en vigueur. Je lance aussi un appel au calme à toute la population. Le régime de la Transition présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Et je déplore également la perte de vie et l’existence de victimes lors de cette attaque. Je dénonce avec véhémence les ingérences et les manipulations ourdies par des politiques hostiles à la bonne marche vers la quatrième république ».
Aux dernières nouvelles le lieutenant-colonel renégat Randrianjafy Raymond est parvenu à s’enfuir à bord d’une 4X4 blanche de marque Toyota Prado sans numéro d’immatriculation qui l’attendait dans le quartier d’Ambohitrakely. Il était accompagné de trois autres gendarmes.
Par ailleurs, les vitres de la rédaction du journal La Gazette de la Grande île, située au croisement vers la route de l’université ont été l’objet de la « liberté d’expression » de quelques fanatiques du Magro. C'est devenu systématique chez les pro-Ravalomanana : à chaque fois que des émissaires étrangers viennent au pays, ils ne peuvent s'empêcher de tenter des coups de force qui font plus de peur que de mal. Malheureusement, ils peuvent dire adieu à leur capitale-confiance vis-à -vis de la population.
Enfin, voici la teneur du communiqué du commandement de la gendarmerie, signé par le premier adjoint du commandant en chef de la gendarmerie nationale, le Général Augustin Manankay : « J’annonce clairement que la majorité des éléments de la gendarmerie nationale n’adhèrent pas aux gestes de l’officier rebelle et de ses éléments, et qu’ils les condamnent parce qu’ils sont la honte de la gendarmerie ».
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Recueillis par Jeannot RAMAMBAZAFY